On se retrouve pour un nouvel article de civilisation, dans lequel je vais t’amener directement en plein cœur des fêtes de San Fermín.
Les fêtes de San Fermín
Elles sont aussi connues sous le nom des fêtes de Pampelune. Elles ont lieu chaque année depuis le Moyen Âge lors du mois de juillet. Pendant près de huit jours, près de trois millions de personnes se réunissent dans les rues de la capitale de la Navarre pour célébrer Firmin d’Amiens (un martyr). Certains disent même que c’est le troisième évènement qui accueille le plus de personnes, après le Carnaval de Rio et l’Oktoberfest de Munich.
Aujourd’hui, ce n’est pas tant le martyr que l’on célèbre, mais toute la culture et l’héritage de la ville. C’est un bon moyen de profiter de ses proches en écoutant de la musique locale et en mangeant des mets de la région.
Comment célébrer convenablement les fêtes de San Fermín ?
Durant la semaine des fêtes, tu ne verras personne porter autre chose que du rouge et du blanc. Pour être en harmonie totale avec tout le monde, il faut porter des habits blancs, un foulard rouge (pañuelico) et une ceinture rouge (ceinture en textile qui s’apparente plus à une sorte de foulard). Une fois vêtu(e) de ta tenue blanche, tu pourras te diriger vers la place Consistorial pour le Chupinazo, le lancement de la fusée qui annonce le début des festivités. Tu pourras ainsi nouer ton foulard et ta ceinture et commencer à célébrer.
Un évènement assez emblématique et assez controversé est l’encierro, ou le lâcher des taureaux. C’est l’évènement le plus connu des fêtes, même dans le monde entier. Cela existe depuis le Moyen Âge et le parcours actuel est le même que celui de la fin du XVIIIe siècle. Sur près de 848 mètres (de Santo Domingo aux arènes), tous les jours à 8 heures du matin, six taureaux guidés par des bergers et des bœufs vont s’élancer sur le parcours, après les coureurs (los divinos) qui sont partis avant eux.
À la fin de la semaine, pour clôturer les fêtes, la chanson Pobre de mí retentit dans la ville. Tout le monde se réunit à nouveau devant la mairie, avec une bougie à la main, pour écouter le discours de clôture des fêtes.
Une chose est sûre, pendant une semaine, de nombreuses personnes se réunissent tous les ans pour célébrer ce moment culte de la culture espagnole. Même Ernest Hemingway était présent dès 1923 aux fêtes de Pampelune. Il a d’ailleurs publié, trois ans après sa première visite, Le Soleil se lève aussi (Fiesta ou, en anglais, The Sun also rises). Ce roman a fait connaître les fêtes de Pampelune à l’international !
Les controverses liées aux fêtes de Pampelune
Si les fêtes de Pampelune sont célèbres pour leur ambiance, elles sont aussi la scène de controverses et de scandales. Premièrement, l’encierro fait l’objet de nombreuses critiques, car il fait des blessés chaque année. Les militants anti-corrida dénoncent également cette coutume.
De plus, les fêtes de Pampelune ont été le théâtre du tristement célèbre Caso de la Manada en 2016. Le 7 juillet 2016, cinq hommes ont violé une jeune femme de 18 ans. Le procès a eu une portée médiatique sans précédent, car les faits ont d’abord été qualifiés d’abus sexuels plutôt que de viol, ce qui permettait aux coupables d’écoper d’une peine de prison très faible. Cette sentence a été largement contestée lors de manifestations massives à travers l’Espagne. La mobilisation a été si forte qu’elle a également touché d’autres pays européens. Le tribunal suprême a alors reconnu que les membres de la Manada avaient commis un viol. Ce qui a conduit les cinq hommes à écoper d’une peine de prison de 15 ans. Cette affaire a notamment motivé la création de la loi « solo si es si ».
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