Plusieurs semaines se sont déjà écoulées, l’année est désormais lancée ! Dans les jours qui viennent, les DST vont rapidement s’enchaîner, que ce soit sous forme de concours blanc ou de DS hebdomadaires. C’est la raison pour laquelle un point méthode est toujours le bienvenu. Pour préparer la période éprouvante qui arrive, revoir sa spécialité est une bonne idée. Nous te proposons donc d’aborder la méthode du commentaire de carte topographique. C’est une épreuve qui peut sembler déroutante, car nouvelle, mais qui est abordable avec de l’entraînement et de la méthode.
L’objectif de l’épreuve
Se retrouver face à une carte avec beaucoup de détails peut être déstabilisant. En particulier lorsque c’est la première fois que l’on est confronté à cette épreuve. Il ne faut donc pas perdre de vue le but du devoir. L’objectif de l’exercice est d’identifier quelles sont les spécificités d’un espace et qui sont les acteurs, et leurs stratégies pour valoriser ou dépasser les spécificités. Il faut toujours analyser une carte sous ce prisme.
L’introduction
Une introduction en spécialité géographie est toujours composée de cinq points qui sont l’accroche, la localisation, la problématisation, la problématique et l’annonce du plan. Voyons-les plus en détail.
L’accroche
Faire une accroche n’est pas obligatoire, mais cela permet de rapidement te distinguer. Elle doit être courte, seulement une ou deux phrases, et avoir un rapport avec la carte. L’idéal est de rappeler un événement historique, ou de mentionner un personnage célèbre ayant un rapport avec le lieu. Tu peux également débuter par une citation pertinente, approche largement appréciée par les correcteurs.
La localisation
Localiser la carte est très important. Il faut préciser sa position à l’échelle nationale, régionale, départementale, puis locale. Après sa localisation administrative, il convient de la situer au niveau géologique et topographique. C’est-à-dire, préciser à quel ensemble géologique elle appartient, cela peut être une plaine ou un massif montagneux par exemple.
La problématisation, la problématique et l’annonce du plan
Pour problématiser un espace, il faut confronter les caractéristiques typiques avec les caractéristiques atypiques. En d’autres termes, il faut mettre en parallèle ce que l’on trouve logiquement sur une carte en fonction de sa localisation avec ce qui est plus inattendu. Par exemple, il est logique de trouver sur une carte littorale un port, c’est un élément typique. Mais il est moins évident de trouver une centrale nucléaire, c’est un élément atypique.
Il faut lister une partie des éléments typiques et atypiques d’une carte dans l’introduction, puis les confronter. Cela revient à souligner des dynamiques communes entre les sociétés et leurs milieux, ou au contraire des oppositions. Pour problématiser simplement, il faut analyser comment les acteurs interagissent avec les caractéristiques et les spécificités de l’espace. C’est ce qui fait émerger la problématique. Cette dernière s’exprime sous la forme d’une question après la problématisation.
Vient ensuite l’annonce du plan, soit trois phrases, qui montrent quels sont tes axes de travail.
Le développement
Les différents types de plans
Aucun plan type n’est attendu. Il n’existe pas de recette miracle qui permette d’établir un plan parfait utilisable sur toutes les cartes. Mais il existe deux façons de structurer ses propos, qui sont fréquemment utilisées. Le plan thématique et le plan régional. Chaque plan dispose de ses atouts et de ses faiblesses pour traiter les cartes. En fonction du sujet, il faut donc adopter le bon type de plan.
Le plan thématique ou commun
Dans ce plan, il faut isoler une grande question, qui traverse l’ensemble des problèmes présents sur la carte (la problématique). Ensuite, il faut trouver trois dynamiques, ou phénomènes, qui permettent de répondre à la question. Ce sont les trois grandes parties. Il faut ensuite les détailler en deux ou trois axes secondaires, qui correspondent aux sous-parties.
