économies

Il est très important de comprendre le développement des économies, et surtout les raisons de la mondialisation du commerce. C’est une question qui est déjà tombée sous plusieurs formes durant l’épreuve d’économie des concours Ecricome et BCE.

Le choix de l’ouverture aux échanges de biens et de services

Les avantages de la spécialisation et les théories classiques du commerce international

Historiquement, le premier avantage de l’échange entre les nations est d’obtenir ce qu’on n’a pas : échanges de plantes ou d’aliments, dont la culture demande certaines conditions climatiques et un savoir-faire.

Ensuite, que ce soit en termes d’accumulation des connaissances ou de capital, ou encore de conditions géographiques ou climatiques, il s’avère que certains pays seront plus efficients que d’autres dans la production de certains produits. Il en résulte des coûts de production différenciés et un réel intérêt à ce que les pays se spécialisent dans la production des biens et des services dans lesquels ils sont absolument meilleurs (Adam Smith), voire relativement meilleurs (David Ricardo).

La spécialisation des pays conduit à une meilleure organisation de la production à l’échelle mondiale

Cette rationalisation conduit à une production de richesses plus élevée. Il y a deux théories très importantes à toujours mobiliser si possible dès que ce thème est abordé lors d’une question ouverte.

  • La théorie des avantages absolus. Pour Adam Smith, les pays doivent se spécialiser dans la production des biens et des services dans lesquels ils sont meilleurs et l’échanger contre la production d’autres pays afin de satisfaire les besoins diversifiés de leur population. En se spécialisant, les nations gagnent en productivité dans leurs productions. Et si tous les pays se spécialisent dans ce dans quoi ils sont les meilleurs, tout le monde est gagnant. Dans cette théorie rédigée en 1774, les pays ne se spécialisent que dans les productions dans lesquelles ils sont meilleurs que tous les autres pays.
  • La théorie des avantages comparatifs. Pour David Ricardo, il n’est pas nécessaire d’avoir des avantages absolus pour se spécialiser, mais simplement d’avoir des avantages comparatifs. C’est-à-dire un écart de productivité meilleur ou moins mauvais, en comparaison avec ses partenaires.

Les avantages de la spécialisation en fonction des dotations factorielles et les théories néoclassiques du commerce international

Si nous avons vu qu’il existait des gains à l’échange en fonction des avantages absolus et relatifs des pays, il est également possible de fonder ses avantages en s’appuyant sur ses dotations en facteurs de production. En effet, même si au départ un pays ne peut disposer que peu d’avantages, son abondante dotation en facteurs de travail ou naturel peut le conduire à opter pour une spécialisation.

Lorsqu’on regarde l’Asie du Sud-Est, l’abondance en main-d’œuvre lui a permis de devenir « l’usine du monde » et donc un lieu dans lequel est produite une grande part des biens manufacturés du monde. Face à cela, les pays dotés en main-d’œuvre plus qualifiée et en facteur capital plus avancé technologiquement se sont spécialisés dans des productions à plus forte valeur ajoutée.

Si les dotations en fonction des dotations factorielles ont conduit à une intensification des échanges entre des pays de niveaux de développement différents, à des transferts technologiques et à une baisse des prix à l’échelle mondiale, les travailleurs les moins qualifiés des pays développés en ont été les victimes.

La théorie HOS

Proposée par Heckscher et Ohlin dans les années 1930, puis Stolper et Samuelson dans les années 1940, cette théorie se focalise sur l’abondance des facteurs de production pour expliquer la structure du commerce mondial.

Leur raisonnement procède en deux temps :

  • Premier temps, les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions de biens et services qui nécessitent les facteurs de production dont ils sont relativement les mieux dotés. C’est-à-dire, si un pays X a une abondante main-d’œuvre à bas coût et un autre, Y, un abondant facteur capital à forte teneur technologique, alors le pays X devra se spécialiser dans les productions ayant une forte intensité capitalistique comme l’automobile.
  • Second temps, la spécialisation de chaque nation selon sa dotation relative en facteurs de production explique l’évolution du prix des facteurs de production employés. Le pays X demandera beaucoup de travail et le salaire devrait donc augmenter dans son pays, tandis que le pays Y en demandera un peu, et le salaire devrait donc diminuer. Ainsi une convergence du coût des facteurs de production devrait être observée.

