Cher préparationnaire, cet article a pour but de faire un récapitulatif de l’actualité économique qu’il ne fallait pas manquer afin de bien commencer l’année et être à jour !

Les États-Unis rentrent en récession

Le PIB américain s’est contracté pour le second trimestre consécutif. Les États-Unis sont donc entrés en récession d’après la définition donnée par l’Insee et les organismes de statistiques économiques. En effet, la croissance américaine au premier trimestre était en recul de 1,6 % et chute dorénavant de 0,9 % au deuxième trimestre.

Cependant, il est intéressant de noter que plusieurs hommes politiques et économistes ont déclaré que cette récession n’en est pas une, à commencer par Joe Biden. Le Président des États-Unis a assuré : « This doesn’t sound like a recession to me », en rappelant que le marché du travail est aujourd’hui plus dynamique que jamais dans le pays.

Tu peux te servir de cet exemple afin d’illustrer la différence entre la définition stricte proposée par l’Insee et une définition plus large qui fait entrer en jeu des phases de contraction et d’expansion de l’économie.

Les chiffres de l’inflation et ses effets

La hausse des prix a atteint 8,5 % en juillet aux États-Unis, 8,9 % au sein de la zone euro et 6,1 % en France. En ce qui concerne les États-Unis, le pays est passé de 9,1 % en juin à 8,5 % en juillet, notamment grâce à une baisse du prix de l’essence et de l’alimentaire ainsi qu’à une hausse des loyers plus modérée que prévu.

L’inflation en France reste moindre comparée à ses voisins, principalement grâce au bouclier tarifaire qui contient l’explosion du prix de l’énergie ainsi qu’à une politique budgétaire qui vise à protéger le pouvoir d’achat des Français en réalisant plus de transferts.

Cependant, ces politiques creusent le déficit public et l’inflation oblige en parallèle les banques centrales à remonter leurs taux d’intérêt ainsi qu’à mettre fin aux rachats d’actifs de masse. Cela risque à terme de limiter le champ d’action de l’État en augmentant le poids de la dette.

Le problème de l’électricité

Fin août, le prix du mégawattheure a dépassé la barre symbolique des 1 000 €, contre 80 € en 2021. On parle même de prix irrationnel de l’électricité. La crise énergétique pourrait faire perdre entre 0,5 et 1 point de PIB à la croissance française de l’année prochaine.

En effet, de plus en plus de groupes industriels réduisent leur consommation de gaz et se mettent à l’arrêt en effectuant un arbitrage sur le coût de l’énergie. Des solutions sont envisagées par le gouvernement. Parmi celles-ci, des aides afin de payer une partie de la facture énergétique de certains groupes ou encore des mesures de rationnement pour les organisations non essentielles.

Les États-Unis veulent reprendre le contrôle des semi-conducteurs

Un plan a été mis en place courant août par l’administration Biden afin que les États-Unis puissent « devenir le leader mondial », selon les propres mots du Président, en procédant à une véritable réindustrialisation dans le secteur. Il est important de noter que les États-Unis représentaient 40 % du marché de semi-conducteurs contre 10 % aujourd’hui.

Ce plan à hauteur de 53 milliards de dollars consiste en des subventions pour la production et la recherche et développement (R&D) du secteur. En complément, Biden prévoit 24 milliards de dollars de crédits d’impôt pour les usines de semi-conducteurs.

En mettant en place ce plan, l’objectif des États-Unis est double. Il s’agit de contenir la hausse des prix des semi-conducteurs. C’est en effet un produit clé présent dans de nombreux produits électroniques et voitures électriques et qui alimente l’inflation. Cependant, il s’agit aussi d’assurer la souveraineté des États-Unis qui, comme tout pays, sont très dépendants de ces produits, et, toujours d’après les mots de Joe Biden, de « gagner la compétition du XXIᵉ siècle ».

Il s’agit à la fois d’une mesure au sein d’une guerre économique, déjà menée sous l’administration Trump, et d’une mesure géopolitique en cas d’une invasion de Taïwan (le pays produisait 23 % des semi-conducteurs en 2019).

La Grande Démission

Le terme de Grande Démission a émergé au cours de l’année 2020 à la suite de la pandémie et des confinements. Ce nouveau terme a été utilisé après une vague de démissions survenues aux États-Unis dans cette période. Néanmoins, cette situation a l’air de se transmettre à d’autres pays, avec la France en tête au vu de la pénurie de main-d’œuvre subie dans certains secteurs — la restauration par exemple.

Pourtant, cette année en France, le salaire de 93 % des employés du privé a augmenté. Ce qui devrait pousser les salariés à rester en poste. Mais alors, quid de ce phénomène ? Est-ce un simple arbitrage travail/loisir qui signifierait qu’avec les confinements, les individus ont perçu comme plus essentiel le fait de travailler moins, se reposer, voire profiter de leur vie de famille ? Est-ce une conséquence de l’inflation qui ronge des salaires qui, certes, augmentent, mais qui se font ronger par une forte inflation ? Ou est-ce une véritable levée de bouclier contre les soi-disant bullshit jobs de la part d’individus lassés par un modèle capitaliste débridé et en quête de sens ? Le phénomène étant récent, les interprétations restent ouvertes.

Les infos en vrac

Le taux du livret A est passé de 0,5 % à 2 %. Ce taux est à connaître, car le livret A est le moyen de placement le plus prisé des Français, avec 55 millions de comptes ouverts. Cette mesure a pour but de pousser les ménages à épargner plus, mais ne compense pas la perte des épargnants au vu du niveau de l’inflation.

D’après les projections de la Banque de France, la croissance économique française va être aux alentours de 2,5 % cette année. Ce qui n’est pas arrivé depuis des décennies.

Les incidences dans les remboursements des crédits se sont dégradées de 30 %. Cela concerne uniquement les crédits à la consommation. Sur les crédits immobiliers, les incidences restent mineures. Il n’y a pas de surendettement des ménages en termes de crédits immobiliers en France.

L’indice PMI au sein de la zone euro est à son plus bas niveau depuis plus d’un an, avec 49,2 points. L’indice PMI est réalisé via des sondages effectués auprès des grands responsables d’entreprises privées de l’industrie et des services. Malgré la bonne résistance des services en France, les industries ne suivent pas. Cela démontre bien la pluralité des conjonctures pour les différentes entreprises françaises. L’industrie manufacturière souffre principalement de l’inflation qui augmente le prix des matières premières.