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Le 1er septembre 2022, Cristina Kirchner a été victime d’une tentative d’attentat. La vice-présidente du pays a été visée par une arme à feu et l’assaillant a été arrêté par les autorités sur place.

Cette attaque est survenue à un moment déjà tendu en Argentine. En effet, le domicile de la vice-présidente était déjà surveillé à cause de l’affaire de corruption de Lázaro Báez. C’était un puissant homme d’affaires en Argentine, proche des Kirchner, qui a été reconnu coupable de blanchiment d’argent.

La corruption est vraiment au cœur de toute la politique en Argentine. Que s’est-il réellement passé et pourquoi ?

Qui est Cristina Kirchner ?

Elle a commencé la politique à 36 ans quand elle a été élue députée de l’Assemblée de Santa Cruz en 1989 et en 1993. En 1995, elle fait sa première apparition au Sénat. Mais, c’est vraiment en 2003 que sa carrière politique prend un tout autre tournant. C’est à ce moment-là que son mari, Néstor Kirchner, est élu président. Il restera au pouvoir jusqu’en 2007, avant que Cristina ne prenne la tête du pays de 2007 à 2015.

Depuis le 10 décembre 2019, elle est de nouveau en haut de l’échelle politique du pays. Elle occupe le poste de vice-présidente de la nation aux côtés d’Alberto Fernández.

Tentative d’attentat sur Cristina Kirchner : que s’est-il donc passé ?

Le 1er septembre, un homme de 35 ans, nommé Fernando Sabag Montiel, tente d’assassiner la vice-présidente directement à son domicile, pourtant très bien surveillé. Le pistolet, chargé de cinq balles, ne parvient pas à se déclencher, malgré les deux tentatives de l’assaillant.

Sabag Montiel est directement arrêté, et son amie, Brenda Uliarte (23 ans) le sera trois jours plus tard. Ce sont les deux auteurs présumés de l’attentat. Même si Brenda affirme ne pas avoir vu Fernando les deux jours qui ont précédé l’attentat. Cependant, deux autres suspects pour complicité ont été arrêtés dans les jours suivants : Agustina Diaz (21 ans) et Nicolas Gabriel Carrizo (27 ans). Les deux premiers suspects sont inculpés pour « tentative d’homicide avec planification et entente préalable entre eux deux ». Seule Agustina a été libérée, faute de preuves quant à son implication.

Les suspects et les assaillants sont relativement jeunes. Cela peut témoigner d’une volonté du peuple de changer complètement la vie politique du pays, trop corrompue. 

Pourquoi cet attentat sur Cristina Kirchner ?

Il survient à un moment assez tendu pour le pays, qui fait face une nouvelle fois à un procès de corruption impliquant les hauts dirigeants du pays.

Mais, si l’attentat a vraisemblablement eu lieu, c’est à cause des convictions personnelles et politiques. Kirchner est membre de Unidad Ciudadana, une coalition électorale péroniste existant depuis 2017. Plusieurs membres de son camp dénoncent une attaque orchestrée et commanditée de l’opposition de droite.

C’est un épisode assez compliqué dans la vie politique argentine parce qu’on a ici un véritable retournement de position de Kirchner. Alors qu’elle était présentée comme « accusée » dans les procès de corruption qui avaient lieu au même moment, elle est alors propulsée au rang de « victime ».

Cela aurait pu émouvoir les foules, mais alors que les images passaient en boucle à la télévision, Twitter s’enflammait que c’était encore un coup orchestré par la vice-présidente (#todocirco #nolescreemosnada #operetaK). Même si 49 % des mentions sur Twitter étaient avant tout positives et pro-Kirchner, 31 % étaient négatives et témoignaient d’un véritable ras-le-bol général.

L’événement a donné lieu à de nombreuses manifestations dans le pays. En effet, le peuple accuse le pouvoir politique et son opposition d’avoir créé un climat de haine.

La condamnation de Kirchner

Toutes les informations sur l’enquête de cet attentat sont restées assez floues et les autorités n’ont pas réellement partagé toutes les infos. Mais une chose est sûre, cela est intervenu à un moment où le peuple n’en pouvait plus. La corruption a trop abîmé le pays.

C’est un moment assez compliqué pour la vice-présidente. Elle a été jugée pour « association illicite et administration frauduleuse aggravée dans une affaire d’attribution de marchés publics dans la province de Santa Cruz ». 38 millions d’euros auraient été détournés. Kirchner a été condamnée à six ans de prison et à l’interdiction à vie d’exercer un emploi public. Mais dans l’immédiat, son immunité que lui confère son mandat la protège.