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Dans ce sujet, les traductions permettaient à un candidat rigoureux de pouvoir gagner beaucoup de points. En effet, les difficultés du thème provenaient surtout de l’usage du discours direct tandis que celles de la version concernaient davantage l’usage du passé simple. Quant aux rédactions, certes, le texte long et pointu, à la manière des livres de Vargas Llosa, pouvait déstabiliser les lecteurs superficiels. Cependant, les questions qui en dérivaient ne devaient pas surprendre les candidats bien préparés aux enjeux politiques en Amérique latine.
Les traductions
Le thème
Quelques remarques sur les points de grammaire soulevés par le sujet :
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– Lorsqu’elle ne fait pas appel à un bilan dans le présent, la traduction du passé composé en Français appelle un passé simple en Espagnol (« J’ai donc attendu » = « Así esperé »)
– L’expression de « Monsieur » peut être remontée en début de phrase pour la traduction.
– Les formules de type « c’est moi qui » n’ont, en fait, pas de grandes différences avec le Français
– Évidemment, il ne fallait pas oublier les doubles points d’interrogation pour toutes les questions sans exception.
Quelques astuces de vocabulaire ou de tournures idiomatiques pour être plus à l’aise dans la traduction :
- « tout de suite » = « enseguida »
- « disparition » = « desaparición »
- « elle n’a pas prononcé un mot » = « no dijo nada »
- « voyante » = « adivina »
- « froncer les sourcils » = « fruncir el ceño »
La version
Pour les tournures de phrases, peu de difficultés devaient être signalées dans le sujet :
– Les candidats devaient être bien attentifs à la gestion des temps car, par exemple, des insertions du futur pouvaient être notées « Empezaré »
– La formule qui emploie le « ya » doit toujours être traduite selon son contexte d’utilisation. Au cas d’espèce, elle signifie « déjà ».
De la même façon, quelques phrases pouvaient être plus délicates à restituer en Français « hacía falta ser especialmente sagaz para comprender que estaba embarazada » = « il n’y avait nul besoin d’être spécialement sage pour comprendre qu’elle était enceinte » ou « il n’était nul besoin d’être grand clair pour comprendre qu’elle était enceinte » (plus littéraire)
Le vocabulaire et les tournures hispanisantes n’étaient pas spécialement plus recherchés que dans le thème :
- « las Navidades » = « les fêtes de fin d’année »
- « ocurrio lo de » = « il se passa l’histoire de » car il s’agit du verbe « occurrir » accompagné de la tournure « lo de »
- « un llanto » = « un sanglot »
- « el cuarto de estar » = « le salon »
- « tratarse de » = « s’agir de »
- « tampoco » = « non plus »
- « arreglarse » = « s’arranger »
L’expression écrite
Alors que dans la première dissertation il ne s’agissait que de restituer le point de vue sur l’espérance argentine, la deuxième imposait l’expression d’un avis personnel. A cet effet, les candidats qui n’auront pas compris l’expression « rumbo político » (direction politique) se sont condamnés au hors sujet.
Synthèse guidée de l’article
Afin de répondre à la question, il s’agissait de dresser dans un premier temps un inventaire bref et rapide des échecs du péronisme et du kirchnérisme : corruption des politiques, appauvrissement des masses, ralentissement économique et échec éducatif. Ensuite, il était intéressant de caractériser les directions politiques en lesquelles consiste l’espérance argentine liée aux élections présidentielles de l’hiver 2015. Contre tous les sondages, Mauricio Macri incarne le changement politique, comme il n’appartient pas au kirchnérisme, et la progression économique, puisqu’il porte un programme libéral. C’est dans ce sens de libération des entraves politiques au développement du pays que doit être comprise l’élection.
– Pour aller plus loin afin de préparer les oraux : http://elpais.com/tag/elecciones_argentina/a/
Expression d’une opinion personnelle
Dans le fond, la question des membres du jury était extrêmement ouverte. Elle demandait si une nouvelle orientation politique pouvait être donnée à l’Amérique latine. Terre de dictatures réactionnaires et de populismes révolutionnaires, l’Amérique latine peut être regardée comme présentant un espace réduit pour la démocratie. Dans ces circonstances, un changement de direction politique aurait consisté en un approfondissement démocratique. Plusieurs changements politiques récents pourraient étayer ce constat. Dans le monde hispanophone, le décès de Chavez et les vacillements de Maduro (Venezuela), le défaut de soutien politique à Evo Morales (Bolivie) ou la défaite de Cristina Fernandez de Kirchner (Argentine) peuvent aller dans ce sens. Dans le monde lusophone, l’effritement de l’état de grâce de Dilma Roussef (Brésil) est autant de marques de ce changement. Cela dit, la question reste ouverte de savoir si l’Amérique latine saura prolonger cette aspiration démocratique à l’avenir. Or, son histoire récente au XXème siècle peut montrer combien les tentations des régimes autoritaires y restent vivaces.
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Matthieu ALFRE
Ancien élève du Lycée Kléber de Strasbourg, Matthieu Alfré est aussi titulaire de trois diplômes de master : HEC Paris, Sciences Po Paris et la Sorbonne. Au terme de ses études, il part autour du monde en solitaire pendant deux ans dans le cadre du projet « Faire de sa vie une aventure ». Aujourd’hui, il a fait le choix de se consacrer à ses passions qui sont l’éducation et l’aventure.
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