La classe préparatoire ENS D2 est destinée à préparer ses étudiants à intégrer l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay via le concours Eco-Gestion Option 1. En conséquence, les matières enseignées se basent sur ce concours : mathématiques et statistiques, analyse microéconomique, analyse macroéconomique, gestion, histoire des faits économiques, langue vivante et enfin culture générale. Certaines de ses matières peuvent sembler obscures aux lycéens et néophytes, regardons d’un peu plus près ce qui s’y cache.
Mathématiques
Le programme de mathématiques se construit dans la continuité du programme de terminale de spécialité mathématiques. Certaines notions seront par ailleurs abordées en mathématiques expertes, comme les matrices. Cependant, aucun point du programme ne s’intéresse à la dimension complexe (sauf pour l’intégration à l’ENSAI).
Logique
Dans un premier temps, on retrouve les éléments de logique, essentiels pour l’argumentation et la démonstration mathématique. Ceux-ci seront travaillés tout au long de l’année car utilisés dans les chapitres suivants. On retrouve en fait ici l’utilisation des expressions “conditions nécessaires”, “conditions suffisantes” ou encore les différents types de raisonnements spécifiques : par disjonction de cas, recours à la contraposée, raisonnement par l’absurde, par récurrence.
On retrouve ensuite un grand thème sur les ensembles et la combinatoire, avec les notions de base sur les ensembles (parties d’un ensemble, opérations de base, …), les relations entre eux via les applications (injection, surjection, bijection) et les relations binaires (relation d’équivalence, ordre, …). Enfin, une dernière partie de ce thème porte sur les outils de combinatoire avec un objectif clair d’utilisation pour les calculs probabilistes.
Algèbre linéaire, espaces vectoriels et suites
Vient ensuite l’algèbre linéaire avec l’étude des espaces vectoriels et des applications linéaires (qui seront également utiles en microéconomie) et l’ensemble des opérations sur les matrices (valeurs propres, diagonalisation,…). On peut donc retrouver ici quelques éléments du programme de l’option mathématiques expertes avec cependant quelques approfondissements.
En mathématiques, on s’intéressera également au domaine de l’analyse avec l’étude des suites (suite usuelle, limite, …), des fonctions d’une ou plusieurs variables (continuité, dérivabilité, recherche d’extrema,…) et l’intégration.
Statistiques et probabilités
L’avant-dernier thème du programme porte sur la statistique descriptive avec l’analyse statistique d’une variable (mode, médiane, variance, représentation graphique, …) et de deux variables (tableaux d’effectifs, covariance, …). Dans les faits, ce thème est très rarement abordé lors du concours car il nécessite la plupart du temps l’usage d’une calculatrice, interdite au concours.
Enfin, dernier thème, qui lui tombe quasi systématiquement au concours, les éléments de la théorie des probabilités. On s’intéresse ici aux variables aléatoires (discrètes, à densité, indépendance des variables aléatoires, lois usuelles, …) et également à l’estimation (échantillonnage, estimateur, …).
Finalement, le programme de mathématiques est assez diversifié, mais il est construit de façon à rester en relation avec le programme de terminale spécialité et l’option mathématiques expertes. Il est donc nécessaire, pour aborder sereinement la rentrée, d’être au clair sur les notions mathématiques de terminale.
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Analyse microéconomique
Cette matière toute nouvelle, qui semble obscure aux préparationnaires, est en réalité simplement une application de concepts mathématiques à l’économie pour modéliser le comportement de différents individus. On utilisera donc principalement ici des fonctions à une ou plusieurs variables, le plus souvent linéaires. Le programme se décompose en l’étude de différents individus et situations.
Dans un premier temps, on s’intéresse au consommateur, à la manière dont celui-ci maximise son utilité ou minimise sa dépense de consommation de manière simplifiée, avant de complexifier en introduisant d’autres éléments comme le temps et le choix entre travail et loisir. Dans une deuxième partie, on s’intéresse au producteur, à sa fonction de production, à la maximisation de son profit et à la minimisation de ses coûts en mettant en équation ses objectifs et ses contraintes.
Une fois l’étude de ces deux agents effectuée, on étudie leur relation sur le marché, d’abord en concurrence pure et parfaite, puis dans des situations de monopole ou d’oligopole. Enfin, on s’intéresse aux différentes défaillances de marché que sont les biens collectifs, les externalités et l’asymétrie d’information.
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Analyse macroéconomique
Si la microéconomie porte sur l’étude des individus, la macroéconomie s’intéresse, elle, aux grands agrégats économiques. Pour les préparationnaires ayant déjà fait un peu d’économie, vous retrouverez certains points abordés en cours. Pour les autres, pas d’inquiétude, le programme revient sur les bases de l’économie en quatre grands thèmes.
