États-Unis

Dans cet article, tu découvriras des références, des citations et des exemples sur les États-Unis et tu sauras dans quel contexte les utiliser. Important : il faut absolument que tu lises l’article de présentation des fiches références pour mieux comprendre ce nouveau format que nous te proposons. Bonne lecture !

La construction de la puissance américaine

Une puissance qui se construit au XVIIIe siècle

Pour comprendre les États-Unis, il faut s’arrêter quelques instants sur leur formation. Dans les années 1760, la guerre de Sept Ans (1756-1763), remportée par les Anglais contre les Français, coûte beaucoup d’argent aux deux camps. Les Anglais instaurent alors plusieurs taxes (Sugar Act en 1764, Tea Act en 1773) pour retrouver une stabilité financière.

Cependant, les 13 colonies anglaises d’Amérique ne sont pas représentées au Parlement de Londres (elles ne votent donc pas les taxes). Ainsi, ces 13 colonies se révoltent et le 4 juillet 1776, les colons américains signent, par l’intermédiaire de Thomas Jefferson, la Déclaration d’indépendance. Cette Déclaration peut être perçue comme l’acte de naissance des États-Unis et assure « le droit à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur ». Il faut attendre 1787 pour la mise en place d’une Constitution. 

En 1823, James Monroe (cinquième Président des États-Unis) énonce la doctrine qui porte son nom et fixe les fondements de la diplomatie des États-Unis : « L’Amérique aux Américains. » Il ajoute ensuite : « Nous verrons dans chaque intervention des Européens sur le territoire américain une attaque envers les États-Unis. » C’est assez clair : les Européens doivent s’occuper de leur continent et les Américains s’occuperont du leur.

Une raison d’être : le commerce

Les États-Unis se sont dès le départ dotés d’un principe intangible : le commerce. Thomas Jefferson (troisième Président des États-Unis), lors de son discours inaugural de 1801, définit sa doctrine du « non-entanglement » (non-engagement) et déclare : « La paix, le commerce, une honnête amitié avec toutes les nations, d’étroites alliances avec aucune. »

Une autre citation peut appuyer cette idée. En effet, le Comte de Vergennes (ancien ministre des Affaires étrangères de Louis XVI), affirmait : « Les Américains ont terriblement la manie du commerce. »

Le capitalisme américain

Le capitalisme, qui peut être défini comme un système de production dont les fondements sont l’entreprise privée et la liberté du marché, évoluant dans une société caractérisée par la propriété privée, est un principe ancré dans l’identité américaine (états-unienne). Frédéric Leriche (géographe français) met en évidence, dans son livre intitulé La Puissance des États-Unis : du local au global (2012), les trois traits fondamentaux du capitalisme américain : protestantisme, réussite personnelle et philanthropie.

Le capitalisme aux États-Unis s’accompagne effectivement d’un autre principe absolument fondamental : la philanthropie. Andrew Carnegie (grand industriel de l’acier aux États-Unis) affirmait, dans un de ses articles les plus célèbres intitulé La Richesse (1889) : « L’homme qui meurt riche meurt en disgrâce. »

Aujourd’hui, la philanthropie demeure importante. On peut penser à la Fondation Bill-et-Melinda-Gates (dont les trois administrateurs sont Bill Gates, Melinda Gates et Warren Buffett), qui se donne pour objectif d’améliorer l’accès à la santé et de réduire l’extrême pauvreté dans le monde, et qui emploie près de 1 500 personnes.

L’hyperpuissance américaine 

L’hyperpuissance américaine des années 1990

Les États-Unis se sont peu à peu imposés comme une grande puissance mondiale. Mais en 1991, lorsque Washington gagne la guerre froide, la superpuissance devient rapidement une « hyperpuissance ». C’est le terme employé par Hubert Védrine (ancien ministre français des Affaires étrangères), dans son livre intitulé Face à l’hyperpuissance, textes et discours, publié en 2003. 

Les leaders américains n’en pensaient pas moins. En effet, George H. Bush, alors Président des États-Unis, déclare lors de son discours sur l’état de l’Union le 28 janvier 1992 : « Par la grâce de Dieu, l’Amérique a gagné la guerre froide. Un monde jadis divisé en deux camps armés reconnaît aujourd’hui la supériorité d’une seule puissance : les États-Unis. » Six années plus tard, la secrétaire d’État américaine (l’équivalent du ministre des Affaires étrangères en France), Madeleine Albright, qualifiait les États-Unis de « nation indispensable ». 

