Tu es admissible à l’ENS de Lyon en spécialité histoire-géographie et tu ne sais pas comment appréhender ton oral de géographie ? Déjà, bravo à toi ! Ensuite, Major-Prépa te donne les six commandements pour survivre à (et réussir) cette épreuve !
Rappel
Pour rappel, l’épreuve orale d’admission à l’ENS de Lyon en spécialité géographie consiste en un commentaire de carte topographique.
Le principe est donc le même que pour l’épreuve écrite : commenter une carte au 1/25 000 en identifiant et en hiérarchisant les spécificités de l’espace. Seule la durée de l’épreuve diffère (1 h 30 de préparation, ainsi que 20 minutes à l’oral).
À tout type de carte, tu te prépareras
Le jury sélectionne des cartes du territoire métropolitain comme ultramarin (Guadeloupe, Martinique, Guyane, la Réunion et Mayotte).
S’il n’y a jamais eu – à ce jour – de carte d’un DROM à l’écrit, au moins deux cartes de territoires ultramarins tombent à l’oral à chaque session.
Les cartes topographiques qui tombent à l’oral sont marquées par une grande diversité, que ce soit :
- des grandes villes (ex. : Amiens) ;
- des villes moyennes (ex. : Cholet) ;
- des espaces anciennement industrialisés (ex. : Lens-Béthune) ;
- des espaces ruraux (ex. : Autun, Mont Beuvray, PNR du Morvan) ;
- du littoral (ex. : l’île Rousse – PNR de Corse) ;
- de la montagne (ex. : massif du Chablais) ;
- des espaces très urbanisés (ex. : Versailles) ;
- un espace frontalier (ex. : Morteau) ;
- un espace présentant des activités spécifiques (étang De Berre).
Le document d’accompagnement, tu n’oublieras pas
La carte topographique est accompagnée d’un document complémentaire, que ce soit :
- une autre carte topographique, d’échelle plus petite (1/50 000 typiquement) et/ou de date d’édition plus ancienne ;
- une photographie aérienne (récente ou non, en couleur ou en noir et blanc) ou une image satellite ;
- des éléments statistiques à caractère agricole, démographique ou économique ;
- un document thématique de nature iconique (carte géologique, photographies prises au sol, croquis, plan, organigramme, affiche, tableau, etc.) ou de nature textuelle (article de presse, extrait d’article scientifique, rapport, texte littéraire, production officielle des collectivités territoriales ou des organismes de gestion, etc.).
Ces documents d’accompagnement t’aident à mettre en perspective l’espace étudié et à consolider ton commentaire. Vraiment, ne les néglige pas ! Si tu les occultes de ton commentaire, il est d’ailleurs probable que le jury reviendra dessus lors de l’entretien.
Les autres outils pédagogiques, tu exploiteras
Dans la salle de préparation, des dictionnaires, des atlas, une carte routière (IGN) et une carte géologique (BRGM) de la France sont mis à la disposition des candidats. Ces documents te permettent – élément indispensable – de restituer la carte donnée dans son contexte local et régional pour en comprendre la situation géographique.
Il est par exemple très utile pour ton commentaire de situer l’espace étudié par rapport aux métropoles les plus proches (pour en évaluer la desserte et les voies de communication importantes), ainsi qu’en termes d’emboîtements administratifs.
En bref, ces outils sont un énorme coup de pouce pour te faire gagner en aisance – particulièrement si tu tombes sur un espace que tu maîtrises mal.
Ton temps, tu géreras
Comme toutes les épreuves de l’ENS, l’épreuve de spécialité géographie est aussi une épreuve de temps. N’oublie donc pas ses modalités :
- 1 h 30 de préparation ;
- 20 minutes d’exposé, suivies de 10 minutes de questions du jury.
Enfin, attention aux introductions à rallonge ! Le jury alerte chaque année sur les introductions de six ou sept minutes, disproportionnées au vu de la durée de l’exposé. En effet, le risque est que tu livres l’essentiel des informations dans l’introduction et que le reste de l’exposé tende à la répétition. Une introduction de trois à quatre minutes paraît donc mieux adaptée.
Au plan bateau, tu échapperas
Bien que cela soit plus facile à dire qu’à faire, il te faut éviter de te réfugier derrière un plan passe-partout.
En effet, chaque année, le jury s’insurge contre les plans réflexes de certains candidats. Ceux-ci mobilisent des rubriques de façon systématique, indépendamment des spécificités territoriales. Le jury attire particulièrement l’attention sur :
- les plans binaires (littoral/arrière-pays, héritages et activités traditionnelles/renouveau économique, etc.), souvent interchangeables ;
- le recours aux conflits ou aux problèmes de pollution en 3e partie.
À l’inverse, les commentaires les plus convaincants sont ceux qui donnent lieu à un examen précis et hiérarchisé des enjeux de la carte. Le commentaire doit donc commencer par ce qui compte le plus et prendre le temps de montrer ce qui fait l’originalité de l’organisation contemporaine du territoire et du quotidien de ses habitants.
Cet oral, tu réussiras !
Voici quelques statistiques encourageantes pour l’oral de spécialité géographie : la moyenne de l’épreuve orale pour la session 2024 était de 12,70 (contre 11 en spé philo, 11,9 en spé lettres, 11,4 en spé anglais).
Par ailleurs, près du quart des candidats (10 sur 42) a obtenu une note supérieure ou égale à 15/20. Tu peux faire partie de ce quart !
Retrouve ici tous nos articles de prépas littéraires !
