Si tu es certain.e de traiter à de nombreuses reprises la question de la Catalogne avec ton prof de prépa, celle de l’indépendantisme basque est souvent moins connue des préparationnaires. Or, c’est un thème tout aussi fondamental qui pourra te fournir des exemples précis et pertinents à réutiliser dans tes copies et tes colles !
Major-Prépa t’a donc concocté un petit récap de tout ce que tu dois savoir à ce sujet.
Le nationalisme basque
Le sentiment nationaliste a toujours été très fort dans cette région d’Espagne. C’est donc sur lui que repose le mouvement politique et social de l’indépendantisme basque.
Dès 1895, le penseur et poète basque, Sabino Arana, crée le PNV (Partido Nacionalista Vasco). C’est également lui qui crée au même moment le néologisme abertzalisme (abertzalismo), que tu peux utiliser sans hésiter pour désigner le nationalisme basque.
À ce moment-là, tu dois savoir que le PNV était un parti foncièrement raciste et xénophobe. Son idéologie entière était basée sur la recherche d’une « race basque pure ». Ses partisans avaient même forgé le terme « maketos », très péjoratif, pour désigner les étrangers, y compris les Espagnols originaires d’autres régions.
Au fur et à mesure, cette idéologie raciste et conservatrice a laissé place à la notion de « vascohablante ». C’est donc ainsi que les nationalistes basques établissent aujourd’hui la distinction entre le peuple basque et les autres. Le parti existe bien sûr toujours et participe également aux élections régionales de Navarre. Dans le Pays basque, il possède aujourd’hui 31 des 75 sièges de députés.
Les outils de l’indépendantisme basque
De nombreux organismes, violents ou plus pacifistes, ont été créés afin d’appuyer les revendications du mouvement.
Tout d’abord, l’événement très important que tu dois retenir est la création d’ETA en 1959. Ce sont en fait des dissidents du PNV qui créent l’organisme, nommé « Euskadi Ta Askatasuna », soit « Patria Vasca y Libertad », afin de lutter et de résister contre Franco et son régime qui les persécutaient. Ouvertement violente, ETA est considérée comme une organisation terroriste par la France, le Canada et les États-Unis, entre autres.
ETA fait sa première victime en 1968 et organise, jusqu’à sa dissolution en 2018, de très nombreux actes de violence au nom de l’indépendantisme basque. Ce sont par exemple des assassinats, des placements de colis piégés, des extorsions de fonds, des enlèvements puis des demandes de rançon, etc. Au total, l’organisation est aujourd’hui tenue responsable de la mort de 823 personnes, de 78 enlèvements et de plus de 1 400 blessés.
Cependant, ETA n’est pas restée qu’au seul niveau d’organisation terroriste. En 1978, elle s’est donc armée d’un parti politique, Herri Batasuna, soit « Unión Popular » en espagnol. Son objectif est de construire un grand État basque et il participe pour la première fois aux élections régionales (elecciones autonómicas) en 1980. Le parti est rendu illégal en 2002 par la « Ley de Partidos », adoptée par le Congrès.
Enfin, le dernier organe de la lutte indépendantiste est le parti Aralar, fondé en 2001. Créé par des dissidents pacifistes d’Herri Batasuna, son objectif est de participer à la création d’un État basque indépendant sans recours à la violence. Il disparaît en 2011, mais c’est un bon exemple que tu peux utiliser pour enrichir ta réflexion et ton exposé sur l’indépendantisme basque.
L’autonomie basque
En réaction à l’activisme indépendantiste au Pays basque, le gouvernement espagnol a réfléchi à une façon d’accorder davantage d’autonomie à la région. En 1979 est donc proposé par référendum « el Estatuto de Guernica ». Ce statut, approuvé à 90 % par la population basque, est absolument fondamental. Par exemple, il reconnaît la « foralidad histórica » du Pays basque, c’est-à-dire son histoire et sa culture propre.
Le statut accorde également à la région un régime financier spécial appelé le « concierto económico », qui existe d’ailleurs aussi en Navarre. Cela permet à l’État basque de récolter lui-même la plupart des impôts de la région, sans avoir à passer par le gouvernement espagnol.
Enfin, comme en Catalogne, le statut permet à la région de créer sa propre police. Par cela, l’État espagnol accepte donc de déléguer au Pays basque une partie de ses prérogatives en matière de défense et de sécurité.
Comment utiliser cet exemple
Maintenant que tu es incollable sur la question de l’indépendantisme basque, voilà quelques exemples de sujets d’essai ou de colle pour lesquels tu pourras exploiter tes connaissances :
- la question indépendantiste en Espagne ;
- le régime politique espagnol ;
- la violence en Espagne ;
- les partis politiques espagnols ;
- la place de l’État en Espagne.
Et à présent, si tu veux aller plus loin et maîtriser d’autres sujets de civi, voici quelques articles que je te conseille d’aller lire :
- un article sur le régionalisme catalan ;
- un article sur le devoir de mémoire des années sous Franco ;
- un article sur le panorama politique espagnol.