De son côté, l’historien Francis Fukuyama, dans son livre reconnu intitulé La Fin de l’Histoire et le dernier homme publié en 1992, déclarait : « La démocratie libérale reste la seule aspiration politique cohérente qui relie les différentes régions et cultures tout autour de la Terre. » Selon lui, la fin de la guerre froide, se soldant par la victoire des États-Unis, prouve la supériorité du système américain (démocratie libérale) qui ne peut plus être remis en cause. 

Si cet ouvrage t’intéresse, tu peux retrouver ici une synthèse très courte.

Le soft power américain 

Les États-Unis font partie des nations qui détiennent un soft power très important. Joseph Nye (théoricien américain des relations internationales), dans un article intitulé Hard power, Soft power publié dans The Boston Globe en 1999, affirme : « Ceux sur qui nous exerçons une fascination ne nous feront jamais la guerre. » On voit bien que le soft power joue un rôle central dans la puissance d’un État.

Un exemple intéressant de la manifestation du soft power américain est le secteur du cinéma. Upton Sinclair (écrivain américain) écrivait en 1926, dans son livre intitulé Pétrole ! : « Grâce au cinéma, le monde s’américanise. » Pour rappel, les grandes entreprises américaines du cinéma voient le jour au début du XXe siècle : Paramount en 1912, The Warner Bros Company et The Walt Disney Company en 1923, et Metro-Goldwyn-Mayer en 1924. Les films américains sont aujourd’hui diffusés dans les quatre coins du monde. Les séries américaines prolifèrent et les plateformes qui les diffusent comme Netflix ou Prime Video permettent de répandre le mode de vie américain. 

On peut aussi penser à la musique, avec la diffusion de la pop et du jazz. La littérature est aussi prépondérante avec des auteurs de renommée : Ernest Hemingway, Stephen King, Jack Kerouac ou encore James Fenimore Cooper. Les États-Unis sont aussi très présents dans le sport, avec des athlètes comme Tiger Woods (golf), Mohamed Ali (boxe), Michael Jordan (basket). Mais aussi à travers des évènements mondialement connus comme le marathon de New York ou le Super Bowl. Avec plus de 2 600 médailles olympiques, les États-Unis sont de loin la nation qui en comptabilise le plus. Les firmes comme Burger King, McDonald’s, Heinz, Starbucks ou encore Coca-Cola jouent un rôle important dans la diffusion du soft power américain. 

Le hard power américain

Il se définit comme la capacité d’un État à imposer sa volonté à d’autres États à l’aide de moyens de coercition. Le hard power américain prend plusieurs axes : économie, politique et militaire. 

Concernant le domaine militaire, les États-Unis possèdent de nombreux atouts. Avec 768 milliards de dollars de budget consacré à la défense, les États-Unis représentent 40 % du budget militaire mondial. L’armée américaine est composée de 540 000 soldats, dispose de l’arme nucléaire (plus de 6 000 ogives), d’une force de projection et d’un matériel inégalés, en qualité et en quantité. 10 000 chars de combat, 11 porte-avions, 4 300 avions de combat, 6 000 hélicoptères et des avions indétectables, comme le F-22 Raptor. Ce pouvoir militaire permet aux États-Unis de sécuriser leur territoire, mais aussi de projeter leur puissance dans le monde.

Sur le plan économique, le dollar américain apparaît comme un réel outil de hard power. On peut évoquer la citation de John Connally (secrétaire du Trésor américain en 1971), qui affirme, après la dévaluation du dollar par Richard Nixon : « Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème. » Il montrait implicitement aux autorités européennes leur dépendance au dollar. Dans la même idée, Gérard Dorel (docteur en géographie économique) affirme : « Le dollar apparaît comme l’outil de l’imperium américain. »

Le sea power américain

George Washington (premier Président des États-Unis) affirmait : « Sans une force navale décisive, nous ne pouvons rien faire de significatif. » L’accent était déjà mis sur l’importance d’une puissance navale à la fin du XVIIIe siècle. Cette idée a été théorisée par Alfred Mahan (historien et stratège naval américain) dans son livre incontournable paru en 1890 intitulé The Influence of Sea Power upon History. Il expliquait l’importance de la puissance maritime pour un État : elle est pour lui la garantie de puissance terrestre et de prospérité économique.

Même si les États-Unis n’ont pas d’armateur puissant, ils disposent d’une triple façade maritime (Pacifique, Atlantique, golfe du Mexique), de la première zone économique exclusive (ZEE) du monde, et l’US Navy domine les mers (11 porte-avions, 17 SNLE, 52 sous-marins d’attaque).

