Le 9 août 2021, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié son sixième rapport, huit ans après le précédent rapport similaire. Il a été rédigé par 234 scientifiques de 66 pays, sur la base de plus de 14 000 études scientifiques. Ce rapport a conclu que le climat est en train de changer partout dans le monde et plus rapidement que prévu. D’après ce dernier, même en limitant le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles devraient se multiplier. Les prévisions climatiques sont très pessimistes et accablantes, à seulement trois mois de la conférence climat COP26 de Glasgow.
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Mais au fait, c’est quoi le GIEC ?
Le GIEC est le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Créé en 1988 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il rassemble 195 États membres.
Lieu d’expertise synthétisant l’état des connaissances sur le changement climatique et le rôle de l’activité humaine, le GIEC publie des rapports scientifiques sur lesquels s’appuient les États pour trouver des accords dans la lutte contre le réchauffement.
Depuis sa création, il a publié cinq rapports d’évaluation (1990, 1995-1996, 2001, 2007, 2013-2014), montrant l’intensification de l’effet de serre du fait de l’activité humaine, et des rapports consacrés à des thèmes spécifiques. Le cinquième rapport, synthétisant 9 200 études, a notamment montré que toute augmentation des températures au-delà de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels aggraverait les impacts sur l’environnement.
Pourtant, le GIEC a parfois été accusé de dramatiser la situation. Après l’échec de la Conférence de Copenhague en 2009 éclate un « climate gate », les climatosceptiques accusant plusieurs experts du GIEC de fraude scientifique.
Or, le mandat du GIEC consiste à fournir une expertise aidant la prise de décision politique et servant de base aux négociations multilatérales, mais il n’est pas directement prescripteur ni ne prend part aux négociations autrement qu’au titre d’observateur.
Ces rapports sont bien souvent considérés comme « policy relevant, but not policy prescriptive » (« politiquement pertinents, mais non prescriptifs »). Pour autant, ils ont un impact considérable, les décideurs politiques tentant d’agir en conformité avec le diagnostic scientifique. Ainsi, le rapport de 1990 a suscité une prise de conscience annonçant la Conférence de Rio, ou encore, celui de 1995-1996 a préparé le protocole de Kyoto.
En 2007, le GIEC reçoit le prix Nobel de la paix conjointement avec l’ancien vice-président américain Al Gore.
Un rapport aux conclusions alarmantes
Selon le rapport, la température de la planète devrait augmenter de 1,5 °C dès 2030, soit dix ans plus tôt que la précédente prévision du GIEC. Le GIEC étudie cinq scénarios et le plus pessimiste prévoit un réchauffement compris entre 3,3 et 5,7 °C.
Cette hypothèse n’est pas à négliger car de nombreux États n’ont pas revu leurs engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de l’accord de Paris de 2015 était de limiter le réchauffement climatique en dessous de 2 °C. Or, la tendance actuelle est plutôt celle d’un réchauffement de 4 °C ou 5 °C. Par ailleurs, les experts ont démontré que la canicule approchant les 50 °C au Canada en juin 2021 n’aurait pas été possible sans le changement climatique. Celui-ci multiplie par 150 le risque de survenue d’une canicule.
Le réchauffement climatique est désormais d’actualité, avec des conséquences « irréversibles pour des siècles ou des millénaires », alerte le GIEC. Le niveau des océans s’est élevé de 20 cm depuis un siècle, et le rythme de cette hausse s’est accéléré durant la dernière décennie avec la fonte des calottes glaciaires. D’après les prévisions, la mer pourrait gagner un mètre d’ici 2100 et deux mètres d’ici 2300, mais l’incertitude concernant les calottes laisse possible l’hypothèse d’une augmentation de deux mètres dès 2100.
Dans son rapport, le GIEC démontre que l’activité humaine est responsable « sans équivoque » du réchauffement climatique, qui provoque « des changements rapides dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère ». Les précédents rapports qualifiaient la responsabilité humaine d’« extrêmement probable ».
La concentration de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère depuis 2011 est en moyenne de 410 parties par million (ppm), un niveau jamais atteint depuis deux millions d’années. Le CO2 est le principal agent des gaz à effet de serre, qui sont à l’origine du réchauffement climatique. Les émissions de CO2 sont, elles, largement dues aux énergies fossiles.
