Pour ce sujet, il est important de définir les termes du sujet. Nous verrons dans cet article si la culture s’est réduite à un simple produit de consommation dans un contexte d’hyper-mondialisation.
Introduction
« Les créations de l’esprit ne sont pas des marchandises », déclarait François Mitterrand en 1993, illustrant la position historique de la France face à la marchandisation de la culture. La culture, définie comme l’ensemble des productions artistiques, intellectuelles et symboliques d’une société, joue un rôle central dans l’identité des nations. Toutefois, certains de ces produits culturels, tels que les films, les livres ou les œuvres d’art, génèrent des profits considérables, donnant naissance à un véritable marché. Ce phénomène, amplifié par la mondialisation, a conduit à une tension entre deux visions opposées : d’un côté, des États comme les États-Unis, qui favorisent une approche libérale où la culture est traitée comme une marchandise, et de l’autre, des pays comme la France, qui défendent le principe d’exception culturelle pour protéger l’aspect non marchand de la culture. Hollywood, à travers la diffusion mondiale de ses films, illustre l’influence dominante du marché culturel américain dans l’occidentalisation des imaginaires.
Problématique : Si le domaine culturel peut représenter un secteur dynamique de l’économie, on peut se demander dans quelle mesure l’action de l’Etat doit contribuer à lui préserver une autre dimension, plus sociale et politique, dans un contexte de mondialisation libérale ?
I-La culture est d’abord un phénomène social, enjeu du développement durable et donc loin d’être un marché.
A l’origine de toute civilisation, la culture relève de la diversité des sociétés humaines. L’UNESCO a souligné cette dimension dès les années 1960 avec le label de « patrimoine de l’humanité », puis en 2005, celle de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle. Il s’agit en outre d’une question clé pour le développement avec encore de fortes inégalités dans le monde dans l’accès à l’éducation. En effet, le quatrième objectif de développement durable de l’ONU est « éducation de qualité pour tous » depuis 2015. La promotion du multiculturalisme est essentielle dans un contexte de mondialisation pour un développement durable. C’est l’idée derrière des initiatives comme le programme Erasmus en Europe ou encore le discours de B. Obama au Caire en 2009, qui met en lumière les bénéfices des échanges culturels.
II-Mais elle donne aussi lieu a des produits culturels qui s’écoulent sur un marché.
Il existe depuis longtemps un vrai marché de l’art, avec des ventes spectaculaires, telles que celle du Ballon Dog de Jeff Koons, adjugées à plus de 58 millions de dollars. Il en est de même pour de nombreux autres biens, qui relèvent de l’« industrie culturelle » : livres, disques, films, jeux vidéo, qui sont exportés dans le monde entier. Le marché européen du cinéma, par exemple, qui a été ouvert à la demande des Américains après la Seconde Guerre mondiale. Il est enfin un sous-secteur culturel important de l’économie mondiale, le tourisme, qui permet à des pays comme la France d’avoir un excédent de leur balance commerciale des services.
III-Et elle suscite un intérêt spécifique de la sphère politique à son égard
Conscients des enjeux sociaux, de nombreux États intègrent une partie des activités culturelles dans le service public, en subventionnant ce secteur et en le soutenant lors de crises, comme ce fut le cas avec le plan de relance pour la culture après la crise sanitaire du printemps 2020. Ils cherchent également à protéger leurs acteurs culturels face à la concurrence internationale. La France, par exemple, a défendu « l’exception culturelle » face aux États-Unis lors des négociations du GATT dans les années 1990, et continue de le faire aujourd’hui. Par ailleurs, les États renforcent leur « soft power » à travers l’influence culturelle : accueil d’étudiants étrangers, participation à des organisations comme l’OIF, ou encore maintien des liens avec leurs diasporas. Le phénomène d’occidentalisation du monde illustre bien le pouvoir et l’influence que la culture peut exercer.
Conclusion
En définitive, la culture se situe à l’intersection de plusieurs dynamiques : sociale, économique et politique. Si elle est avant tout un facteur clé du développement durable, elle est aussi devenue un véritable marché, avec des industries culturelles en plein essor et des transactions impressionnantes. Cependant, son rôle dépasse largement la simple logique marchande. Les États, conscients de son importance symbolique et stratégique, continuent de la soutenir, tant pour préserver son identité sociale que pour l’utiliser comme levier d’influence internationale, notamment à travers des initiatives de soft power. Ainsi, dans un contexte de mondialisation, l’enjeu pour les États est de maintenir un équilibre entre la valorisation économique de la culture et la protection de ses dimensions sociale et politique, afin d’éviter qu’elle ne devienne une simple marchandise parmi d’autres.
Retrouve également toutes nos colles de géopo !