Dans cet article, on reprend les évènements les plus marquants de l’actualité économique de septembre 2024.
Une inflation toujours d’actualité : menace pour l’économie ?
Après des mois difficiles, l’inflation en France a récemment montré une baisse significative, atteignant 1,2 % ce mois-ci, contre 1,8 % en août, d’après l’Insee. Il s’agit de la plus forte baisse depuis 1990 et du taux d’inflation le plus bas depuis 2021. Cette chute est principalement due à la baisse des prix de l’énergie, notamment du pétrole, mais également des prix des produits manufacturés et alimentaires.
Toutefois, malgré cette désinflation, les ménages français peinent à percevoir une réelle amélioration de leur pouvoir d’achat. En effet, depuis 2021, les prix de l’alimentation et de l’énergie (biens non élastiques) ont fortement augmenté (respectivement de 22 % et de 40 %), ce qui a directement affecté les foyers les plus modestes. Bien que les salaires aient augmenté de 11 % dans le secteur privé entre 2021 et 2024, cette hausse n’a pas compensé l’inflation cumulée, estimée à 13 % (voire 15 % selon Eurostat).
Le déficit français
La France fait face à un déficit public préoccupant, qui pourrait atteindre 5,6 % du PIB, alors qu’il était initialement prévu à 5,1 %. Ce nouveau dérapage met en lumière des finances publiques fragiles à l’aube de la préparation du budget 2025.
En effet, la baisse des recettes fiscales, due à une faible consommation des ménages et à la réduction de l’impôt sur le revenu, combinée à une explosion des dépenses des collectivités locales, est en grande partie responsable de cette situation. Malgré une croissance économique légèrement supérieure aux prévisions (1,1 %), les recettes fiscales liées à la TVA et au commerce intérieur restent insuffisantes.
Ainsi, la France, dont les dépenses publiques atteignent 58,3 % du PIB (10 points au-dessus de la moyenne européenne), devra réaliser 110 milliards d’euros d’économies d’ici 2027 pour respecter les engagements européens. Les premières mesures de réduction des dépenses, prévues dès 2025, pourraient atteindre 30 milliards d’euros. Parmi les pistes évoquées figurent la suppression de certaines aides aux entreprises, la baisse des taux réduits de TVA, ainsi qu’une révision des politiques d’apprentissage et de la santé.
Annonce de la FED
Pour la première fois depuis 2020, la Réserve fédérale américaine (FED) a surpris les marchés en annonçant une baisse de ses taux d’intérêt de 0,50 point de pourcentage. Cette réduction significative dépasse largement les attentes, puisque la majorité des économistes s’attendaient à une baisse plus modeste de 0,25 point.
Cette décision est directement liée à la conjoncture économique actuelle. En effet, la croissance de l’emploi aux États-Unis s’essouffle, avec la création de 142 000 emplois en août, ce qui est en dessous des 160 000 attendus. Ce ralentissement, couplé aux prévisions d’un taux de chômage à 4,4 % d’ici la fin de l’année (contre 3,7 % en début d’année), inquiète les responsables de la FED qui cherchent à éviter une récession. Ainsi, en abaissant les taux, ils espèrent stimuler l’investissement et encourager les entreprises à recruter davantage.
L’inflation, quant à elle, est en passe de se stabiliser autour de 2,3 % d’ici la fin de l’année, proche de l’objectif de 2 % de la FED. Les rapports sur l’emploi, du 4 octobre, et sur l’inflation, du 10 octobre, sont cruciaux pour évaluer l’impact de cette baisse des taux et déterminer si d’autres ajustements sont nécessaires avant l’élection présidentielle américaine en novembre.
Croquer l’économie à pleines dents : Apple
Le 9 septembre, Apple a dévoilé l’iPhone 16 qui se distingue par l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) via Apple Intelligence. Cette technologie permet, entre autres, de générer des images à partir de textes, d’améliorer Siri et d’intégrer ChatGPT. Toutefois, ces innovations ne seront disponibles qu’aux États-Unis, en raison d’incertitudes réglementaires. De plus, les analystes restent partagés quant à l’enthousiasme suscité par ce modèle. La perte de vitesse d’Apple en Chine et le retard pris dans la course à l’IA par rapport à ses concurrents, comme Google et Samsung, compliquent sa situation.
Cependant, Apple fait également face à un litige avec la Commission européenne en parallèle. Après huit ans de bataille, la Cour de justice de l’Union européenne a condamné Apple à rembourser 13 milliards d’euros d’impôts impayés à l’Irlande. L’entreprise avait bénéficié du « double irlandais », un montage fiscal permettant de transférer des bénéfices vers des paradis fiscaux, réduisant ainsi son taux d’imposition effectif à 0,005 % en 2014. Apple, pour sa part, conteste cette décision en affirmant que ses revenus étaient déjà imposés aux États-Unis, dénonçant une modification rétroactive des règles européennes.
Début houleux pour le nouveau gouvernement
Depuis la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, le gouvernement français traverse une période d’incertitudes économiques et politiques. En effet, Barnier a pour mission de stabiliser un gouvernement fragilisé et de relancer les réformes économiques clés. Cependant, il doit composer avec une majorité divisée à l’Assemblée nationale et faire face à des défis importants, dont la gestion du budget de l’État et la réduction du déficit public.
De plus, le nouveau gouvernement doit s’occuper du projet de loi de finances pour 2025, qui définit les recettes et les dépenses de l’État pour l’année à venir. Cependant, alors qu’il devait être présenté fin septembre, Barnier a déjà pris du retard dans les négociations, repoussant la présentation du projet au 9 octobre. Cette situation inédite inquiète certains observateurs, qui craignent un blocage politique similaire à celui du shutdown aux États-Unis, bien que ce scénario soit jugé peu probable en France.
L’actualité d’Atos
Alors que le groupe informatique français Atos est au bord du gouffre, avec une dette colossale de cinq milliards d’euros, la société a nommé son cinquième directeur général en moins de trois ans. Ainsi, Paul Saleh, ancien directeur financier, a pris les rênes après le départ d’Yves Bernaert. Il fait aujourd’hui face à des défis de taille, notamment la renégociation de la dette auprès de 22 banques créancières. La stratégie immédiate vise à reporter les échéances de la dette, actuellement fixées à fin 2025. En effet, la société prévoit la vente de la branche Big Data et Cybersécurité à Airbus, estimée entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros.
Cependant, des agences de notation telles que S&P ont déjà abaissé la note d’Atos. Ainsi, l’avenir du groupe se jouera dans les semaines à venir lors de réunions cruciales avec les banques. L’enjeu est alors d’éviter une procédure de conciliation judiciaire, comme celle qui a frappé récemment le groupe Casino.