¡Buenos días! Dans ce nouvel article, nous abordons la question de la religion en Espagne. Quelle est la place de l’Église aujourd’hui ? Les Espagnols sont-ils aussi croyants qu’avant ? Quelle place pour les religions dans la vie publique et politique ? Nous répondons à ces questions dans cet article !
N’hésite pas à lire l’article de vocabulaire sur la religion et les croyances.
Un peu d’histoire
Avant le XXᵉ siècle, l’Espagne est une mosaïque religieuse
La religion est un vaste sujet en Espagne, pendant plusieurs siècles, c’est tout simplement l’une des raisons des guerres sur le territoire espagnol. C’est notamment ce qui pousse le général berbère Tariq ibn Ziyad à se lancer à la conquête de l’actuelle Espagne et de l’actuel Portugal de 711 à 716. S’établissait alors le royaume maure d’Al-Andalus. À la même période, le judaïsme est aussi présent dans la péninsule ibérique, il est question de Juifs séfarades.
Par la suite, et bien évidemment pour reprendre l’héritage, los Reyes Católicos parviennent en 1492 à récupérer le Royaume d’Espagne avec la prise de Grenade, dernier bastion maure. C’est alors le début du siècle d’or espagnol, sous le règne de Fernando II d’Aragon et d’Isabel de Castille.
Enfin, l’Espagne n’est pas épargnée par le schisme dans la foi chrétienne, qui aboutit à des guerres de religion entre catholiques et protestants, même si l’on n’y retrouve pas des événements aussi violents qu’en France.
Après le XXᵉ siècle, la religion est au cœur de la guerre civile
L’Église était-elle l’alliée du camp nationaliste ? En Espagne, c’est la grande question religieuse du siècle. Comme à chaque fois, la réalité n’est pas manichéenne, et à juste titre. Car si une partie des hautes sphères du Clergé soutenait Franco, une autre se voulait davantage républicaine.
Au cours de la guerre civile, la religion catholique devient une cible : des églises sont brûlées et symboliquement, les républicains tiraient dans des hosties consacrées. Mais une fois le régime franquiste assis, l’Espagne devient un nacionalcatolicismo faisant du catholicisme la religion d’État.
Pour en savoir plus sur le XXᵉ siècle espagnol, tu peux consulter cet article.
Aujourd’hui, la laïcité règne en Espagne
Depuis la Constitution du 6 décembre 1978, l’Espagne est devenue un état laïc. C’est précisément l’article 16 qui établit que « ninguna confesión tiene carácter de religión de Estado ». Cependant, l’alinéa 3 du même article de la Constitution énonce l’existence de « relations de coopération entre l’État espagnol et les diverses religions, et en particulier l’Église catholique ». On a donc une mention d’un lien direct entre les deux entités, ce qui fait que cette relation prend un caractère constitutionnel.
Le débat autour du financement de l’Église
Ce que dit la loi espagnole
La laïcité espagnole n’est pas la laïcité française. Depuis 1905, la France a clairement établi la séparation de l’Église et de l’État. Mais comme vu précédemment, dans le cas de l’Espagne, la situation s’annonce complexe.
D’autant plus qu’en 1979, l’accord de coopération relatif aux aspects économiques met en place un financement annuel de l’Église tant que cette dernière n’est pas capable de s’autofinancer. Cette loi au caractère temporaire n’a en réalité jamais pris fin. En témoigne d’ailleurs le vote du budget de l’État en 2012, où l’administration publique s’engage à verser 13 266 216,12 euros à l’Église au cours de l’année.
En plus de ce financement, les biens de l’Église catholique bénéficient d’une fiscalité plus qu’avantageuse. Ils ne sont ni soumis à l’impôt sur la fortune, ni à l’impôt sur les successions, ni à l’impôt sur le revenu.
Vers une fin de l’aide d’État pour l’Église catholique d’Espagne ?
Le clivage gauche-droite est très présent dans ce débat, mais bien que les partis de gauche souhaitent mettre fin à cette redevance publique envers l’Église, force est de constater que les finances de cette dernière n’ont jamais été aussi élevées !
En effet, les contribuables espagnols peuvent choisir de reverser 0,7 % de leur revenu sous forme de dons à l’Église, et comme en France, ils paieront alors moins d’impôts puisqu’il s’agit de dons. En 2021, l’Église espagnole perçoit la maudite somme de 301 millions d’euros de la part du contribuable. Plus précisément, le nombre de déclarations d’impôt en faveur de l’Église catholique correspond à 8,5 millions de foyers fiscaux.
Cette hausse des finances de l’Église arrive en récompense des nombreuses aides économiques et spirituelles mises en place pour aider les plus nécessiteux. À titre d’exemple, la plus grande ONG en Espagne est Caritas, c’est-à-dire le Secours catholique.
Par conséquent, la société espagnole ne semble pas prête à renoncer à l’aide financière versée à l’Église.
Quelques chiffres concernant la religion
Évolution de la religion catholique en Espagne (croyants et athées)
D’après une enquête menée par le journal El Diario, la religion catholique est en perte de vitesse, car pour la première fois, la proportion de non-croyants (29,1 %) dépasse celle de catholiques pratiquants (22,7 %).
Toutefois, la part des catholiques pratiquants diffère fortement d’une région à l’autre. Par exemple, ils ne sont que 10,9 % en Catalogne, contre 40 % à la Rioja.
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