crise

Voici l’analyse d’un sujet classique sur la crise de 1973. Il est important de maîtriser des données sur cette période afin de rendre le développement intéressant. Tu apprendras ici tout ce dont tu as besoin pour réussir un sujet comme celui-ci. Si tu as besoin d’aide concernant la méthodologie de la dissertation (ou de la khôlle), cet article est fait pour toi.

Introduction

L’année 1973, marquée par le quadruplement du prix du pétrole et le choc pétrolier qui en a résulté, est souvent utilisée comme point de référence pour caractériser une période de crise ayant touché l’ensemble des pays développés dans les années qui ont suivi.

Avant ce choc pétrolier, la France connaissait une croissance économique forte et régulière, soutenue par le dynamisme de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises. Cependant, après le choc pétrolier de 1973, la croissance économique française a été affectée, devenant plus faible et plus volatile. Cette période a posé des défis économiques importants, remettant en question le modèle de croissance antérieur. Il est donc légitime de se demander si l’année 1973 constitue un véritable retournement de situation, marquant la fin d’une période de prospérité économique, ou s’il s’agit simplement d’un changement des modalités de la croissance française.

En fait, l’année 1973 peut être considérée comme un point de rupture, dans la mesure où elle a introduit de nouveaux défis économiques et a entraîné des ajustements significatifs dans la manière dont l’économie française fonctionnait. Le choc pétrolier a obligé la France, comme d’autres pays développés, à revoir ses politiques économiques et à s’adapter à un environnement économique mondial en mutation. Ainsi, bien que la prospérité économique n’ait pas nécessairement pris fin en 1973, cette année a marqué un changement important dans la trajectoire de croissance de la France et a nécessité une adaptation aux nouvelles réalités économiques mondiales.

1973 constitue un véritable tournant : la fin des Trente Glorieuses

La période des Trente Glorieuses, qui s’étend de 1945 à 1973 (les effets du choc pétrolier ne se font sentir qu’à partir de 1974), se caractérise par une croissance économique vigoureuse. Durant cette période, la France a enregistré une croissance moyenne de 5,6 % par an entre 1960 et 1973. Cependant, à partir de 1974, le rythme de progression du PIB a été divisé par plus de deux. En effet, la croissance économique n’a atteint que 2,3 % depuis 1975.

Le ralentissement du rythme de croissance à partir de 1974 s’accompagne d’une forte inflation. Alors que la hausse des prix était de 6 % au début des années 1970, elle passe à 15,2 % en 1974. Puis elle se stabilise entre 10 % et 12 % dans les années 1980. Cette augmentation des prix, directement liée à la hausse de la facture pétrolière, a entraîné un renchérissement des coûts de production. Face à cette hausse, les entreprises ont été contraintes d’écouler leurs stocks, ce qui a entraîné une contraction des investissements. De plus, l’augmentation générale des prix a inévitablement pesé sur la consommation des ménages.

Le ralentissement général de l’activité économique a conduit au développement du chômage de masse

C’est en ce sens que le choc pétrolier de 1973 marque un tournant majeur. Alors que pendant les Trente Glorieuses, le chômage était quasiment inexistant et temporaire, à partir de 1974, il touche une part croissante de la population active et devient structurel.

La combinaison d’une croissance économique faible, d’un chômage de masse et d’une forte inflation a donné lieu à une situation appelée stagflation, rendant difficile toute action de l’État, notamment par le biais de la courbe de Phillips. Parallèlement, avec l’augmentation du chômage, la part des prestations sociales a augmenté de près de moitié entre 1974 et 1986.

De plus, les diverses mesures de relance décidées par les gouvernements après le premier choc pétrolier, telles que la relance Chirac en 1975, et l’impact de la récession sur les rentrées fiscales ont conduit à une forte croissance de la dette publique et des charges d’intérêts. Ces dernières ont atteint leur maximum en 1996, représentant 3,7 % du PIB.

Le choc pétrolier de 1973, loin de marquer le début de la fin, semble plutôt être le point de départ d’un nouveau type de croissance

Il convient tout d’abord de souligner que le choc pétrolier de 1973 n’a pas déclenché une véritable crise économique. En effet, à l’exception des années 1975 et 1993, il n’y a pas eu de recul du produit intérieur brut (PIB). Ce choc a simplement entraîné un ralentissement de la croissance économique.

De plus, la consommation des ménages n’a pas été fortement affectée par ce ralentissement économique, malgré le fait que la croissance du pouvoir d’achat des ménages soit passée de 5,6 % par an, pendant les quinze années précédant le choc pétrolier, à 2 % depuis 1975. En effet, les salaires ont continué à augmenter tout au long de cette période et les prestations de chômage ont augmenté. Ce qui a permis de maintenir la consommation à des niveaux relativement stables.

De plus, lorsque le pouvoir d’achat a connu des périodes de décélération, cette tendance a été compensée par une baisse du taux d’épargne des ménages. Le ralentissement de l’investissement privé a été compensé par le dynamisme de l’investissement public. En général, l’augmentation des dépenses publiques a joué un rôle de stabilisateur automatique dans l’économie.

Ce qui semble le plus déterminant dans la période qui suit le choc pétrolier de 1973 est l’émergence de la contrainte extérieure

En effet, les années qui ont suivi ce choc ont été marquées par une internationalisation croissante et donc par une interaction accrue entre les économies. Ce phénomène nouveau a confronté la France à la concurrence des nouveaux pays industriels exportateurs de biens manufacturés.

En conséquence, le taux de pénétration de l’économie française s’est fortement accru. Toutefois, simultanément, les exportations françaises ont augmenté plus rapidement que les importations entre 1973 et 1979.

Conclusion

Ainsi, la situation économique de la France après le premier choc pétrolier de 1973 est incomparable à celle des années précédentes. Le ralentissement général de l’activité, la montée du chômage et l’augmentation de la dette semblent indiquer que les Trente Glorieuses ont constitué simplement une parenthèse historique qui ne se reproduira pas. Certains, notamment le Club de Rome dans les années 1970, ont même affirmé que la quête de la croissance n’avait plus de sens.

Néanmoins, il serait inexact de parler de la fin de la prospérité économique. Certes, il y a eu une rupture à partir de 1973, mais il s’agit plutôt d’une rupture du rythme de croissance que de la croissance en elle-même. De plus, l’émergence de la contrainte extérieure indique que 1973 a marqué l’apparition de nouveaux enjeux économiques.