Dans cet article, on résume l’histoire du bitcoin et les enjeux afférents !
Qu’est-ce que le bitcoin ?
Le bitcoin a été créé en 2008 par un individu anonyme nommé Satoshi Nakamoto, afin de permettre des transactions monétaires décentralisées et anonymes, sans avoir besoin d’un intermédiaire. Nakamoto publie un livre blanc, intitulé Bitcoin: A Peer-to-Peer Electronic Cash System, dans lequel il décrit sa vision du bitcoin.
Cette cryptomonnaie repose sur une innovation théorique et technologique de taille : la blockchain, qui permet de valider, de sécuriser et d’enregistrer les transactions de manière décentralisée. Cette technologie garantit qu’aucune autorité centrale n’a besoin de contrôler ou de valider les transactions, ce qui représente un bouleversement pour le système financier traditionnel.
D’un point de vue économique, le bitcoin peut être une réponse aux problèmes associés aux monnaies fiduciaires, en particulier l’inflation, les manipulations monétaires par les banques centrales et les crises économiques. Depuis les années 1970, Friedrich Hayek et Milton Friedman affirmaient qu’il était possible de décentraliser la monnaie et de la baser sur un marché libre, sans intervention d’un gouvernement ou d’une Banque centrale.
En janvier 2009, Nakamoto mine le premier bloc de la blockchain, connu sous le nom de « Genesis Block », marquant le début de l’histoire du bitcoin. Son prix était alors inexistant, car il n’avait pas encore de marché. Ce n’est que quelques années plus tard, en 2010, où 10 000 bitcoins ont été échangés contre deux pizzas, donnant une première valeur marchande au bitcoin. En juillet 2010, le bitcoin s’échangeait pour la première fois à un prix de 0,003 centime de dollar.
L’essor du bitcoin
Durant les premières années, le bitcoin reste marginal. Cependant, à partir de 2011, son adoption commence à se propager grâce à des plateformes d’échange comme Mt. Gox (qui deviendra le plus grand échange de bitcoins jusqu’à sa fermeture en 2014). Le bitcoin commence à attirer l’attention des investisseurs et son prix commence à grimper. En 2013, il atteint 266 dollars, avant de chuter à 50 dollars, illustrant la volatilité du marché.
Toutefois, 2017 représente un tournant majeur pour la cryptomonnaie. En décembre 2017, le bitcoin atteint un prix record de près de 20 000 dollars. Cette hausse spectaculaire a attiré l’attention des médias et a provoqué une véritable ruée vers les cryptomonnaies, marquée par l’apparition de nombreuses ICO (Initial Coin Offerings), permettant à de nouvelles cryptomonnaies de se lancer en récoltant des fonds auprès des investisseurs. Mais cette flambée des prix s’accompagne d’une forte volatilité, avec une chute brutale des prix au début de l’année 2018.
L’adoption du bitcoin
Le Salvador, sous la présidence de Nayib Bukele, a été le premier pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale en septembre 2021. Le gouvernement a lancé un portefeuille numérique appelé Chivo et a distribué 30 dollars en bitcoin à chaque citoyen inscrit.
Si le bitcoin suscite une réelle passion, il fait face à une résistance de la part des gouvernements et des autorités financières qui le perçoivent comme un outil potentiel pour les activités illicites. Ainsi, toujours en 2021, certains pays comme la Chine ont au contraire pris des mesures sévères contre l’utilisation du bitcoin, en interdisant les échanges de cryptomonnaies sur leur territoire.
Peut-on parler d’une démocratisation du bitcoin ?
Bien que le bitcoin ait connu une adoption croissante, sa fréquence d’utilisation dans les paiements quotidiens reste relativement faible. Selon Statista, seulement 0,25 % des transactions mondiales en 2023 ont été effectuées avec cette cryptomonnaie.
