Hola ! On se retrouve aujourd’hui pour un nouvel article d’actualité sur ce qu’il se passe en ce moment au Chili. En effet, il y a plus d’un mois maintenant, la nouvelle Constitution du Chili a été massivement rejetée par la population.
Avant de commencer, tu peux relire cet article sur le modèle libéral du Chili et cet article qui te rappellera le début de toute cette histoire.
Le Chili : état des lieux
Le 25 octobre 2020, Piñera, alors au pouvoir, organise un référendum pour réformer la Constitution du pays. En effet, cette Constitution datait du gouvernement de Pinochet de 1980.
Cela laissait entendre qu’une vague de renouveau allait enfin voir le jour au Chili. C’était la fin officielle du régime pinochetista et le rétablissement de la démocratie deux ans plus tard.
Une très grande majorité des citoyens du pays (78,28 %) avait voté pour cette nouvelle Constitution. Cela avait provoqué une vague de joie et de célébration dans tout le pays, notamment à Santiago, parce que cette Constitution promettait la mise en place de nouvelles réformes sociales dans le pays.
Que se passe-t-il aujourd’hui au Chili ?
Quelle a donc été la surprise de tout le monde quand, le dimanche 4 septembre 2022, le peuple chilien a massivement refusé le projet de la nouvelle Constitution. Ce sont près de 62 % des électeurs qui ont voté « Je rejette ».
La nouvelle Constitution va donc être de nouveau réécrite et certains points seront améliorés.
La Constitution avait fait de larges progrès dans les domaines sociaux, avec notamment une amélioration en matière de santé, d’éducation, de retraite ou d’environnement. Mais les questions des peuples indigènes, d’avortement ou la suppression du Sénat n’ont pas séduit les citoyens. C’est en partie pour cela que la nouvelle Constitution a été largement rejetée.
Le président actuel, Gabriel Boric, a donc décidé de faire revoir ce processus constitutionnel. Aussi, les ministres de l’Intérieur, de la Santé, des Sciences, de l’Énergie et le Secrétaire général de la présidence ont été remplacés par des politiciens plus au centre.
Les mesures acceptées
Les mesures sociales concernant la santé, l’éducation, la retraite ou l’environnement ont été assez bien acceptées.
Dans son premier article de la Constitution, le Chili est reconnu comme « un État social et démocratique de droit. Il est plurinational, interculturel et écologique. Il garantit le droit à la santé, à la sécurité sociale basée sur l’universalité, le droit à l’éducation et le droit à vivre dans un environnement sain sans pollution. »
Les mesures non acceptées
La nouvelle Constitution prévoyait la reconnaissance au sein de l’État de l’existence des populations indigènes, et c’est cela qui a posé problème. En effet, pour certains, cela diviserait encore plus le Chili, alors que cette Constitution a pour but d’établir une véritable harmonie au sein du peuple chilien.
Au niveau de l’avortement, « l’État garantit l’exercice des droits sexuels et reproductifs sans discrimination (…), assurant les conditions d’une grossesse volontaire et protégée, d’une interruption volontaire de grossesse, d’un accouchement et d’une maternité ». Le droit à l’avortement apparaissait clairement dans cette nouvelle Constitution. C’est pour cela qu’une très grande majorité des votants l’ont rejetée. Ils voulaient garder le droit d’avortement pour viol et malformation fœtale, comme sous Pinochet. C’est essentiellement une critique portée par la droite et les religieux.
La suppression du Sénat est également largement rejetée, au profit d’une Chambre des régions. Cette idée a soulevé les critiques, car elle est « vu[e] comme la perte d’un contre-pouvoir pour l’opposition ».
L’affaire reste donc à suivre pour savoir ce qu’il va désormais se passer au Chili !