Le plan régional
Sur certaines cartes, il est possible d’isoler trois espaces distincts : littoral, montagne et ville par exemple. Dans ce cas, il est possible de construire un plan en trois parties, chacune étant consacrée à un espace. Ce plan permet de traiter avec précision les différentes parties de la carte. Toutefois, c’est aussi un bon moyen de plus détailler une partie qu’une autre et de déséquilibrer sa copie. Ou encore de travailler sur les espaces séparément et de ne pas parler de leurs interactions. Ce sont deux pièges dans lesquels il est facile de tomber. Il faut donc se méfier et ne pas construire de murs entre les espaces.
Les éléments à traiter impérativement
Les éléments à traiter sur une carte sont très nombreux et varient d’une carte à l’autre. Il est impossible de tous les mentionner. La liste ci-dessous n’est évidemment pas complète. Toutefois, les principaux éléments, qui sont aussi les plus récurrents, sont mentionnés.
Le site et la situation
Ces deux thématiques doivent être abordées quasiment à chaque fois. Le site est l’endroit sur lequel a été construit la ville (ou le village) et pourquoi. Par exemple, un village peut être construit sur une colline, à des fins défensives. La situation correspond au rôle actuel que joue la ville et n’est pas toujours liée à son site. Un espace traversé par plusieurs axes de transports est en situation de carrefour.
Les relations et l’impact des acteurs
Le développement doit cerner les enjeux de l’espace. Il ne doit pas se cantonner à la description. Pour cela, rappeler qui sont les acteurs ayant le plus d’influence sur la carte est capital. Mentionner leurs interactions, leurs coopérations, ou leurs conflits, permet de sortir de la description.
Les relations entre les différentes parties de la carte
Très souvent, il est possible de découper une carte en plusieurs parties. Lorsque l’extrait regroupe des parties très différentes, comme une montagne et un littoral, il faut le rappeler. Ensuite, il faut expliquer si ces espaces sont reliés ou non, et si des éléments les différencient ou non.
Les axes de transports
Les autoroutes, ou encore les chemins de fer, sont des éléments clés dans l’analyse. Ils permettent de comprendre la place de la ville à différentes échelles. Ils permettent également de savoir par quel espace elle est polarisée. Et même si elle est bien intégrée au reste du territoire, ils ne doivent pas être négligés.
La topographie
Le cadre dans lequel s’inscrit l’espace doit être spécifié. Il faut donc le détailler (plaine, plateau, littoral, etc.). Une fois que cela est fait, il faut expliquer les atouts et les contraintes qu’il apporte. Mais également comment les sociétés s’y adaptent. Essayent-elles de dépasser les contraintes ? Ou au contraire sont-elles obligées de les subir ? Parviennent-elles à tirer profit des atouts ? Ce sont des questions qu’il faut se poser systématiquement.
Les différentes échelles
Analyser la situation de l’espace en fonction des échelles est important. Rappeler son rôle à l’échelle départementale, régionale, nationale, voire européenne et mondiale, fait partie de l’analyse. Cependant, les échelles mentionnées doivent apporter des éléments d’analyse. Étudier le rôle d’un espace qui compte moins de 100 habitants à l’échelle mondiale n’a que peu d’intérêt.
La manière de faire progresser son devoir
L’analyse doit toujours aller du général vers le particulier. Il est important de montrer que la façon dont l’analyse est menée est logique. C’est la raison pour laquelle il faut soigner les transitions. Les parties doivent toujours croiser plusieurs aspects de l’analyse. Se focaliser en première partie sur la topographie, sur les acteurs dans la deuxième et sur le rôle de l’espace à différentes échelles dans la troisième, est une démarche à proscrire. Chaque partie doit croiser des éléments physiques, humains et économiques.
Le schéma
Le schéma n’est pas obligatoire, mais s’il est bien réalisé, il peut rapporter des points. Pour ne pas perdre de temps, il est inutile de se lancer dans un projet trop ambitieux, ou alors avec trop d’informations. Le schéma doit toujours comporter cinq points : le titre, la légende, l’orientation, l’échelle et la source. Pour ceux qui ne sont pas très doués en dessin, pas besoin d’essayer de construire des schémas compliqués. Un dessin basique, avec des formes géométriques et des flèches, est préférable à un dessin négligé. Au pire des cas, il vaut mieux s’abstenir, pour essayer de gagner du temps et éviter un schéma raté.
