analyse lv1 espagnol ELVi 2021

Ce matin, tu as planché sur la LV1. Si tu étais en espagnol, tu peux retrouver le sujet ici. Dans cet article, on te propose de passer en revue les points clés de l’épreuve et les difficultés majeures que tu as pu rencontrer.

Version

Il s’agissait d’un extrait du livre Imposible salir de la tierra écrit par Alejandra Costamagna. Si le vocabulaire n’était pas particulièrement difficile à comprendre, mais l’absence d’équivalents directs avec le français pour quelques expressions rendait la tâche assurément complexe !

Quelques difficultés dans la traduction :

Le verbe cucharear : tu auras probablement compris le lien avec la cuchara (la cuillère), mais il n’existe pas de verbe en français similaire. L’action qui se cache derrière ce verbe est le fait de sortir le yaourt de son pot à l’aide d’une cuillère. On aurait pu le traduire par : « Juliette mangeait un yaourt avec sa cuillère / Juliette plongeait sa cuillère dans son yaourt. » On opère un léger changement de sens mais cela évite des tournures trop longues et trop confuses de type « Juliette prenait un yaourt à l’aide d’une cuillère ».

L’expression atender el significado pouvait être traduite par « comprendre / saisir / atteindre le sens ».

L’expression salir como coágulos était compliquée. Coágulos signifie « des caillots ». La traduction littérale aurait donc été « des phrases qui sortaient telles des caillots ». L’idée derrière cette expression semble être celle d’un entassement de phrases. On aurait pu penser à traduire par « le flot de paroles qui se déversaient de la bouche de la femme ».

L’expression arrojar su revelación n’était pas évidente non plus à traduire. L’idée est celle de lâcher / balancer ce que l’on sait, mais l’expression est bien trop familière. On aurait pu penser à « dévoiler / divulguer son information ».

L’expression tan pero tan primitiva pouvait aussi présenter des difficultés de traduction. « Tellement / si primitive » est une sous-traduction car on perd l’exagération. Le terme oye dans la phrase indique l’oralité du texte, et on aurait pu traduire par « tellement, mais alors tellement primitive / archaïque ». Le terme oye n’était pas non plus évident à traduire. On aurait pu penser à le traduire par « tu comprends » ou encore « vois-tu / tu vois » qui sont des formes plutôt orales en français également. En somme, voici une proposition pour la phrase complète : « Raquel expliqua cette après-midi-là que la technologie de l’Apollo 11 était d’une telle primitivité qu’il était, vois-tu impossible de quitter la Terre ».

Le terme tripulante signifie « membre de l’équipage », ou « membre de l’expédition ».

El colmo signifie « le comble ».

La phrase Puede que la hermana mayor tuviera razón pouvait être traduite par « Peut-être la sœur aînée avait-elle raison. »

Si el hombre llegaba o no a la luna… pouvait se traduire par « que l’homme atteigne ou non la lune… ».

Thème

Il s’agissait d’une traduction d’un extrait d’Eden écrit par Monica Sabolo. A l’exception de quelques expressions, le vocabulaire n’était pas particulièrement difficile, et, le texte français étant assez clair, on pouvait trouver des termes pas trop éloignés en cas de blocage sur un mot.

Dès la première phrase, on trouve une première difficulté : « en montant dans le bus ». Le gérondif est maladroit en espagnol, et il vaut mieux privilégier la tournure al subir(se) al autobus.

« Si près que son sac à dos avait heurté mon épaule » peut se traduire par tan cerca que me dió en el hombro con su mochila.

« Cœur-de-Glace » est un surnom et il devait être traduit. On aurait pu mettre Corazón frío ou Corazón helado.

« Ecarquiller les yeux » est une expression qui possède un équivalent en espagnol : Abrir los ojos como platos.

Il fallait faire attention à l’onomatopée « Hé » qui devient eh en espagnol.

« Un sourire narquois » peut se traduire par una sonrisa soccarona.

« Il y avait eu un rire bref » pouvait se traduire par Se había escuchado una breve risa, plus idiomatique que Había habido / hubo una risa breve.

« Ebouriffée » était une difficulté en termes de vocabulaire. On pouvait penser à despeinada ou con el pelo despeinado.

« Se pencher » se traduit par inclinarse.

« Il avait replacer une mèche des cheveux de Lucy » peut se traduire par le arregló / le había arreglado un mechón de pelo a Lucy

« S’écarter » peut se traduire par apartarse ou echarse a un lado.

« Etouffer un cri » pouvait se traduire par ahogar un grito.

« On aurait dit que nous avions plongé » peut se traduire avec parecía que nos habíamos sumergido.

La question sur l’article

Le texte portait sur la crise au Chili et invitait à une réflexion sur les classes au pouvoir en Amérique latine en général, et sur le paradoxe des pays dont le PIB n’est pas mauvais, mais qui, souffrant d’une mauvaise distribution des richesses, laissent derrière eux leur population dans une situation d’extrême pauvreté. Il s’agit d’une dénonciation du régime chilien, du régime de Sebastian Piñera, dont la compréhension des rouages de la crise et les moyens pour la résoudre laissent à désirer d’après l’auteur. Pour lui, c’est le manque de justice dans la redistribution des richesses qui est à l’origine des soulèvements dans les pays d’Amérique latine. Il encourage la population latinoaméricaine à continuer à s’indigner, et ce sans attendre, car à force d’être manipulés par les dirigeants qui s’entêtent à déplacer les problèmes, ils pourraient oublier que le véritable problème est l’inégalité.

La question de rédaction

La seconde question invitait à une réflexion sur l’instabilité politique dans les pays hispanophones, et c’est un sujet que les étudiants ont en général abordé fréquemment en khôlle dès la première année (pas de panique : on est sûr que tu avais encore des souvenirs des khôlles malgré l’interruption en fin d’année !). Il fallait donc des connaissances précises, des exemples intéressants, pour sortir du lot. Les banalités et la théorie sans exemple étaient à éviter sur un sujet aussi vaste qu’incontournable.

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