LV2 la plus choisie au concours, l’épreuve de LV2 Espagnol Ecricome 2016 était traditionnellement composée d’une version suivie de 10 phrases de thème grammatical et de deux sujets d’essais, l’un centré sur l’Espagne, l’autre plus global.

Voir le sujet : https://major-prepa.com/

Traductions :

Le thème grammatical

1. La traduction de la défense appelle un subjectif présent tandis que le devoir moral se traduit par le verbe « deber ».

2. La traduction de « dont » se rend par « cuyos » ici.

3. Le pourcentage doit s’accompagner de l’article « del ».

4. Cas classique, la traduction de « on » impose le « se » à la troisième personne du singulier, ou bien, autre option, la troisième personne du pluriel.

5. Il s’agissait de pouvoir utiliser correctement le temps du futur simple de l’indicatif.

6. La structure « plus, plus » se traduit par « cuanto más, más »

7. Seul le vocabulaire pouvait poser question avec « ubicación » (emplacement) ou « entorno » (environnement)

8. Le temps du subjonctif présent devait être maîtrisé ici.

9. Classiquement, le « Si + imparfait » en Français, se traduit par « Si + imparfait du subjonctif »

10. Ici, le « hasta que » impose aussi un subjonctif en Espagnol.

Version

Plusieurs remarques doivent être faites à propos d’une version qui fut assurément un exercice délicat pour les candidats à la banque Ecricome :

  • Le titre fait d’une saison un verbe avec le terme « veranear ». Il aurait été possible de traduire l’ensemble par « Passer l’été à l’ancienne »
  • La troisième personne du pluriel, abondamment utilisée dans le texte, impose une traduction en Français par « vous »
  • Plusieurs expressions idiomatiques n’étaient guères aisées : « mientras tanto » (pendant ce temps), « apenas » (à peine), « eso sí que era descansar » (cela, c’était vraiment se reposer) ou « no nos pasaba nada » (il ne nous arrivait rien).
  • Le vocabulaire parfois délicat demandait un traitement efficace : « bálsamo » (baume), « no nos enterabamos de » (nous ne nous rendions pas compte de) ou « agotador » (épuisant)

ESSAIS – Analyses n°1 :

Les deux sujets de dissertations faisaient appel à des thématiques classiques à savoir l’exception catalane et l’éducation innovante. Ces thèmes ont dû être traités en cours ce qui déporte le partage entre les candidats vers le niveau de langues ou l’esprit critique (sens de la nuance, sens de l’humour).

Premier sujet : L’exception catalane

Cette question invitait le candidat à s’interroger et à se positionner vis-à-vis de l’exception de la Catalogne. Certes, les critères de l’exception étaient identifiables pour la majorité des étudiants. A cet égard, force était de mettre l’accent sur ses traditions singulières (la Sant Jordi), sa langue chantante (le Catalan), ses artistes reconnus (l’art nouveau d’Antonio Gaudí) ou encore sa population autonomiste (article joint). Cependant, il était plus subtil de se prononcer. Dans l’immédiat, tous ces facteurs pourraient sembler singulariser la Catalogne. Pourtant, l’Espagne, pays fédéral aux identités locales fortes, dispose de bien des régions qui tendant vers l’exception comme le Pays Basque, les Asturies ou l’Andalousie. Dans ces conditions, peut-être aurait-il été intéressant de conclure que, ce qui était exceptionnel en Europe, c’était l’Espagne elle-même.

Voici un article intéressant à consulter dans cette perspective :

La excepción catalana – http://www.eldiario.es/catalunya/opinions/excepcion-catalana_6_344775529.html

Second sujet : l’éducation innovante

Ce sujet faisait appel à une réflexion sur les nouvelles méthodes éducatives. Plus en profondeur, il incitait à s’interroger sur les fonctions de l’école. Diplômé du MIT et de Harvard, Salman Khan crée la Khan Academy sous la forme d’une organisation non-gouvernementale. Elle vise à rendre accessible à tous gratuitement une éducation de haut niveau qui ne nécessite pas de présence en salle de classe. Certes, il était possible de se réjouir de la mise à disposition de connaissances structurées par matières à quiconque dispose d’une connexion Internet. Pour autant, les copies devaient aussi faire preuve d’esprit critique. L’école peut être regardée comme davantage qu’un lieu de transfert de connaissances. Elle est également un espace de socialisation avec sa classe d’âge et d’apprentissage des limites de la société sans compter que bien des disciplines ne s’apprennent pas sur une application (musique, sport, débat). Ainsi, une mise au regard des enjeux éducatifs en Amérique latine aurait servi à éclairer bien des copies (OCDE, Rapport PISA). Au fond, le sujet appelait le candidat à réfléchir sur son propre parcours éducatif.

Le site de la Khan Academy : https://fr.khanacademy.org/

Matthieu Alfré


Ancien élève du Lycée Kléber de Strasbourg, Matthieu Alfré est aussi titulaire de trois diplômes de master : HEC Paris, Sciences Po Paris et la Sorbonne. Au terme de ses études, il part autour du monde en solitaire pendant deux ans dans le cadre du projet « Faire de sa vie une aventure ». Aujourd’hui, il a fait le choix de se consacrer à ses passions qui sont l’éducation et l’aventure.

ESSAIS – Analyse n°2 :

Analyse du premier sujet :

Sujet aux allures classiques mais qui demandait aux candidats de se détacher de la perspective politique à travers laquelle ils ont principalement étudié le cas catalan pour fournir une étude détaillée des nombreuses spécificités culturelles, mais aussi politiques et économiques de la Catalogne en comparaison avec le reste du pays. Le sujet demandait des connaissances précises mais son amplitude permettait à chacun d’apporter des arguments variés appuyés sur des exemples pertinents voire des expériences personnelles.
Enfin, il était pertinent de comparer les points de vue (catalan et espagnol) afin de mieux mettre en lumière les raisons objectives pour lesquelles de si nombreux catalans mettent en avant leur communauté autonome comme un pays à part entière, distinct du reste de l’Espagne.

Analyse du second sujet :

Sujet plus ouvert que le précédent et ne demandant pas de connaissances particulières en civilisation, il invitait les candidats à formuler leur opinion sur une nouvelle méthode pédagogique, dite révolutionnaire. L’on pouvait reconnaître quelques avantages des cours visionnés à distance par les élèves en faisant référence aux critères d’accessibilité et de flexibilité pour ces-derniers.

Il était intéressant de remarquer que la méthode de Salman Khan se rapproche des techniques pédagogiques répandues dans les universités nord-américaines, où les étudiants sont invités à travailler en autonomie sur les concepts du cours en amont, à travers un certain nombre de lectures, afin qu’ils aient le temps de les intégrer et de les maîtriser, de sorte que le cours prend souvent la forme d’une discussion durant laquelle les étudiants ont l’occasion de tester, d’approfondir et de mettre en pratique leurs connaissances.

Toutefois il est évident que le système proposé par Salman Khan dépend de la détermination et de la capacité de chaque étudiant à être autonome et actif dans son propre apprentissage…ce que vous découvrirez l’an prochain en école. 😉

Mehdi BALAMISSA

Étudiant à HEC Paris