Les avantages de l’ouverture internationale pour les entreprises et la nouvelle théorie du commerce international

Pour les entreprises, l’ouverture de l’économie correspond à une extension des marchés. En effet, les échanges internationaux se font majoritairement entre les pays les plus proches en termes de dotations factorielles et de spécialisation : la France et l’Allemagne, par exemple.

Les échanges sont structurés par la demande des ménages. Les consommateurs ont un goût pour la diversité (par exemple, l’automobile) et de nombreux échanges se font entre des produits très similaires. C’est la demande de différence de Lassudrie-Duchêne.

Ainsi, lorsqu’un produit à un grand succès dans un pays, il aura également du succès dans les pays similaires et stimulera les exportations. C’est la théorie de la demande représentative de Linder. Les entreprises profitent de l’extension des marchés pour réaliser des économies d’échelle et optimiser leur valeur ajoutée à l’échelle mondiale.

La nouvelle théorie du commerce international

Cette structuration du commerce international est étudiée par la nouvelle théorie du commerce international et a été initiée par Paul Krugman. Elle reprend les éléments des économistes des décennies précédentes et explique la structuration du commerce international à travers les outils de l’économie industrielle. De nombreux économistes bâtissent cette théorie depuis les années 1980 (Helpman, Grossman, Toubal, Fontagné…).

Les implications de cette théorie sont nombreuses :

  • Les rendements d’échelle expliquent que les pays ayant le plus grand marché domestique sont les plus performants à l’export, car cela donne un avantage en termes de coût (Linder), mais également de progrès technique (Posner et Vernon).
  • L’intégration de la différenciation des produits (modèle de la concurrence monopolistique) explique le commerce intrabranche de produits finis (Lassudrie-Duchêne et Linder).

La mesure des échanges extérieurs dans un pays

La balance des paiements est un état statistique qui retrace sous forme comptable l’ensemble des flux d’actifs réels et financiers et monétaires entre les résidents d’une économie et les non-résidents au cours d’une période déterminée. Nous avons ainsi différentes balances telles que la balance commerciale, la balance des biens et des services, la balance des transactions courantes, la balance des paiements.

Il faut en général que le solde de la balance soit excédentaire, donc il faut avoir plus d’exportations que d’importations.

Les différents organismes du commerce international

Depuis le 1er janvier 1995, l’OMC (Organisation mondiale du commerce), dont le siège est à Genève, réglemente le commerce mondial et réunit les pays membres (au nombre de 163) dans le cadre des négociations commerciales multilatérales. Le principal objectif de l’OMC est d’assurer le libre-échange du commerce des marchandises, des services et de la propriété industrielle au niveau mondial en supprimant les obstacles aux échanges.

En cas de litiges entre pays concernant le non-respect des principes de libre-échange énoncés par l’OMC, ceux-ci peuvent être portés devant l’Organe de règlement des différends (ORD) de l’OMC.

Nous avons également le FMI (Fonds monétaire international) créé en juillet 1944, regroupant 189 pays. Son principal but est d’assurer la stabilité financière et la coopération monétaire internationale par l’octroi de prêts aux pays membres connaissant de graves difficultés financières.

Ensuite, nous avons la Banque mondiale dont le principal but est de lutter contre la pauvreté dans le monde. Pour remplir cette mission, elle dispose de moyens financiers importants et d’une organisation spécifique. Le siège de la Banque mondiale se situe à Washington, aux États-Unis. S’ajoute à la Banque mondiale, la banque des règlements internationaux, qui favorise la coopération internationale entre les autorités monétaires et les autorités de surveillance du secteur financier.

Enfin, nous avons l’OCDE (organisme de coopération et développement économique). Les services de l’OCDE procèdent à un important travail de collecte et d’analyse de données par pays membres. Ce qui leur permet d’établir des prévisions économiques à court et moyen terme, et de formuler des recommandations.