La conclusion
La conclusion doit répondre brièvement à la problématique. Pour cela, elle doit identifier les objectifs des différents acteurs, puis mentionner leurs rôles et leurs impacts sur l’espace. Enfin, la conclusion doit mentionner les forces et les faiblesses des différentes stratégies employées pour s’adapter au territoire. Terminer par une ouverture vers un espace aux problématiques similaires permet de se démarquer des autres.
Conseils
Gérer son temps
L’épreuve est très courte, il est donc facile de se laisser déborder. Pour éviter cela, le mieux est de se fixer des limites temporelles pour chaque partie de l’épreuve. L’idéal est de consacrer cinquante minutes au brouillon, pour la rédaction du plan, de l’introduction et de la conclusion. Après cela, rédiger pendant deux heures permet de garder dix minutes pour se relire.
La précision
La précision est très importante dans un commentaire topographique. Mentionner le nom complet des endroits évoqués et mesurer les distances avec une règle est essentiel. (Pour rappel, un centimètre sur la carte correspond à 250 mètres). Reproduire son schéma à l’échelle et utiliser des termes techniques propres à la géographie est très valorisé.
Comment travailler l’épreuve en amont ?
Pour saisir tous les enjeux d’une carte, et plus simplement pour la localiser avec précision, il faut préparer l’épreuve. Pour cela, un retour à de la géographie de base est essentiel. Connaître les principaux fleuves et leurs principaux affluents, ainsi que les massifs montagneux et leurs sommets, est impératif. Il est nécessaire d’apprendre l’ensemble des régions, départements et préfectures de France pour localiser les cartes. Une carte qui n’est pas localisée ne peut pas être traitée, c’est donc un travail indispensable.
L’importance de la culture générale
Durant cet exercice, la culture générale est très utile. Elle permet de rapidement mobiliser des connaissances pour aboutir sur une accroche originale. C’est aussi le meilleur moyen pour se distinguer face aux autres candidats. Rappeler un événement historique, une spécificité régionale, ou encore un plat du terroir, donne du cachet à une copie. C’est aussi une façon de montrer que l’exercice a été préparé en amont, et même qu’il a été apprécié.
Mises en garde
Éviter la description
Devant la grande quantité de détails présents sur la carte, il est facile de se perdre. Le but de l’exercice n’est pas de simplement lister les éléments de la carte. Il faut que chaque détail énoncé soit intégré dans une analyse. Il faut alors être prudent et ne pas tomber dans la description.
Éviter les lieux communs
Imaginer que les espaces ruraux sont forcément en perdition et que les villes sont toujours dynamiques est faux. Chaque espace a ses spécificités, et ce qui est valable pour un lieu ne l’est pas forcément pour d’autres. Analyser une carte à travers des clichés est forcément une erreur.
Attention à ne pas donner de conseils d’aménagement
Face à des problèmes d’aménagement, ou d’acteurs, il est tentant de proposer des solutions ou des changements possibles. Cependant, cela fait partie des erreurs à éviter : l’analyse doit rester pragmatique et centrée sur la carte. Il faut éviter les suppositions et les projections dans le futur. Le but est de comprendre le territoire, pas d’essayer de le transformer.
Être vigilant sur l’orthographe et la forme
Étant donné que l’épreuve est courte, il est fréquent de ne pas avoir le temps de s’attarder sur des détails. Néanmoins, une orthographe défaillante, une écriture peu agréable et la présence de ratures font considérablement baisser la note. La relecture et la lisibilité de la copie sont des éléments clés à ne pas négliger.
Te voilà bien armé pour tes prochains DST ! C’est une épreuve très enrichissante, qui permet d’acquérir beaucoup de culture générale. C’est aussi un très bon moyen de découvrir la France, à travers la richesse géographique de ses régions. Le commentaire de carte topographique est principalement une épreuve technique. Avec de l’entraînement et de la précision, il est possible d’obtenir une bonne note. Le plus dur est de savoir gérer son temps et d’éviter de se perdre dans la grande masse de détails présents sur la carte. Maintenant, tu disposes de toutes les clés pour te mettre efficacement au travail ! Bon courage et bonne chance pour la période à venir !