Salut à toi ! Aujourd’hui, nous allons aborder un chapitre d’économie sur le commerce international et la division internationale du travail.
Le commerce international représente les échanges de biens et de services entre pays. Ils peuvent mener à une interdépendance et donc à une perte d’autonomie des pays.
Le commerce mondial occupe une place importante dans les débats de politique économique. Les échanges sont perçus soit comme une opportunité, soit comme un facteur de croissance, soit l’inverse.
I. Le développement des échanges internationaux de biens et de services
A) L’évolution du commerce international
Trois périodes peuvent être identifiées dans l’évolution du commerce international :
- 1ère période : de 1800 à 1913. C’est la première vague de mondialisation économique
- 2ème période : de 1914 à 1950. Signe de la démondialisation
- 3ème période : à partir de 1950. C’est la deuxième vague de mondialisation économique
B) Les tendances actuelles du commerce international
Plusieurs crises ont eu un impact sur le commerce international, notamment la crise financière asiatique de 1997, l’éclatement de la bulle internet en 2001 et la crise financière de 2008.
Ces événements ont impacté négativement le commerce des marchandises, à l’exception de 2009, où il n’y a pas eu de diminution des échanges internationaux de biens et de services.
Le volume des exportations mondiales a chuté de 12% en 2009, alors que le PIB mondial a reculé de 2% avant de reprendre énergiquement en 2010 : hausse de 14% en volume des exportations mondiales et 4% pour le PIB mondial.
Or, depuis 2011, le commerce international continue de croître, mais à un rythme plus faible, autour de 3%.
Ce ralentissement peut s’expliquer par plusieurs facteurs :
- La volatilité des marchés financiers (liée à la spéculation)
- La faiblesse de la croissance économique mondiale
- Un contexte de tensions commerciales (nouveaux droits de douane, sanctions économiques…)
La crise sanitaire n’a pas arrangé cette situation, avec une baisse de 9,2% du volume du commerce mondiale des marchandises en 2020, puis une hausse de plus de 7% en 2021 selon l’OMC.
C) Évolution du commerce extérieur de la France
Les échanges internationaux sont principalement mesurés à travers la balance des paiements, qui va également permettre de calculer des ratios.
La balance de paiements est un document comptable annuel qui permet d’enregistrer l’ensemble des transactions économiques et financières d’une économie avec le reste du monde.
Il est composé de 3 comptes principaux qui sont :
- Le compte des transactions courantes, avec 4 types de transactions : les biens, les services, les revenus primaires, soit les revenus travail et capital, et secondaires, qui sont les transferts courants entre résidents et non-résidents sans contrepartie d’un élément de valeur économique.
- Le compte de capital : qui enregistre les acquisitions et les cessions d’actifs non-financiers non produits tels que les terrains, les licences…
- Le compte financier : qui recense l’ensemble des mouvements de capitaux liés à l’acquisition et à la cession d’actifs et passifs financiers (les investissements directs à l’étranger et les investissements de portefeuille). Il recense également les produits financiers dérivés : qui sont les produits servant à se couvrir contre les risques sur les marchés financiers comme les contrats à terme… Et enfin, les avoirs de réserves : qui sont les réserves officielles internationales des banques centrales (or, dépôts bancaires en dollars).
Rappel : Les investissements directs à l’étranger supposent de détenir 10% ou plus d’une entreprise à l’étranger, alors que les investissements de portefeuille, c’est moins de 10% du capital d’une entreprise à l’étranger.
À partir de ces comptes, on peut calculer plusieurs soldes :
- Le solde de la banque commerciale : c’est la différence entre les importations et les exportations de marchandises. Si le résultat est négatif, le pays n’est pas compétitif et non attractif.
- Le solde des transactions courantes : c’est l’indicateur majeur auquel se réfèrent les analyses des économistes. Il additionne les soldes des biens, des services et des revenus primaires et secondaires.
- Le taux de couverture : c’est le montant des exportations de marchandises, divisé par le montant des importations de marchandises, le tout multiplié par 100. Il mesure l’indépendance économique globale d’un État en mesurant la capacité de financement des importations par les exportations.
- Le taux d’ouverture : le calcul est le suivant {(Exportations+importations)/2}/PIB)*100. Il mesure l’insertion du pays dans le commerce international et la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur.
- La somme solde des transactions courantes + solde du compte capital : il correspond aux besoins de financement ou la capacité de financement de la nation, donc d’une économie vis-à-vis du reste du monde.
II. L’orientation géographique du commerce mondial
A) La polarisation des échanges internationaux de biens et de services
Le commerce international se caractérise par une polarisation des échanges entre les pays développés. En effet, le commerce entre les pays développés représente une part prépondérante des échanges internationaux.
Par exemple, les échanges entre l’Europe représentent 38%, en Asie c’est 34% et en Amérique du Nord 14%, soit 86% des exportations totales de marchandises en 2018.
Au cours des dix dernières années, la part de l’Asie dans les exportations mondiales a augmenté de 6 points, passant de 28% à 34% en 2018.
