Depuis la création du Bitcoin en 2009, ces monnaies numériques virtuelles constituent un véritable enjeu géopolitique. Cet article pourra t’aider à insérer un peu de géoéconomie dans tes copies ou encore à te préparer à l’oral de géopolitique. Bitcoin, Ethereum, Monero, Zcash… des notions parfois floues ! Ne t’en fais pas, Major-Prépa va t’aider à y voir plus clair !
La nouvelle lubie des cryptomonnaies
Plus de 110 millions de personnes détiendraient des cryptomonnaies en 2021 : cela témoigne bien de l’engouement mondial pour ces devises numériques virtuelles. Le Bitcoin, la plus connue d’entre elles, est de plus en plus utilisé par des entreprises qui cherchent des financements comme alternative à la Bourse.
Comment expliquer un tel succès ? D’une part, les utilisateurs sont séduits par la sécurité et la fiabilité de la monnaie. Les transactions sont en effet chiffrées et infalsifiables. De plus, le paiement par Bitcoins permet à l’utilisateur de rester anonyme. Enfin, ces monnaies ne dépendent d’aucune Banque centrale.
Une preuve supplémentaire de cet engouement dans l’actualité récente est l’adoption par le Salvador du Bitcoin comme monnaie nationale en juin 2021. La loi Bitcoin vise l’inclusion financière de milliers de personnes ne disposant pas de compte bancaire. Ainsi, le Bitcoin exerce non seulement un attrait sur les entreprises, mais aussi sur les États.
Un petit point sur leur fonctionnement
Le fonctionnement de ces monnaies repose sur deux mécanismes : la blockchain et le minage. Sommairement, la blockchain est une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Ces transactions sont regroupées sous forme de blocs qui sont sécurisés cryptographiquement durant la phase de minage et liés entre eux. La chaîne de blocs est accessible à tous et à tout moment. Le minage est le procédé grâce auquel les blocs sont sécurisés. Les mineurs sont chargés de vérifier les transactions et de sécuriser cryptographiquement en résolvant des algorithmes complexes.
Remise en question du rôle de l’État
Les cryptomonnaies visent à affranchir l’individu de l’État. Si ce dernier bat traditionnellement la monnaie, les devises numériques virtuelles remettent cette compétence régalienne en question. Les cryptomonnaies sont conçues comme une alternative aux monnaies encadrées par des Banques centrales. En effet, elles reposent sur un réseau informatique décentralisé et ne dépendent donc pas d’une Banque centrale.
Face à l’explosion de ces monnaies, certains États craignent la perte de leur souveraineté monétaire. Certains pays ont par conséquent décidé de restreindre l’utilisation de ces cryptomonnaies : tel est le cas de la Chine qui a interdit aux banques d’effectuer des transactions avec des devises virtuelles. L’Empire du Milieu a également entamé cette année la fermeture des mines de cryptomonnaies, dont celles de la région du Sichuan. Pour ce faire, la Chine coupe l’électricité aux sociétés qui minent du Bitcoin. Le pays aimerait développer sa propre monnaie virtuelle – le yuan numérique – aux horizons de 2022 : une façon pour la Chine de reprendre le contrôle sur les devises échangées. De son côté, la Banque centrale européenne a elle aussi annoncé qu’elle introduirait un euro numérique d’ici quelques années.
Si en 2017 la Chine représentait la moitié de l’activité de minage dans le monde, les restrictions imposées par le gouvernement de Xi Jinping sur les cryptomonnaies devraient sensiblement redessiner la géographie des activités de minage. Les sociétés de minage sont dès lors en train de préparer leur migration vers d’autres pays, dont les États-Unis (nota bene : les trois conditions favorables au mining sont de basses températures, ainsi qu’une électricité à faible coût et un haut débit Internet).
Des monnaies qui génèrent de nombreux risques
Si les cryptomonnaies suscitent un engouement important, elles sont critiquées pour leur impact environnemental. En effet, la production (ou minage) de Bitcoins est dépendante de combustibles riches en carbone, en particulier du charbon. Face au caractère très énergivore des fermes de minage, Elon Musk a par exemple décidé en mai 2019 de mettre fin au paiement en Bitcoins des automobiles Tesla. La seule ferme de minage de Northern Data au Texas consomme environ 1 GWh/an !
L’extrême volatilité de ces monnaies pose aussi un problème. Le Bitcoin a par exemple plongé le jour de son adoption au Salvador (7 septembre 2021). Le risque de bulle est lui aussi non négligeable.
Le cours du Bitcoin le 7 septembre 2021 (source)
Enfin, les cryptomonnaies sont largement utilisées par les cybercriminels. À la suite du piratage informatique de Colonial Pipeline aux États-Unis en mai 2021, les cybercriminels ont exigé une rançon payée en Bitcoins, leur permettant ainsi de préserver leur anonymat. Les cryptomonnaies permettent également de blanchir de l’argent et sont donc utilisées par des réseaux terroristes. Le Salvador risque ainsi de se transformer en paradis fiscal pour le blanchiment d’argent. Si l’utilisation de ce genre de monnaies venait à se généraliser (comme au Salvador), le caractère anonyme des transactions serait problématique : par exemple, comment faire quand un utilisateur vole les Bitcoins d’un autre ?
Voilà, j’espère que cet article te permettra de briller aux oraux de géopolitique ! Tu peux facilement utiliser les cryptomonnaies dans une dissertation de géopolitique. Si tu veux approfondir, n’hésite pas à lire cet autre article Major-Prépa sur ce thème.