Les notions incontournables à maîtriser en prépa ECG sur l’environnement
Catastrophes naturelles multipliées par trois depuis 1960
Havre de pollution : zone géographique où les conditions politiques et réglementaires sont réunies pour permettre à une nation industrialisée d’y délocaliser bureaux et usines, et de bénéficier de conditions environnementales moins exigeantes que sur son propre territoire.
Dette écologique des pays du Nord envers ceux du Sud
Bourse de carbone : marché de droits à polluer : dans l’UE depuis le protocole de Kyoto, chaque entreprise dispose d’un permis de pollution (gaz à effet de serre). Si une entreprise n’est pas très polluante, elle peut alors vendre ses titres à une autre FTN, on arrive donc à une aberration : payer pour pouvoir polluer plus (cf. le Clean Air Act aux États-Unis ou le European Union Trading Scheme en UE).
Earth Overshoot Day : moment à partir duquel l’humanité compte tenu de son empreinte écologique, consomme plus que ce que peut lui offrir la nature et vit donc à crédit.
Les principales menaces à retenir en prépa ECG
- Épuisement des ressources (énergies, sols, eau).
- Disparition de la faune et la flore (déforestation, récifs coralliens, surpêche, eutrophisation, chimisation).
- Dérèglement des climats (eustatisme, catastrophes naturelles, fonte de la banquise, GES tels le CO2, le méthane et le protoxyde d’azote, pluies acides).
- Dérives industrielles (marées noires, catastrophes nucléaires), explosions et déversements chimiques.
Les principales crises à retenir en prépa ECG
Minamata (usine pétrochimique rejette des métaux lourds comme le mercure) jusqu’en 1966.
Torrey Canyon (première marée noire importante en Angleterre, naufrage) en 1967.
Seveso (fuite de l’usine chimique) en 1976.
Amoco Cadiz (marée noire en France) en 1978.
Three Mile Island (explosion d’un réacteur nucléaire) en 1979.
Bhopal (explosion de l’usine chimique Union Carbide) en 1984.
Tchernobyl (explosion d’un réacteur nucléaire) en 1986.
Exxon Valdez (marée noire en Alaska) en 1989.
Erika (marée noire en France) en 1999.
Deepwater Horizon (explosion de la plate-forme pétrolière) en 2010.
Fukushima-Daiichi (explosion d’un réacteur nucléaire après un tsunami) en 2011.
Une lente sensibilisation des États à l’échelle internationale
Conférence de Stockholm de 1972 : création du PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement), marque le début d’un dialogue entre pays développés et pays en développement.
GIEC depuis 1988.
Sommet de Rio de 1992 : met en place les Agendas 21 et les principes de précaution, participation de la société civile, responsabilité des États.
Protocole de Kyoto de 1997 : mécanisme de développement propre de pays riches finançant des infrastructures durables dans les PED et réduction de 5 % des émissions de GES d’ici 2012.
Conférence de Johannesburg de 2002 : coopération Nord-Sud concrète.
COP21 à Paris de 2015 : limiter le réchauffement à 2 °C d’ici 2100.
Mais échec du projet d’une Organisation mondiale de l’environnement lancé par Jacques Chirac.
Les progrès notables
- Disparition des gaz CFC depuis le protocole de Montréal.
- Élimination du plomb dans le carburant.
- Meilleur accès à l’eau potable.
- Recherche accrue dans la lutte contre la pollution marine.
Quelques ouvrages incontournables à citer et exploiter
Le développement durable, de Sylvie Brunel.
Géopolitique du climat, de François Gemenne.
Le réchauffement climatique et ses impacts, de Jacques Exbalin.
Te voilà dorénavant avec de nouveaux outils en main pour affronter au mieux bon nombre de sujets à l’écrit comme à l’oral sur les thématiques de l’environnement, du changement climatique, de l’écologie ou du développement durable ! Si tu souhaites approfondir tes connaissances sur ces sujets très en vogue en prépa ECG, n’hésite pas à lire notre article sur les défis de l’environnement ou l’internationalisation du développement durable !