De jour en jour, l’IA occupe une place prédominante dans nos vies quotidiennes. De ChatGPT à Alexa, en passant par Instagram, il est impossible d’y échapper. Dans cet article, on retrace ce que cela signifie pour notre économie aujourd’hui.
Entreprises phares
OpenAI
Fondé en décembre 2015 par Elon Musk et Sam Altman, ce groupe a connu une croissance spectaculaire au fil des années. En 2023, la société a lancé GPT-4, un modèle linguistique encore plus puissant que ses prédécesseurs.
En janvier 2024, Microsoft a investi 10 milliards de dollars supplémentaires dans OpenAI et, en 2024, ChatGPT comptait plus de 100 millions d’utilisateurs actifs.
De plus, avec l’évolution rapide de l’IA générative, OpenAI explore des opportunités dans la médecine, la finance et l’éducation.
Mistral AI
Cette start-up française, fondée en 2023 par d’anciens employés de DeepMind et Meta, a rapidement attiré l’attention du marché. En effet, sept mois après sa création, Mistral AI a atteint une valorisation de deux milliards de dollars. Valorisée à six milliards d’euros en juin 2024, la start-up se distingue par son approche axée sur l’open source, permettant aux entreprises et aux développeurs d’utiliser ses modèles de manière flexible.
En février, le groupe lance Large, un modèle de raisonnement de haut niveau qui réalise des tâches complexes. Alors que ChatGPT a coûté entre 50 et 100 millions de dollars à OpenAI, les opérations n’ont coûté que 20 millions d’euros au groupe français.
Apple
Depuis le lancement de Siri en 2011, l’entreprise a constamment amélioré ses capacités d’IA pour offrir des expériences utilisateur personnalisées et intuitives. En 2024, le groupe entame un tournant avec Apple Intelligence, une IA générative intégrée à iOS 18 et qui sera une part entière du nouvel iPhone 16.
Par ailleurs, Apple investit massivement dans la recherche et le développement d’IA, collaborant avec des institutions académiques pour explorer des solutions d’IA plus avancées.
Meta
En 2022, Meta a annoncé un investissement de 10 milliards de dollars par an dans son initiative Meta AI, visant à construire un métavers alimenté par l’IA. Ainsi, en 2023, l’entreprise a introduit LLaMA (Large Language Model Meta AI), un modèle de traitement du langage naturel qui permet des interactions plus fluides et intelligentes sur ses applications, notamment Messenger.
Parallèlement, l’entreprise utilise l’IA pour améliorer la réalité augmentée (RA) et la réalité virtuelle (RV) dans son projet ambitieux de construire le métavers. Les outils d’IA aident à créer des environnements immersifs et interactifs. En 2024, Meta a également annoncé des avancées dans l’IA pour la création de contenu sur Instagram ou Facebook, facilitant ainsi la génération automatique de vidéos et d’images par le biais d’algorithmes d’IA.
Croissance
D’après un rapport de la Commission de l’intelligence artificielle publié en 2024, l’IA pourrait augmenter le PIB français jusqu’à 420 milliards d’euros par an. En effet, celle-ci rendrait possible une dynamisation de l’innovation et de l’automatisation, ce qui permettrait une économie efficace et compétitive.
Par ailleurs, l’IA facilite la personnalisation des services, ce qui permet aux entreprises de mieux répondre aux besoins des consommateurs, d’augmenter la satisfaction client et, par conséquent, d’accroître leurs revenus. Le groupe propose donc de créer un fonds spécifique de 10 milliards d’euros, afin de financer les opportunités que peut présenter l’IA.
Emploi
D’après un rapport de Goldman Sachs de 2024, l’IA menace 300 millions d’emplois dans le monde, et en particulier les cols blancs. De même, les tâches répétitives sont désormais automatisées, surtout dans la logistique, l’industrie manufacturière et le commerce de détail. Ainsi, une étude de McKinsey révèle que jusqu’à 30 % des heures de travail dans le monde pourraient être automatisées d’ici 2030 : aucune catégorie de profession ne pourrait échapper à l’IA.
Toutefois, l’IA crée également des postes liés à sa conception, à son développement et à sa maintenance. Ainsi, selon le World Economic Forum, l’IA pourrait créer environ 97 millions de nouveaux emplois d’ici 2025, notamment dans des domaines comme l’analyse de données et l’informatique avancée.
Environnement
L’IA a un effet ambivalent sur l’environnement. En effet, elle peut contribuer à l’efficacité énergétique. Par exemple, des algorithmes d’IA sont utilisés dans l’agriculture de précision pour surveiller les cultures, ajuster les besoins en eau et en engrais, réduisant ainsi le gaspillage de ressources et l’utilisation de produits chimiques nocifs. De même, l’IA aide à prédire la consommation d’énergie, à gérer les réseaux électriques intelligents et à intégrer les sources d’énergie renouvelable.
Toutefois, les centres de données et les infrastructures nécessaires au fonctionnement des modèles d’IA consomment une quantité considérable d’énergie et émettent des quantités de CO₂ équivalentes à celles de plusieurs voitures sur leur durée de vie.
Réglementations
Code de conduite IA
Le 30 octobre 2023 a eu lieu une réunion entre les pays du G7 afin d’équilibrer l’innovation technologique avec la protection des droits humains, la sécurité et la transparence. Un code de conduite avec 11 commandements a alors été rédigé. Celui-ci reconnaissait que l’IA pourrait augmenter le nombre de cyberattaques et de nombreux risques de conflits. Les entreprises de ces pays sont alors tenues de créer des structures de gouvernance en adéquation avec une protection de la vie privée, des problèmes qu’engendrerait l’omniprésence de l’IA.
IA Act/Règlement européen sur l’IA
Votée en mars 2024, c’est une législation ambitieuse de l’Union européenne visant à réguler les technologies d’intelligence artificielle de manière proactive et à devenir la première régulation à grande échelle de l’IA dans le monde. En effet, elle encadre l’IA avec quatre catégories, selon le risque que sa technologie présente (inacceptable, élevé, moyen, faible).
Ainsi, certains systèmes d’IA jugés trop dangereux ou susceptibles de porter atteinte aux droits fondamentaux des individus sont interdits. Cela inclut les technologies de surveillance de masse indiscriminée et les systèmes de notation sociale similaires à ceux utilisés en Chine.
De même, en réponse à la croissance rapide des IA génératives, comme ChatGPT, l’IA Act impose que les entreprises doivent déclarer que le contenu est généré par une IA et assurer une traçabilité des modèles utilisés. En conséquence, les entreprises qui ne respectent pas les exigences de l’IA Act peuvent se voir infliger des amendes importantes pouvant atteindre 6 % du chiffre d’affaires mondial annuel.
En ce sens, l’Europe devance les États-Unis en matière de régulation. Cependant, cela pose un problème tout particulier en matière de compétitivité, puisque cela entrave la formation de champions nationaux.