Major-Prépa te propose de retracer l’évolution de la condition de la femme au fil des siècles.

Grèce antique

Les femmes vivent dans des gynécées.

Rome antique

À cette époque, une certaine liberté sexuelle apparaît (à condition de ne pas tomber enceinte), le divorce est autorisé et les veuves ont une situation correcte, mais on ne peut pas parler de libération féminine.

Le christianisme

Il correspond à une véritable émancipation des femmes dans les pays occidentaux :

  • Sacralisation du corps, qui a évité aux femmes toute une série de mutilations observables dans d’autres civilisations.
  • Culte marial, ouvrant un espace d’autonomie aux femmes dans la sphère religieuse.
  • Égalité des âmes, qu’elles soient masculines ou féminines : parmi les laïques, les saintes sont majoritaires et de plus en plus majoritaires au fur et à mesure du Moyen-Âge (Sainte Clotilde, Sainte Claire).

Malgré tout, l’image de la femme dans le christianisme n’est pas que positive :

  • C’est Ève qui est la cause de la chute.
  • De manière générale, jusqu’au XIXe siècle, la tentation est associée à la femme.
  • Le ménage chrétien est un ménage à trois : le mari, la femme et le prêtre. Le prêtre est un instrument de contrôle sur la femme et le mari (une des raisons de l’anticléricalisme).

XVIe siècle

Des femmes telles qu’Isabelle la Catholique, Elizabeth d’Angleterre ou Catherine de Médicis sont au pouvoir. Néanmoins, la suspicion à l’égard des femmes et de leur corps augmente (mode plus contraignante, liberté de mouvement réduite) parallèlement au développement de la médecine (terme d’hystérie).

XVIIIe siècle

Les femmes distribuent et organisent des cessions de parole sur des sujets masculins (salons de Mme de Tencin, Mme Geoffrin).

Lors de la Révolution française, les femmes prennent les devants de la politique. Olympe de Gouges rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791).

XIXe siècle

Jusqu’aux XVIIIe et XIXe siècles, la femme ne devait pas travailler lorsque c’était possible : le signe de l’ascension sociale était que la femme arrête de travailler.

Historiquement, le mouvement d’émancipation féminine est inclus dans un mouvement d’émancipation plus large, sa position est subordonnée dans une lutte pour l’émancipation politique, culturelle et sociale. La revendication de l’alphabétisation est une revendication explosive, car elle est liée à la question de l’autonomie. À partir du moment où les femmes sont alphabétisées, le corollaire devient de contrôler les lectures des femmes.

  • 1804 : le Code Napoléon marque un recul pour les droits de la femme, elle devient une éternelle mineure : elle n’est plus autonome juridiquement ni financièrement.
  • 1871 : Louise Michel s’illustre lors de la Commune de Paris.

XXe siècle

  • 1903 : les femmes obtiennent le droit de vote en Russie.
  • Première Guerre mondiale : rupture fondamentale, les femmes remplacent les hommes à la campagne et à l’usine (munitionnettes). Elles participent activement à l’effort de guerre (infirmières, marraines de guerre).
  • Après la Première Guerre mondiale : généralisation du droit de vote des femmes à l’ensemble des pays développés (sauf la France). Néanmoins, le retour des hommes du front rétablit la hiérarchie patriarcale dans les foyers.
  • Années folles : elles marquent la poursuite de l’émancipation des femmes. Le jazz commence à se diffuser et contribue à libérer le corps, on assiste aux prémices de la libération sexuelle.
  • Seconde Guerre mondiale : des femmes telles que Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Lucie Aubrac jouent un rôle majeur dans la résistance.
  • 1944 : les femmes obtiennent le droit de vote en France.
  • 1949 : sortie du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir.
  • Années 50 : elles sont ambiguës, d’une part « Moulinex libère la femme » (mais la cantonne aux tâches domestiques), d’autre part, le corps de la femme devient un objet (Brigitte Bardot dans Et Dieu… créa la femme). Parallèlement, la danse et la mode contribuent à ce mouvement de fond de libération du corps de la femme.
  • 1965 : les femmes peuvent désormais gérer leurs biens propres et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari.
  • 1967 : la loi Neuwirth officialise la légalisation de la contraception, elle ne sera réellement effective qu’en 1971 (décret d’application), et l’accès à la contraception sera libéralisé en 1974.
  • Mai 1968 : mouvement ambigu, ce sont les ouvriers et étudiants masculins qui manifestent… (à l’origine pour l’accès au dortoir des filles).
  • 1970 : le pater familias disparaît du Code civil, il est remplacé par l’autorité parentale conjointe.
  • 1971 : Le manifeste des 343 salopes réclame le droit à l’avortement, c’est un mouvement féministe qui est fondé sur le contrôle du corps féminin.
  • 1972 : le principe de l’égalité salariale entre hommes et femmes est posé.
  • 1975 : la loi Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse est une loi encadrant une dépénalisation de l’avortement en France.
  • 1979 : adoption de la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
  • 1982 :
    • Création de la journée internationale de la femme le 8 mars.
    • L’IVG est remboursée par la sécurité sociale.
  • 1991 : Édith Cresson devient la première femme à être Premier ministre.

XXIe siècle

  • 2000 : promulgation de la première loi sur la parité en politique.
  • 2006 : promulgation de la loi relative à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
  • 2011 : la loi Copé-Zimmermann est adoptée, elle prévoit que les conseils d’administration des entreprises moyennes ou grandes soient composés « en recherchant une représentation équilibrée des femmes et des hommes ».
  • Octobre 2017 : l’affaire Weinstein, du nom du producteur américain dénoncé pour harcèlement sexuel par plusieurs actrices, provoque dans de nombreux pays, dont la France, une libération de la parole. Après ces révélations, des milliers de femmes racontent sur Twitter, via les mots-dièse #MeToo et #BalanceTonPorc, le harcèlement, voire les agressions sexuelles dont elles ont été victimes.