¡Buenos días! Dans ce nouvel article, nous abordons le rôle du secteur agricole dans l’économie espagnole. Quel est l’état actuel de l’agriculture en Espagne ? La crise énergétique ne menace-t-elle pas de priver l’Espagne de l’un de ses moteurs économiques ? Et même, n’y aurait-il pas un profond paradoxe économique dans le choix des secteurs pionniers de l’économie espagnole ?
Présentation du secteur agricole espagnol
Quelques chiffres
Souvent considéré comme l’un des premiers du marché européen, le secteur agricole espagnol est classé deuxième par sa surface agricole utile (« terres arables, surfaces exploitables et cultures permanentes », selon l’Insee).
Sur les dernières années, l’agriculture représente en moyenne seulement 2,6 % du PIB, mais aussi des revenus estimés à 12 milliards d’euros, grâce à son exportation vers le marché intérieur européen et le monde.
Organisation de l’agriculture espagnole
Le secteur agricole est formé de deux grands types de cultures : les latifundias et les minifundias. Les latifundias caractérisent les grandes exploitations faisant de l’agriculture extensive. À l’inverse, les minifundias ne sont que de petits domaines dont les terres cultivées n’excèdent pas les cinq hectares.
Les produits phares de l’agriculture espagnole sont évidemment les fruits et légumes, en particulier ceux liés aux olives. Quant à l’élevage, l’Espagne a bâti sa réputation sur le porc ibérico, à partir duquel est produite la fameuse pata negra.
Grâce aux progrès de la mécanique, l’agriculture espagnole s’est rapidement tournée vers un modèle davantage intensif. Ce qui, en plus du réchauffement climatique, nourrit le phénomène de désertification qui frappe de plus en plus la zone.
En 2022, seulement 17 % des surfaces cultivées sont irriguées. Toutefois, ces mêmes 17 % représentent à eux seuls 65 % de la production agricole chaque année.
Quelques mots de vocabulaire à connaître
le paysan : el campesino
le troupeau : el rebaño
la ferme : la granja
la campagne : la campaña
la prairie : la pradera
l’agriculture biologique : la agricultura biológica
l’agriculture intensive : la agricultura intensiva
l’élevage en batterie : la cría en batería
la surproduction : la superproducción
l’agriculteur : el agricultor
l’agronomie : la agronomía
une espèce en voie d’extinction : una especie en vías de extinción
élevé en plein air : criado al aire libre
des terres fertiles : tierras fértiles
des terres infertiles : tierras estériles
l’industrie agroalimentaire : la industria alimentaria
l’irrigation : el riego
la récolte : la cosecha
le blé : el trigo
le riz : el riso
le porc : el cerdo
la vache : la vaca
Les enjeux du secteur agricole
La crise énergétique
Alors que l’Espagne est touchée par une forte inflation, située entre 5 et 10 % selon la région, le gouvernement socialiste a décidé en cette fin d’année de supprimer temporairement la TVA (IVA : impuesto sobre el valor añadido) sur les fruits et légumes, ainsi que sur le pain et le lait. Cette suppression de l’impôt invisible s’étend d’ailleurs à toutes les denrées de première nécessité.
De même, le gouvernement a promis de verser un chèque de 200 euros pour l’aide alimentaire auprès des familles dont les revenus sont inférieurs à 27 000 euros.
Concernant les entreprises, Pedro Sánchez a récemment annoncé la prorogation pour six mois d’une TVA préférentielle de 5 % sur l’électricité et le gaz. Ce qui devrait permettre aux entreprises de continuer à payer leurs factures.
Le travail en Espagne
Fin 2022, l’Espagne bat un record avec seulement 2,83 millions de demandeurs d’emploi. Il s’agit du nombre le plus bas depuis 2007 selon le ministère du Travail.
Toutefois, le résultat aurait pu être meilleur si certaines entreprises ne se servaient pas illégalement de travailleurs immigrés. En effet, le poids de l’économie souterraine est estimé à environ 18 % du PIB espagnol.
Pour exemple, un réseau exploitant des travailleurs marocains vient d’être démantelé par la police espagnole, avec l’arrestation de 43 suspects. Ces derniers sont accusés d’avoir employé au noir plusieurs dizaines d’immigrés travaillant 12 heures par jour en pleine canicule dans les exploitations agricoles d’Andalousie.
La nécessité d’innover pour rester compétitif
Afin de conserver sa compétitivité-prix au sein d’un espace aux normes toujours plus rigoureuses, le Ministerio de Agricultura, Pesca y Alimentación (el MAPA) a décidé d’investir dans 23 projets innovants à hauteur de 12,5 millions d’euros.
Plus précisément, 7,2 millions d’euros sont investis au profit de l’efficacité afin que l’utilisation des ressources soit plus précise et intelligente. Cela suppose notamment la modernisation des outils utilisés. Le reste des fonds est dédié aux énergies renouvelables, ainsi qu’au développement de l’économie circulaire.
Tourisme de masse et agriculture : un combat opposé ?
Pour en finir avec la place de l’agriculture en Espagne, il est intéressant de souligner que le secteur agricole s’est développé avec, pour force opposée, le tourisme de masse.
En effet, au fur et à mesure que le turismo de sol y playa favorise le phénomène de désertification et la pollution, l’agriculture intensive aux besoins croissants en eau est toujours plus privée de cet apport essentiel en eau.
On pourrait parler de paradoxe économique, même si le poids de mesure n’est pas le même. Le tourisme représente environ 12 % du PIB espagnol, alors que le secteur agricole n’atteint même pas les 3 %.
De même, le turismo verde, qui consiste à découvrir le patrimoine culturel, géographique et gastronomique du pays, s’est grandement développé ces dernières années (hors Covid). Ce qui en soi met à l’honneur les cultures traditionnelles du pays. D’ailleurs, dans ce sens, le tourisme vert combat le phénomène d’España vaciada.
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