Qui plus est, une étude de Chainalysis, en 2021, a estimé que plus de 80 % des transactions en bitcoins sont réalisées par des investisseurs et des spéculateurs, plutôt que par des utilisateurs cherchant à l’utiliser comme un moyen de paiement.
Les risques
La sécurité
Plusieurs incidents ont démontré la vulnérabilité des plateformes d’échange de bitcoins. En 2014, Mt. Gox, la plus grande plateforme d’échange à l’époque, a été victime d’un piratage qui a entraîné la perte de 850 000 bitcoins (d’une valeur de 450 millions de dollars à l’époque). De même, en 2021, l’attaque de Poly Network, un protocole de finance décentralisée, a abouti à la fuite de 610 millions de dollars.
De plus, son association avec des activités criminelles a terni son image. Un exemple frappant est son utilisation sur des plateformes comme Silk Road, un marché noir en ligne qui a été fermé par le FBI en 2013. Cette réputation est encore d’actualité aujourd’hui, puisqu’en octobre 2021, la Banque centrale européenne (BCE) a émis des avertissements sur les risques de ce moyen de transaction, notamment sa volatilité et son potentiel d’utilisation dans le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
L’environnement
Les effets sur l’environnement dus au minage du bitcoin sont une autre source de préoccupations. En effet, cette activité nécessite une puissance de calcul importante, ce qui entraîne une consommation d’énergie massive.
Selon un rapport de Cambridge Centre for Alternative Finance, le bitcoin consommerait environ 200 TWh d’électricité par an, soit plus que des pays comme l’Argentine ou les Pays-Bas. La majorité de cette énergie provient de sources non renouvelables, contribuant ainsi aux émissions de CO2.
Un conflit inévitable avec la monnaie traditionnelle
Enfin, le bitcoin semble s’opposer directement avec les monnaies émises par les gouvernements. Celui-ci s’oppose à l’idée même de la monnaie émise par une Banque centrale, remettant en cause l’idée d’un contrôle gouvernemental sur l’économie.
Cependant, les banques centrales et les gouvernements, qui perdent une partie de leur contrôle sur la politique monétaire avec l’essor des cryptomonnaies, ont réagi en mettant en place des monnaies numériques de banque centrale (CBDC), afin de combiner les avantages des cryptomonnaies et de maintenir leur contrôle. Ainsi, en 2023, la Banque centrale européenne a lancé des projets pilotes pour développer un « e-euro » (euro numérique), un projet visant à créer une monnaie numérique officielle.
Comment mobiliser cette notion ?
Le bitcoin peut être mobilisé dans tout sujet faisant référence au concept de monnaie (comparaison avec les monnaies fiduciaires, le futur de la cryptomonnaie, adoption dans les pays…), mais également à l’évolution des banques (décentralisation financière, régulation), l’environnement, les crises (le bitcoin comme valeur de refuge), la spéculation…
Exemple de sujet
Le bitcoin est-il une monnaie ? (HEC 2023)
I. Non : les cryptomonnaies semblent à tous points de vue loin d’être une monnaie
- Il ne remplit pas les fonctions de la monnaie (trop volatil, faible adoption) et sa conversion en monnaie fiduciaire est souvent nécessaire
- L’absence de régulation rend difficile son usage
- Il y a beaucoup trop de risques liés (terrorisme, pollution excessive, blanchiment d’argent) qui ne font qu’empirer les deux points précédents
II. Mais le bitcoin présente des bases sur lesquelles il peut s’appuyer dans le futur
- Offre générale limitée à 21 millions de bitcoins, qui permet une protection contre l’inflation
- Cas des pays comme le Salvador, où le bitcoin a un statut légal pour les transactions ; même s’il reste minoritaire, il s’impose petit à petit dans nos modes de vie
- Accessibilité mondiale : permet des transactions entre individus dans des zones sans infrastructures bancaires ; contribue à la globalisation financière, qui se trouve révolutionnée par le principe de blockchain
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