Une puissance américaine en déclin

La faillite du modèle américain et l’idée de déclin

Toutefois, l’hyperpuissance des années 1990 semble s’affaiblir au gré des crises qui se multiplient. Le modèle ayant marqué la « Fin de l’histoire » se fissure. Fareed Zakaria (journaliste américain) dans son livre intitulé Le Monde post-américain (2008) explique qu’à cause de la division internationale des processus productifs (DIPP), les entreprises américaines ont massivement délocalisé leurs unités de production, conduisant à une augmentation du chômage et à une fracture sociale.

L’idée de « déclin », bien qu’à relativiser, émerge alors. Emmanuel Todd (anthropologue français), dans son livre intitulé Après l’Empire (2002), évoque l’idée d’un déclin relatif, mais irréversible de « l’Empire américain ». Les États-Unis ne sont plus en mesure de « contrôler » les acteurs économiques et stratégiques du monde (Europe, Asie, Chine, Russie). Ils devront se contenter d’être une grande puissance parmi les grandes puissances.

Une société aux fondements inégalitaires

Godfrey Hodgson (journaliste et historien anglais), dans son ouvrage intitulé De l’inégalité en Amérique publié en 2008, affirme : « L’Amérique est en matière de revenus et de richesses, la société la plus inégalitaire du monde développé. » Ces inégalités sont visibles à plusieurs niveaux : inégalités raciales, inégalités sociales et inégalités territoriales. L’indice de Gini se situait en 2020 aux États-Unis à 0,40 (alors que la moyenne européenne est autour de 0,30). 

Les inégalités territoriales sont également importantes dans la mesure où les régions sont inégalement riches. En Californie, 16 % des foyers sont en dessous de 25 000 dollars par an et 40 % des foyers sont au-dessus de 100 000 dollars par an. À l’inverse, en Alabama, 27 % des foyers sont en dessous de 25 000 dollars par an et 20 % des foyers sont au-dessus de 100 000 dollars par an. 

Une nation touchée par le terrorisme

Les États-Unis ont été gravement touchés par les attentats du 11 septembre 2001. La sécurité intérieure du pays fut directement compromise.

En conséquence, George W. Bush définit en 2001 la nouvelle stratégie de légitime défense préventive des États-Unis : « Notre guerre contre le terrorisme est bien commencée, et elle ne fait que commencer. » Washington intervient alors militairement en Afghanistan (2001) et en Irak (2003).

Une puissance géopolitique contestée

Sur le plan géopolitique, les États-Unis semblent avoir subi une « surextension impériale ». Paul Kennedy (historien britannique), dans son ouvrage intitulé Naissance et déclin des grandes puissances, publié en 1987, met en exergue le fait que les États-Unis souffrent d’une « surextension impériale ». C’est-à-dire que les interventions américaines qui se multiplient sont beaucoup trop coûteuses et affectent économiquement les États-Unis. 

Par ailleurs, les États-Unis sont contestés à l’ONU. En 2003, face à l’intervention américaine en Irak en violation du droit international, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, conteste l’action américaine.

Finalement, les États-Unis sont une puissance en réinvention continue

Par la recherche de l’innovation

John Fitzgerald Kennedy (en juillet 1960 à Los Angeles) prononce un discours dans lequel il évoque le terme de « nouvelle frontière ». Il définit celle-ci comme la frontière à dépasser pour explorer des domaines prometteurs, comme la science ou la technologie.

Et l’idée de repousser constamment la frontière fait partie de l’identité américaine. C’est une nation qui se réinvente constamment et qui est à l’origine de nombreuses découvertes et innovations. Tu peux parler de la Silicon Valley comme un symbole de l’innovation américaine.

Par un poids dans les relations internationales 

Les États-Unis conservent un poids important dans les relations internationales. Barthélémy Courmont (géopoliticien français) dans la Revue Diplomatie n° 50, affirme : « Les États-Unis n’acceptent pas le partage de la puissance. »

Les États-Unis sont également capables d’innover dans leur stratégie géopolitique, avec la mise en place de la stratégie du « pivot asiatique », par l’administration Obama en 2011. Son objectif était d’orienter l’attention américaine vers l’Asie, en cernant la Chine. Un an plus tôt, en juillet 2010, Barack Obama affirmait : « Les relations entre les États-Unis et la Chine façonneront le XXIe siècle. »

Les États-Unis innovent également à travers l’utilisation du droit. Tu peux lire un article très intéressant et utile en géopolitique en cliquant ici.

J’espère que tu as aimé cet article. Tu peux aussi lire ici une dissertation complète sur les États-Unis et la mondialisation.

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