Dans cet article nous allons analyser ce qu’est l’économie en nous interrogeant sur le lien entre la sphère économique et la sphère politique. Grâce à cet article, tu auras une plus forte conscience de l’importance de l’économie dans notre société.
À quoi sert l’économie ?
L’origine grecque du mot signifie l’art de gérer le foyer (oikos, maison et nomos, l’ordre). Il s’agit donc de « mettre en ordre » la « maison », c’est-à-dire utiliser des ressources pour satisfaire des besoins.
Précisons que ce que l’on entend par « maison » peut se comprendre au niveau individuel – on parle alors de micro-économie – ou au niveau global d’un pays – on parle alors de macro-économie.
Mais qu’est-ce qu’un besoin ?
Toute activité humaine a pour but de satisfaire un besoin : boire, manger, dormir sont des besoins fondamentaux. Et nous ressentons aussi des besoins moins « physiques » mais tout aussi importants : le besoin de reconnaissance, d’estime par exemple.
Avons-nous besoin de « l’économie » pour satisfaire ces besoins ?
Dans les sociétés traditionnelles dites primitives, il n’y a pas ou peu « d’économie ». Les sociétés de chasseurs-cueilleurs encore aujourd’hui ne « fabriquent » quasiment rien. Elles satisfont pourtant les besoins de leurs membres, en tirant les ressources de leur environnement naturel.
Par contre, dans nos sociétés dites développées, nous utilisons pour satisfaire la plupart de nos besoins ce que l’on appelle en économie des biens (objets matériels) et services (immatériels) obtenus à partir de ressources (matières premières, machines, travail, etc.) encore appelées facteurs de production.
L’hypothèse de la rareté des ressources
Définition : Selon Jacques Généreux, « l’économie étudie la façon dont les individus ou les sociétés utilisent les ressources rares en vue de satisfaire au mieux leurs besoins ».
Dans cette optique, le problème économique consiste en la confrontation des besoins supposés illimités de l’être humain à des ressources réputées limitées.
Certains biens qui sont disponibles en abondance sont appelés « biens libres ». Par exemple, l’air est un bien libre, tant qu’il n’existe pas de difficultés particulières pour trouver de l’air pur ; son utilisation ne soulève aucun problème particulier ; l’air n’est pas dans ce cas un bien économique. Il ne viendrait à l’idée de personne de « vendre de l’air » et à personne d’autre de l’acheter puisqu’il est disponible et en quantité illimitée. Cependant, dès que la pollution atmosphérique atteint un certain degré, l’air pur devient rare ; les individus et les sociétés engagent des dépenses pour assainir l’atmosphère ou fuir la pollution ; l’air devient alors un bien économique : il sera « produit » (comme on produit de l’eau potable), il sera alors nécessaire d’utiliser pour cela des ressources qu’on appelle aussi moyens ou facteurs de production.
Dans cette approche, le « comportement humain » consiste alors en une recherche perpétuelle du « plus » ou du « mieux » :
– la rationalité économique conduit à un calcul en termes de coûts / avantages qui a pour objectif de maximiser ses avantages et/ou minimiser ses coûts ;
– un critère essentiel de la décision est donc le prix d’un bien, d’un service ou d’une ressource ;
– « l’homo oeconomicus » : l’homme économique si l’on traduit mot à mot, ou plutôt l’être humain dans son comportement « économique » – est égoïste et rationnel
L’économie, une « science morale » et politique
D’autres analyses, divergentes ou radicalement opposées aux précédentes et dites « hétérodoxes », abordent l’économie comme une discipline politique et morale. En d’autres termes, l’économie est liée à des choix politiques et non à des « lois naturelles ».
Ces courants d’analyse économique considèrent que les activités économiques s’insèrent dans un ensemble social, culturel, historique : les manières de produire, de répartir et d’utiliser les « richesses » reflètent une culture (normes, valeurs) donnée à un moment donné de l’histoire de l’humanité. Par exemple, on peut estimer que les notions de rareté et d’abondance sont en fait relatives : Marshall Sahlins affirme que les sociétés de chasseurs-cueilleurs sont des sociétés d’abondance alors que nos sociétés « de consommation » sont les véritables sociétés de pénurie, puisque nous n’arrivons effectivement pas à satisfaire l’ensemble de nos besoins. En fait, la rareté provient du décalage entre les besoins et les moyens disponibles pour les satisfaire.
Par ailleurs, la question de la finalité de l’économie, au-delà du « simple » problème de la « gestion de la rareté », est posée par les tenants de l’économie morale et politique. Par exemple, même si elle est apparemment « économiquement » avantageuse, doit-on continuer à encourager (subventionner) l’agriculture intensive ?
La pensée orthodoxe est encore largement dominante en France et dans le monde parmi « les » économistes. Mais les courants hétérodoxes se font entendre (de plus en plus ?) voire écouter…