Le changement climatique est un sujet qui prend de plus en plus de poids dans le programme de Géopolitique. C’est une thématique qui tombe à l’écrit mais aussi beaucoup à l’oral. L’objectif de cet article est de te partager quelques ouvrages clés permettant de donner de la consistance à tes propos et donc de te démarquer. Bonne lecture !
Le changement climatique : une réalité
La notion d’externalité négative apparait dès le début du XXème siècle
Alfred Marshall (économiste britannique), dans son livre intitulé Principes d’économie politique (1906), définit le principe d’externalité. Une externalité est une situation où les décisions d’un agent ont des conséquences sur le bien-être d’un autre agent sans qu’il y ait de transaction entre eux. On peut parler d’externalité positive et d’externalité négative.
Par exemple, la pollinisation effectuée par les abeilles est un exemple d’externalité positive. En effet, lorsqu’un apiculteur élève des abeilles pour produire du miel, celles-ci vont aussi polliniser les plantes environnantes. Cela aura un effet positif sur les rendements des cultures et sur la biodiversité des terrains voisins (sans pour autant qu’il n’y ait une interaction directe entre l’apiculteur et l’agriculteur qui cultive les terres voisines). Globalement, en France et selon l’INSEE, les insectes pollinisateurs contribue très positivement à l’économie (de l’ordre de 2 milliards à 5 milliards d’euros).
A contrario, un exemple d’externalité négative (terme qu’on retrouve beaucoup lorsqu’on parle du changement climatique) pourrait être la pollution causée par une usine. En effet, lorsqu’une usine produit des biens, son activité peut générer de la pollution (dans l’air ou dans l’eau par exemple). Cette pollution peut avoir un impact négatif sur les habitants voisins. Cependant, les coûts de cette pollution ne sont pas supportés par les habitants : cela en fait bien une externalité négative.
L’urgence climatique au XXIème siècle
Jacques Chirac prévenait, au sommet de la Terre à Johannesburg en 2002 : « La maison brûle et nous regardons ailleurs ». A travers cette phrase, Jacques Chirac mettait en évidence l’urgence climatique dans laquelle le monde se trouvait (hausse des températures, fonte des glaciers ou encore augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes). Il souhaitait par ailleurs pointer du doigt l’inaction globale puisque les gouvernements et les sociétés continuaient à mener leurs activités comme si de rien n’était.
Elizabeth Kolbert (journaliste américaine), dans son livre intitulé La sixième extinction (2014), met en évidence le risque que court l’humanité de subir la « sixième extinction de masse », laquelle serait la plus dévastatrice de toutes. En effet, elle explique que l’homme est la cause de cette extinction, et qu’il doit agir pour éviter d’en être la victime.
François Gemenne (expert du GIEC) dans son livre intitulé Géopolitique du climat (2021) affirme que « la sortie de route a déjà eu lieu, l’enjeu est maintenant de réduire le nombre de tonneaux ».
L’émergence de la notion de développement durable
Face à ces problèmes soulevés, la notion de développement durable s’est peu à peu imposée. Garrett Hardin (écologue américain) dans son article The Tragedy of the Commons (1968), met en avant le problème de l’épuisement des ressources naturelles, qui s’épuisent notamment à cause de prélèvements trop importants.
Selon Hardin, les hommes ont pu pendant longtemps préserver les ressources communes pour des raisons démographiques : la population humaine a été limitée par la maladie, les famines et les guerres donc la population n’était pas suffisante pour réellement épuiser ces ressources communes. Aujourd’hui le monde est très peuplé et les besoins de la population mondiale épuisent mécaniquement les ressources.
Gro Harlem Brundtland, dans son rapport intitulé Notre avenir à tous (1987) développe l’idée de développement durable en le définissant ainsi : « Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».
Face au changement climatique : action ou inaction ?
Des actions possibles
Arthur Pigou (économiste britannique) dans The economics of welfare (1920) démontre que le pollueur ne prend pas en charge les coûts de sa pollution liés à sa production. Il développe ainsi une théorie, celle du « pollueur payeur » pour que les industries polluantes internalisent leurs propres externalités négatives. Cette taxe s’appelle la taxe pigouvienne et peut apporter deux principaux bénéfices : réduction de la pollution et recettes fiscales pour l’État.
Dans son article The problem of social cost écrit en 1960, Ronald Coase (Prix Nobel) développe l’idée de la mise en place de marchés environnementaux. C’est globalement à partir de ses travaux que le marché européen des quotas d’émissions (ETS), encore appelé le marché des droits à polluer a été créé en 2005. Le fonctionnement de ce marché est assez simple. Les autorités européennes fixent aux grandes entreprises (et en particulier aux plus polluantes) des quotas de droits à polluer. Les entreprises qui ont plus pollué que ce que leurs quotas n’autorisaient sont contraintes d’acheter des « droits à polluer » aux entreprises les plus vertueuses (qui peuvent vendre leurs quotas excédentaires). Le prix d’un quota est donc fixé par ce marché : plus ce prix est élevé, plus les entreprises polluantes payent et donc plus elles ont intérêt à innover pour réduire leurs émissions de CO2.
La difficile coopération internationale
William Nordhaus (prix Nobel d’économie 2018), dans son ouvrage intitulé The question of balance (2008), théorise les négociations internationales sur le climat en faisant un parallèle avec le dilemme du prisonnier. En effet, coopérer serait l’optimum mondial, mais si tous les États coopèrent, alors aucun n’a finalement intérêt à coopérer. Si chaque état agissait de manière rationnelle, il aurait plutôt intérêt à agir en passager clandestin (ne pas payer les coûts de la politique environnementale mais en gagner les bénéfices puisque tous les autres états le feraient). C’est cette théorie qui permet en partie d’expliquer l’échec du protocole de Kyoto : chaque État a voulu gagner les bénéfices des politiques environnementales sans en assumer les coûts.
C’est donc la fin de ce court article qui te présente les principaux ouvrages à connaitre pour enrichir tes dissertations et oraux ! N’hésite pas à cliquer ici pour retrouver toutes nos ressources en géopolitique.