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Aujourd’hui, nous allons traiter un sujet qui fait beaucoup parler les médias depuis la pandémie de la Covid-19 : la pauvreté en Espagne. Non seulement la crise sanitaire de 2020 a eu des effets irrémédiables sur le pouvoir d’achat et sur les conditions de vie de la société espagnole, mais c’est aussi un fléau qui perdure depuis des années dans le pays. Major-Prépa te décrypte cette problématique dans cet article !

La pauvreté en Espagne : un fléau depuis la crise sanitaire en 2020

La pauvreté en Espagne n’est pas un phénomène nouveau. Mais depuis la pandémie en 2020, la société espagnole déplore « un système de sécurité sociale, censé garantir le droit à l’alimentation et un niveau de vie suffisant, impuissant et qui ne permet pas de répondre aux besoins de la population ».

Plus grave encore, un rapport récent publié par Human Rights Watch, intitulé « L’incapacité de l’Espagne à protéger les droits face à la pauvreté croissante liée à la pandémie », condamne fermement le fait que les Espagnols doivent de plus en plus se tourner vers des banques alimentaires pour se nourrir.

L’essor et l’aide croissante des banques alimentaires en Espagne

La crise de la Covid-19 ayant eu un effet considérable sur l’augmentation du prix des produits (ex. : + 20 % sur les œufs et le lait), sur les loyers mais aussi sur le chômage, les familles dont les revenus sont précaires et les jeunes travailleurs récemment entrés sur le marché du travail ont désormais un pouvoir d’achat trop faible pour pouvoir se nourrir correctement. Depuis 2020, nombreux sont les Espagnols qui doivent se diriger vers des banques alimentaires pour pouvoir avoir accès aux produits de première nécessité et à de l’aide financière.

Il devient alors habituel de voir de longues files d’attente se former devant ces associations ou banques alimentaires qui distribuent gratuitement des produits de première nécessité. Ce phénomène de plus en plus commun en Espagne se nomme « las colas del hambre » ou, en français, « les files d’attente pour la faim ».

À Madrid, par exemple, alors qu’en 2019, la banque alimentaire venait en aide à 230 familles en situation de précarité, elle compte aujourd’hui plus de 500 familles qui, chaque semaine, viennent demander de l’aide à ces associations. Au niveau national, 1,5 million de familles dépendent de ces associations pour pouvoir se nourrir en 2021.

Quelques chiffres

En Espagne, le taux de pauvreté s’établit à 26 % en 2022. 

Selon les communautés autonomes, les taux de pauvreté ou d’exclusion sociale sont inégaux. Les taux les plus élevés se trouvent en Estrémadure (36,9 %), aux Canaries (36,2 %) et en Andalousie (35,8 %). En revanche, la Navarre (14,5 %) et le Pays basque (15,7 %) affichent les taux les plus bas.

La pauvreté n’est pas un phénomène nouveau dans le pays

Au début des années 2000, l’Espagne a connu une période de prospérité économique alimentée notamment par le secteur de la construction en raison d’un boom dans l’immobilier. Cette période s’appelle « el milagro economico de Espana », ou le miracle économique en Espagne.

Cependant, cette période s’est terminée brusquement avec la crise financière mondiale de 2008. L’effondrement du marché immobilier et l’augmentation du chômage (+ de 20 % en 2010) ont eu un effet dévastateur sur la pauvreté en Espagne. Le pouvoir d’achat et les conditions de vie de la société espagnole, plus détériorés que jamais, ont aussi fait face à un État-providence avec Luis Rodrigo Zapatero à sa tête, peinant à résoudre la crise qui ravageait le pays.

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Effets et conséquences de la pauvreté sur la société espagnole : des revendications naissantes chez les jeunes

Tu as déjà sûrement dû entendre parler du célèbre mouvement « Los indignados », ou 15-M, né en Espagne après la crise de 2008. Le mouvement des Indignés est un mouvement pacifiste, caractérisé par un rassemblement massif de jeunes en situation de précarité à Madrid le 15 mai 2011. Plus que de revendiquer l’inaction du gouvernement face à la crise, le slogan du groupe, « Democracia Ya Real », évoque le renoncement de la classe politique à défendre les idéaux des droits de l’homme, la passivité des électeurs et les inégalités entre les classes sociales espagnoles.

La situation de précarité entraînée par la crise de 2008 fut source de critiques envers le gouvernement, qui n’a pas su déclencher les aides sociales et publiques nécessaires pour soutenir les plus faibles. Des milliers de jeunes ont ainsi exprimé leur mécontentement dans un lieu symbolique : la Puerta del Sol à Madrid.

Quelques chiffres

Quatre jeunes sur dix se sont retrouvés au chômage après la crise de 2008, donc confrontés à une situation financière précaire.

90 % de la population déclarait ne plus faire confiance à son gouvernement et aux partis politiques, selon les chiffres de l’Eurobarometro.

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Conclusion

Tu l’auras compris, la pauvreté en Espagne est un sujet complexe et source de revendications au sein de la société espagnole. Depuis la crise de 2008, la situation économique espagnole est instable et entraîne parfois des situations de pauvreté et de précarité, notamment chez les plus exposés : les jeunes, les familles qui ont de faibles revenus ou les réfugiés. On note de plus en plus un mécontentement au sein de la population face à l’incapacité du gouvernement de proposer des solutions pour améliorer les conditions de vie des Espagnols.

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