Cette polarisation génère des inégalités profondes, car les zones comme l’Afrique (2,5% des exportations totales), l’Amérique latine (5,7%) ou encore le Moyen Orient (6%) sont marginalisés. Les pays les plus pauvres sont exclus en grande partie du commerce mondial.
Or, les économies en développement jouent un rôle de plus en plus important dans le commerce mondial. Leurs croissances sont supérieures à la moyenne mondiale de 1,8% pendant la période 2008-2018.
B) Le développement du commerce intra-zone
Les grandes unions commerciales se sont formées ces dernières décennies n’ont fait, le plus souvent, qu’officialiser et rationaliser des réseaux naturels d’échanges de “proximité” préexistantes.
On observe une augmentation très forte des accords commerciaux entre les pays. Fin 2020, il y avait 306 ACR (accords commerciaux régionaux) en vigueur. Les échanges intra-zone et intra régionaux sont très importants. Ils représentent plus de la moitié du commerce international.
Il sont pour principal objectif :
- D’instaurer un libre-échange (suppression des barrières douanières ou non-douanières et des droits préférentiels pour les marchandises)
III. L’orientation sectorielle du commerce mondial
A) La répartition du commerce mondial entre les biens et les services
Les échanges concernent essentiellement les biens pour 77% des échanges. Viennent ensuite les échanges de services (23%), encore peu développés, bien qu’ils se déploient de plus en plus.
Les échanges de services se répartissent en trois catégories :
- Le tourisme ou les voyages
- Les services de transport (maritime, aérien et terrestre) : dopés par la reprise après la crise sanitaire
- Les autres services commerciaux (la construction, communication, assurance, finance, informatique, juridique, comptabilité…).
B) La répartition du commerce mondial entre les échanges intrabranches et les échanges interbranches
Les échanges commerciaux entre deux pays peuvent être de deux natures différentes :
- Le commerce interbranche : recouvre les échanges de biens différents (du texte contre des avions par exemple)
- Le commerce intrabranche : recouvre les échanges des biens similaires.
Les échanges au sein de l’Union européenne sont très marqués par les échanges intrabranche dont la part continue à augmenter significativement sur la période récente.
À l’inverse, le commerce interbranche est plus important dans nos échanges avec les pays tiers, notamment avec les pays en développement.
Jusqu’en 1999, l’approfondissement des échanges avec les pays développés qui dominaient la structure du commerce de l’Union européenne et des États-Unis a contribué à la réduction de la part du commerce interbranche au profit du commerce intrabranche. Les gains de la mondialisation provenaient alors, principalement, de l’accroissement de la variété des biens consommés.
Cependant, depuis quelques années, la part du commerce interbranche remonte, d’abord dans les échanges des États-Unis, puis plus récemment dans ceux de l’Union européenne. Une décomposition des contributions de chacun des partenaires de l’Union européenne et des États-Unis révèle que cette hausse récente de la part du commerce interbranche résulte, pour l’essentiel de la participation accrue des pays en développement au commerce mondial.
Pour conclure, on observe que la part du commerce interbranche est nettement plus élevée dans le commerce entre les pays en développement et les pays développés qu’entre les pays développés uniquement.
IV. La division internationale du travail
La division internationale du travail a évolué en trois étapes :
- Jusqu’en 1973 : elle se caractérisait par le fait que les pays en développement exportaient des matières premières vers les pays en développement, en échange de produits manufacturés
- Depuis 1973 : les pays en développement exportent également des produits manufacturés.
- Actuellement : elle se caractérise par la mise en place de chaîne de valeurs mondiales. Une chaîne de valeur mondiale désigne l’ensemble des actions menées par les entreprises dans le monde, pour mettre un produit sur le marché depuis sa conception, jusqu’à son utilisation finale.
Selon Baldwin (2012), les CVM (chaînes de valeurs mondiales) se sont répandus à partir de la fin du XXe siècle et deviennent au début du XXIe siècle une forme prédominante d’organisation de la production internationale.
Ces CVM représentent un fractionnement extrême, un éclatement des activités de production au sens large et de leur dispersion entre de nombreux pays. Plus de la moitié du commerce mondial des marchandises et des services porte sur des productions intermédiaires, qui sont principalement échangés à l’intérieur des chaînes de valeurs mondiales, lesquelles constituent des réseaux mondiaux de production de marchandises et de services. Les derniers chiffres de 2015 montrent que les CVM représentaient 57% du commerce mondial.
Enfin, les économies participent aux CVM de deux façons :
- Premièrement, elles importent des intrants ou inputs pour produire des marchandises ou services, qui seront ensuite exportés. On appelle cela la participation au CVM en amont.
- Deuxièmement, elles exportent des intrants produits localement vers des partenaires intervenants au dernier stade de la production. On appelle cela la participation au CVM en aval.
Tu as désormais toutes les clés afin de comprendre le commerce international et la division internationale du travail. N’hésite pas à poser des questions en cas de besoin !
Bon courage à toi et à très vite !