Amérique latine

Nous te proposons d’en apprendre plus sur les politiques d’intégration régionales en Amérique latine. L’intégration du continent sud-américain est en effet un objectif majeur pour les nations de la région, visant à renforcer les liens politiques, économiques et sociaux. Cette volonté d’intégration découle de la reconnaissance des nombreux défis communs auxquels ces nations sont confrontées, ainsi que des opportunités qu’offre une coopération régionale renforcée. Dans cet article, nous explorerons les différentes dimensions de l’intégration sud-américaine, en mettant l’accent sur les initiatives régionales, les avantages potentiels et les défis à relever.

Petit rappel historique

L’intégration en Amérique latine a été influencée par des motifs politiques, où certains pays se sont rapprochés en raison de leur idéologie commune. Un exemple notable est la relation entre Cuba et le Venezuela. Ces deux pays partagent une même idéologie socialiste et anti-impérialiste, ce qui a favorisé un rapprochement politique et économique entre eux à l’époque de Fidel Castro et Hugo Chávez.

Cette relation s’est concrétisée par des accords de coopération dans divers domaines, notamment l’énergie, le commerce et la santé. On peut notamment évoquer « las brigadas médicas », créées lors du « Programa Integral de Salud » sous Castro. Encore récemment, ces dernières furent envoyées au Venezuela pour aider le pays dans sa gestion de la crise sanitaire. Cependant, il est important de noter que malgré ces liens politiques, l’intégration en Amérique latine demeure un processus complexe et fragmenté, avec des défis économiques, politiques et sociaux à surmonter.

Autre facteur clé de l’intégration économique entre les pays à tendance révolutionnaire, la perception des États-Unis comme une puissance impérialiste, interférant dans les politiques nationales du sous-continent américain, accélère et renforce ce rapprochement. En cela, il est compréhensible que le président mexicain AMLO refuse de participer à l’édition 2022 du « Sommet des Amériques » après l’exclusion de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua.

Renforcement des institutions régionales

Pour promouvoir l’intégration du continent sud-américain, plusieurs institutions régionales ont été mises en place. L’Union des nations sud-américaines (Unasur) et la Communauté d’États latino-américains et caraïbes (Celac) sont des exemples importants de forums de dialogue et de coopération régionale.

Ces organisations favorisent les échanges politiques, économiques et culturels, ainsi que la coordination des politiques publiques dans des domaines clés tels que l’éducation, la santé et l’environnement.

L’intégration économique

L’intégration économique est un aspect central de l’intégration sud-américaine. L’objectif est de favoriser les échanges commerciaux, les investissements et la coordination des politiques économiques pour stimuler la croissance et le développement dans la région. Des initiatives telles que le Marché commun du Sud (Mercosur) et l’Alliance du Pacifique sont des exemples de coopération économique régionale. Elles visent à réduire les barrières commerciales, à faciliter la circulation des biens et des services et à encourager les investissements entre les pays membres.

Conséquence directe du Mercosur, le commerce entre les pays membres a été multiplié par 11 depuis 1991, alors que sur la même période, le commerce mondial n’a été multiplié que par cinq. De même, on observe un grand afflux d’IDE provenant des pays hautement développés, avec excédent de capital, et de la Chine vers les pays du Mercosur, en raison du fait que la région inspire davantage confiance au niveau économique et financier.

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Coopération en matière d’infrastructures

L’intégration sud-américaine comprend également des efforts visant à renforcer les infrastructures régionales. Des projets d’envergure ont été lancés pour connecter les pays par des réseaux routiers, ferroviaires, aériens et maritimes, facilitant ainsi les échanges commerciaux et les déplacements.

Le projet du barrage d’Itaipu, situé sur le fleuve Parana entre le Brésil et le Paraguay, est un exemple notable de coopération économique dans le secteur de l’énergie en Amérique du Sud. Il s’agit d’une entreprise conjointe entre les deux pays, qui a permis la construction d’une centrale hydroélectrique d’envergure.

Inauguré en 1984, le barrage d’Itaipu fournit une quantité considérable d’électricité aux deux pays, contribuant ainsi à leur indépendance énergétique. Il génère également des revenus grâce à l’exportation d’électricité, renforçant ainsi la position économique régionale des partenaires.

En outre, cette coopération a favorisé le développement de compétences technologiques et l’échange de connaissances dans le domaine de l’énergie hydroélectrique. Le projet d’Itaipu illustre les avantages de la coopération économique pour répondre aux besoins énergétiques, générer des revenus et renforcer les compétences technologiques des pays impliqués.

Plus concrètement, l’énergie renouvelable produite à Itaipu fournit 90 % de l’électricité consommée au Paraguay et 19 % au Brésil.

Coordination des politiques régionales

Une intégration plus approfondie du continent sud-américain nécessite une coordination des politiques régionales. Cela comprend des initiatives dans des domaines tels que la sécurité, la migration, l’environnement et la santé. La coopération en matière de sécurité vise à renforcer la lutte contre le crime organisé transnational, le trafic de drogue et la cybercriminalité.

La coordination des politiques migratoires favorise une approche régionale plus harmonisée et équilibrée, tout en garantissant la protection des droits des migrants. De plus, la coopération environnementale et sanitaire vise à faire face aux défis communs tels que le changement climatique, la déforestation et les pandémies.

En matière d’immigration, la question de l’accueil des migrants et de la gestion des flux migratoires reste avant tout bilatérale.

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Défis et perspectives

Malgré les efforts déployés, l’intégration du continent sud-américain est confrontée à des défis significatifs. Les divergences politiques, les inégalités économiques, les différences culturelles et les rivalités historiques entre les pays peuvent entraver les progrès vers une intégration plus profonde. De plus, la taille et la diversité du continent rendent la coordination et la mise en œuvre des politiques régionales complexes.

Cependant, l’intégration sud-américaine présente également d’importantes perspectives. Une coopération régionale renforcée peut favoriser la résolution des problèmes communs, stimuler la croissance économique, renforcer la voix de la région sur la scène internationale et promouvoir la stabilité politique. De plus, elle peut permettre de mieux faire face aux défis mondiaux tels que le commerce international, le développement durable et les crises sanitaires.

Récemment, le continent sud-américain a décidé de renforcer ses liens avec la Chine au détriment des États-Unis. En effet, l’Argentine, à l’instar du Brésil, a dorénavant décidé de régler ses importations chinoises en yuans à la place du dollar, preuve que ces deux pays phares en Amérique latine chercheraient à s’allier plus globalement avec les BRICS plutôt qu’avec les États-Unis. Ce choix est d’ailleurs confirmé étant donné que plusieurs pays d’Amérique latine refusent de condamner l’invasion russe en Ukraine.

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