Bien maîtriser et définir les termes du sujet est indispensable pour réussir ta composition de géographie. Nous te proposons donc de revenir sur le lexique clé pour comprendre les enjeux du programme de la session 2023 du concours de l’ENS Lyon. Nous nous appuierons principalement sur les ressources du site Géoconfluences. Après avoir lu cet article, tu disposeras des outils nécessaires pour disserter sur l’agriculture et les changements globaux !
L’agriculture en géographie
Petit rappel des termes à maîtriser
Selon Richard Raymond (2018), l’agriculture « désigne l’ensemble des travaux visant la production de végétaux et d’animaux utiles à l’homme pour se nourrir, se soigner, se vêtir ou pour l’aider dans ses diverses activités ». L’activité agricole comprend donc non seulement les productions végétales, mais aussi l’élevage.
L’agriculture repose sur la rencontre entre une société humaine et un environnement donné. En fonction de la nature de cette activité, la taille et la forme des parcelles, le poids respectif culture/élevage ou encore le type d’irrigation peuvent varier. Tous ces éléments forment ce qu’on appelle le système agraire.
On peut le rapprocher de la notion de géosystème introduite en France par Georges Bertrand. Il est ici question de systèmes spatialisés et dynamiques en partie déterminés par les éléments naturels et anthropiques qui les composent.
Quelle place pour l’agriculture dans les sociétés humaines ?
L’agriculture est apparue au Moyen-Orient dans le « Croissant fertile » vers 8500 av. J.-C. Elle a profondément marqué les sociétés et les activités humaines. Dans les pays industrialisés et/ou fortement tertiarisés, comme la France, l’agriculture a cependant pu perdre en importance. D’après l’Insee, les personnes travaillant dans l’agriculture ne représentent aujourd’hui que 1,5 % de la population active, contre plus de 30 % en 1955.
Il ne faut cependant pas perdre de vue le fait que l’agriculture reste centrale dans le fonctionnement des sociétés humaines. Elle peut souvent être reliée à la géographie de la santé, de l’alimentation ou encore à la géographie culturelle ou économique.
De fait, le système agraire est bien souvent un système productif. Il rassemble un ensemble d’activités productives de richesses qui fonctionnent en système et en réseau. Il intègre différents acteurs (agriculteurs, associations, État) autour d’une ou de plusieurs filières entretenant des liens entre elles. C’est par exemple le cas pour l’industrie agroalimentaire, où les productions agricoles et alimentaires sont interdépendantes.
Les changements globaux en géographie
Quelle signification à l’origine ?
Tu en sais sans doute plus sur les « changements globaux » que tu ne le penses ! En effet, les expressions « changement » ou « réchauffement climatique » te sont probablement familières. Elles ont été au cœur des débats politiques récents, mais aussi des derniers rapports du GIEC.
En réalité, le « changement global » (global change) évoque les mêmes réalités que d’autres termes plus médiatisés. Il désigne le changement des conditions climatiques dans l’atmosphère terrestre du fait des activités humaines.
Simplement, on privilégie l’expression « changement global » à celle de « réchauffement global » (global warming). Cela permet de rappeler que l’augmentation de la température atmosphérique moyenne dans certaines régions n’exclut pas une diminution de cette température à d’autres endroits.
Une expression dont la signification a évolué
Comme le rappelle Géoconfluences, en français, l’expression a « glissé » vers un sens plus large. Elle désigne « tous les changements imprimés aux écosystèmes par l’anthropisation ». En clair, l’environnement végétal, minéral et animal qui entoure les sociétés humaines est transformé par leurs activités.
Le changement global s’inscrit dans le cadre plus général de l’Anthropocène. Ce terme désigne « une ère géologique dans laquelle les sociétés humaines transforment de manière irréversible leur environnement ».
Changement global ou changements globaux ?
Normalement, à ce stade de l’article, les lecteurs les plus pointilleux auront remarqué un détail. Nous parlons ici de « changement global », mais le programme de l’ENS parle de « changements globaux »… Pourquoi cet usage du pluriel ?
Le raisonnement est plutôt simple : on parle ici de transformations multiscalaires (tant locales que globales), mais aussi multiformes. Parler des « changements globaux » permet d’insister sur leurs effets variés, sur les environnements divers qu’ils touchent, mais invite aussi à adopter une perspective systémique.
Quels liens entre agriculture et changements globaux ?
La lettre de cadrage disponible sur le site de l’ENS Lyon est plutôt explicite quant aux liens que fait le jury entre les deux thématiques au programme. Il s’agit de « redéfinir la manière dont la géographie pose la question de l’agriculture » à la lumière de la notion de changements globaux.
Les activités agricoles et les changements globaux sont interdépendants. Les systèmes agraires peuvent avoir des conséquences sur l’environnement et le climat. Mais au-delà de ces rétroactions, les changements globaux ont eu aussi un impact sur l’agriculture. Les actualités françaises récentes autour des épisodes de sécheresse en sont une bonne illustration.
Deux écueils à éviter
Il nous semble important d’insister sur deux aspects du programme à ne pas négliger.
Premièrement, les changements sont certes globaux, mais ils ont aussi des impacts très localement. Il te faudra te pencher sur l’influence de l’agriculture à une échelle locale. Par exemple, sur les paysages ou sur la faune et la flore d’un territoire donné.
Enfin, si l’aspect environnemental des changements est clé, il ne faut pas perdre de vue le coût sociétal de certaines activités et pratiques agricoles. On peut reprendre l’exemple donné par la lettre de cadrage avec l’agriculture intensive. Non seulement celle-ci détruit des espaces naturels, mais elle a aussi des conséquences sociétales. Les paysages se banalisent, la nourriture se standardise et de nouveaux problèmes de santé publique, comme l’obésité, émergent.
Comme tu peux t’en douter, nous n’avons évidemment pas pu traiter ici tous les aspects de ce très vaste programme. Un an de suivi assidu de tes cours de géographie ne sera pas de trop pour te permettre d’en saisir tous les enjeux ! Néanmoins, la lecture de cet article devrait t’avoir permis d’acquérir quelques fondamentaux pour aborder plus sereinement tes premiers cours et tes premières compositions de géographie.
Bon courage et n’hésite pas à consulter la bibliographie à la fin de la lettre de cadrage si tu veux en apprendre encore plus d’ici septembre !