Tout d’abord, les grandes fonctions macroéconomiques étudient la répartition du revenu entre consommation et épargne, la production et l’investissement, ainsi que le fonctionnement du marché du travail, et les conséquences en termes d’emploi et de chômage.
Dans un deuxième temps, on analyse le fonctionnement de l’économie monétaire et financière par l’étude de la monnaie, donc des prix et de l’inflation, mais également par l’analyse du financement de l’économie à travers les banques et les marchés financiers. Par la suite, on s’intéresse à l’équilibre macroéconomique via des modèles d’équilibre de court terme, puis à la justification, aux moyens d’actions et aux limites de l’intervention de l’État dans l’économie via les politiques économiques.
Enfin, la dernière partie du programme porte sur l’économie internationale, incluant le commerce international, le système monétaire et financier international, ainsi que l’étude des unions et zones monétaires.
Option à dominante gestion
L’option de gestion s’intéresse au fonctionnement interne de l’entreprise, de la partie stratégie à la comptabilité en passant par les ressources humaines. Celle-ci est mathématisée mais demande également des compétences rédactionnelles essentielles. Son programme se découpe en plusieurs domaines d’étude.
Le premier est la comptabilité, thème qui sous-tend l’organisation entière de l’entreprise et permet son analyse. On y aborde, entre autres, la méthodologie comptable, la création du bilan et du compte de résultat, ainsi que les principes généraux de classification des différentes possessions de l’entreprise. Ensuite, découle un autre thème, l’analyse financière, qui porte sur l’analyse des documents produits par la comptabilité avec des calculs de ratios, l’analyse de la rentabilité et de la profitabilité de l’entreprise,…
Vient par la suite un thème sur les coûts, leurs méthodes de calcul, leur analyse et l’optimisation de ceux-ci pour la gestion de l’entreprise. Enfin, le programme propose un grand thème beaucoup moins mathématique puisqu’il s’intéresse à la stratégie de l’entreprise via différents modèles et matrices, ainsi qu’à la gestion des ressources humaines, à la motivation et à la culture d’entreprise.
Option à dominante économique
L’option à dominante économique, aussi appelée “Histoire des faits économiques“, se situe à mi-chemin entre la macroéconomie et l’histoire. Cette option s’intéresse aux faits économiques au sens large, de la mondialisation à l’époque actuelle, aussi bien en Europe que dans les pays émergents. Le programme se découpe donc en différentes parties.
Tout d’abord, l’histoire économique et sociale des principaux pays industrialisés au XXe siècle, incluant notamment l’histoire économique des nations européennes et des États-Unis d’Amérique de la Première Guerre Mondiale au tournant du XXIe siècle. Ensuite, nous nous penchons sur l’histoire économique de l’ex-bloc soviétique et des pays émergents, en étudiant les différences de développement, le modèle de développement économique de l’Asie orientale et du Sud-Est, ainsi que l’insertion dans le commerce international.
Finalement, nous abordons l’évolution de l’économie internationale, entre mondialisation et régionalisation, d’une part au niveau de l’Union Européenne, mais également au niveau mondial avec la mise en place de l’OMC, la financiarisation des économies jusqu’à la crise de 2008, et enfin les enjeux environnementaux au 20ème siècle.
Langues vivantes
Les langues vivantes ne sont évaluées au concours qu’à l’oral, et il n’existe pas de programme clair attendu pour cette épreuve. En conséquence, les cours de langues s’attardent sur une maîtrise de la langue, mais également sur des notions de civilisation (problématiques politiques, économiques, culturelles et sociales spécifiques aux domaines linguistiques concernés).
Culture générale
La culture générale n’est également évaluée que lors de l’oral, durant une épreuve d’entretien. Il n’existe pas non plus de liste de notions à connaître, les cours seront donc différents dans chaque classe préparatoire. Les thèmes généralement abordés portent sur la sociologie, l’histoire, l’épistémologie, la philosophie, et tout autre élément susceptible d’être attendu par le jury.
Conclusion
Finalement, le programme de D2 est assez vaste et peut sembler difficile à aborder, d’autant plus pour les préparationnaires n’ayant jamais fait d’économie. Cependant, il ne faut pas en avoir peur. D’une part, le programme de mathématiques s’appuie sur les notions acquises au lycée, et d’autre part, les notions d’économie seront reprises par les professeurs depuis le début. D’autres articles sur cette prépa arrivent, alors reste connecté(e) !