Le lundi 14 octobre, la Banque de Suède a décerné le prix Nobel d’économie 2024 à trois chercheurs : Daron Acemoğlu, Simon Johnson et James Robinson. Cet article propose de se pencher sur leurs parcours et leurs travaux qui leur ont valu cette prestigieuse distinction. Les sujets abordés par les lauréats du prix Nobel d’économie sont d’une grande importance pour les concours, il est donc essentiel de bien les connaître !
Qu’est-ce que le prix Nobel d’économie ?
Le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, souvent appelé prix Nobel d’économie, est décerné chaque année à une ou plusieurs personnes pour récompenser leur contribution en recherche économique.
Bien que le prix soit sujet à des controverses – notamment en raison de la prédominance d’économistes américains orthodoxes parmi les lauréats –, il demeure la distinction la plus prestigieuse en économie et attire chaque année l’attention des médias.
Son processus de sélection est relativement simple : sur les 200 à 300 nommés chaque année, un jury (le comité Nobel) attribue le prix à un maximum de trois personnes.
Qui sont Acemoğlu, Johnson et Robinson ?
Daron Acemoğlu et Simon Johnson sont deux chercheurs américains en économie, basés au MIT. Acemoğlu est mondialement reconnu et occupe la première place dans le classement RePEc des économistes les plus cités des dix dernières années.
James Robinson, de nationalité britannique, est professeur à l’université de Chicago, également très réputée en économie. Acemoğlu et Robinson sont coauteurs du livre largement connu Why Nations Fail: The Origins of Power, Prosperity, and Poverty, publié en 2012.
Quel est leur domaine de recherche ?
Leur domaine de recherche se concentre sur l’économie des institutions, et plus spécifiquement sur le rôle de celles-ci dans la croissance et la prospérité des pays. Ils explorent les inégalités entre les pays, en mettant l’accent sur l’importance des institutions dans le développement économique.
Selon eux, le développement d’un pays dépend de la présence d’institutions économiques et politiques inclusives, qui favorisent le bon fonctionnement du marché libre, l’État de droit et la séparation des pouvoirs. Ils s’intéressent aussi à l’évolution des institutions et aux raisons pour lesquelles celles-ci se transforment.
Pourquoi ont-ils été récompensés par le prix Nobel d’économie ?
Plusieurs aspects des travaux d’Acemoğlu, de Robinson et de Johnson ont retenu l’attention du comité Nobel. Selon le président du comité, l’un des principaux enjeux mondiaux actuels est de « réduire les énormes écarts de revenus entre les pays ». Les recherches de ces économistes, centrées sur le rôle des institutions dans ces disparités, résonnent particulièrement avec cette problématique.
Par ailleurs, l’attribution du prix Nobel 2023 à Claudia Goldin avait déjà montré l’intérêt du comité pour l’équité et les questions de répartition. Le comité a aussi souligné les « nouvelles approches, à la fois empiriques et théoriques, qui ont considérablement enrichi notre compréhension des inégalités mondiales », selon le président dans son communiqué.
Quelques critiques formulées à l’égard de l’attribution du prix Nobel 2024
L’attribution du prix Nobel d’économie 2024 a suscité des critiques, notamment de la part d’économistes hétérodoxes. Rakesh Bhandari, chercheur à Berkeley, a par exemple qualifié le livre d’Acemoğlu et de Robinson de « Manifeste du parti bourgeois », le considérant comme un ouvrage visant à conforter les dirigeants des pays développés dans leurs choix.
Selon certaines critiques, affirmer que de « bonnes institutions » et la libéralisation du marché suffisent à assurer croissance et prospérité économiques, c’est ignorer d’autres facteurs de développement (culture, interactions sociales, géographie, climat, etc.). Cela ne permettrait pas non plus d’expliquer le développement de pays comme la Chine, malgré la présence d’une faible démocratie.
Ce qu’il faut retenir du prix Nobel d’économie 2024
Le prix Nobel 2024 met en lumière l’importance accordée dans la recherche économique à la création de richesses et aux inégalités mondiales. Cependant, il est à noter que le prix Nobel d’économie est encore très souvent attribué à des économistes américains orthodoxes, ce qui pourrait, à tort, engendrer un manque de pluralité dans la représentation de la recherche économique à l’échelle internationale.
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