France

Dans cet article, tu découvriras des références, citations et exemples sur la France et tu sauras dans quel contexte tu peux les utiliser. Même si les sujets sur la France sont particulièrement tombés ces dernières années au concours, il ne faut pas négliger ce thème, car il peut faire office de nouveaux sujets à l’écrit, mais aussi aux oraux. Important : il faut absolument que tu lises l’article de présentation des fiches références pour mieux comprendre ce nouveau format que nous te proposons.

La France : une grande puissance 

Une grande puissance aux nombreux atouts

La France peut être considérée comme une grande puissance, dans la mesure où elle dispose de nombreux atouts : membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, membre du G7, du G20, de l’OTAN, membre fondateur de l’Union européenne, puissance nucléaire, deuxième plus grande ZEE du monde, sixième budget militaire, septième économie, troisième réseau diplomatique… La liste est longue.

On peut alors se référer à une citation du Général de Gaulle pour mettre en avant la grandeur de la France. Celui-ci affirme, dans Mémoires de guerre : le Salut 1944-1946, publié en 1959 : « La France ne peut être la France sans la grandeur. »

Le soft power français

Si la France peut être considérée comme une grande puissance, elle le doit en partie à son soft power. On peut ici se référer à « l’exception culturelle française » : le cinéma (Festival de Cannes), le patrimoine français (le Musée du Louvre, les 44 sites français classés au patrimoine mondial de l’UNESCO), la littérature (avec des œuvres figurant parmi les plus traduites du monde, comme Le Petit Prince de Saint-Exupéry). La culture est une richesse pour la France, qui sert sa puissance. Jacques Chirac (président de la République française de 1995 à 2007) déclarait en février 2003 que « la culture ne doit pas plier face au commerce ». Il montre ici que la mondialisation libérale ne devait en aucune mesure affecter négativement la culture française. 

Mais la France se distingue aussi dans un domaine particulier : celui des droits de l’homme. À cet égard, Nicolas Sarkozy (président de la République française de 2007 à 2012) affirmait : « La France seule est porteuse d’un message et de valeurs qui résonnent à travers le monde : celui de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. »

Son successeur, François Hollande (président de la République française de 2012 à 2017), déclarait dans une interview consacrée au journal Le Monde en 2021 : « C’est toujours vers la France que les regards se tournent quand il est question de droits humains. » On voit donc que la France et les droits de l’homme sont deux termes indissociables.

Le hard power français

Parlons maintenant du hard power français, que nous pouvons décliner en deux parties : la partie militaire et la partie économique.

En ce qui concerne la partie militaire et diplomatique, la France a des atouts. Elle dispose notamment d’un arsenal militaire important avec la détention de l’arme nucléaire ou encore de quatre SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) qui lui offrent une force de dissuasion et de projection considérable. Cette puissance militaire est utilisée pour sécuriser ses frontières, mais aussi pour diffuser ses valeurs dans le monde, comme la paix et le respect des droits de l’homme (on peut penser aux OPEX comme Serval au Mali, Barkhane au Sahel, ou encore Chammal au Proche-Orient). Emmanuel Macron affirmait alors devant l’École de guerre en 2020 que « la France est une puissance d’équilibre au service de la paix et de la sécurité ».

Pour la partie économique, la France figure également parmi les premières puissances du monde, puisqu’elle possède le septième PIB du monde (environ 2 700 milliards d’euros). La France est le pays le plus attractif en termes d’IDE de l’Union européenne et possède des FTN très puissantes. Sur les 500 premières entreprises du monde, 31 sont françaises. Les entreprises françaises se démarquent notamment dans le secteur du luxe, puisque quatre des 10 premières entreprises mondiales du luxe sont françaises : LVMH (1re), Kering (2e), L’Oréal (4e), Hermès (8e). La France se distingue également par une agriculture de qualité (premier pays agricole de l’Union européenne). Valéry Giscard d’Estaing (président de la République française de 1974 à 1981) affirmait en 1975 : « L’agriculture est le pétrole vert de la France. »

L’idée du déclin français

Une France fracturée à l’intérieur 

Jean-François Gravier (géographe français) dans son ouvrage intitulé Paris et le désert français, publié en 1947, rendait compte des très grandes disparités territoriales qui existaient en France. En particulier entre la capitale et les régions reculées.

Ce constat, établi il y a près de 75 ans, peut encore paraître d’actualité. La quasi-totalité des fonctions économiques et politiques se trouve en région parisienne, et plus de 91 % des transactions financières se font à Paris. Dans une plus large mesure, la fracture sociale est une thèse qui est régulièrement évoquée en France et quelques épisodes récents, comme celui des Gilets jaunes, en attestent.

Tu peux donc faire un lien entre cette thèse de Jean-François Gravier et la fracture sociale (et territoriale) en France.

La peur systématique et maladive du déclin 

Yann Algan (économiste français) dans son livre intitulé La société de défiance publié en 2007 affirme : « Nous avons un manque de confiance en nous qui est le symptôme des nations en déclin. » Et il faut reconnaître que les Français semblent avoir une peur démesurée du déclin et du déclassement.

François Hollande déclarait à ce titre dans une interview consacrée au journal Le Monde en 2022 : « La France est un pays partagé entre le doute et la nostalgie de ce qu’il a pu être. »

Si tu en viens à évoquer le déclin français dans une dissertation ou dans une colle, il peut sembler très opportun d’avancer cet argument de la « peur du déclin ». Tu as maintenant deux références pour appuyer ton propos !

Une puissance parfois affaiblie dans les relations internationales

Cette idée de déclin français peut aussi prendre forme dans les relations internationales. Un épisode assez fort illustre cette idée. En 2013, François Hollande souhaite intervenir contre le régime syrien de Bachar-al-Assad pour condamner son utilisation d’armes chimiques. Toutefois, la France n’est pas suivie par les États-Unis et se retrouve seule dans sa volonté d’intervenir. Par conséquent, l’intervention française n’a pas eu lieu.

Cet épisode met en avant la dépendance en matière militaire de la France vis-à-vis des États-Unis. Dans l’OTAN, le constat est finalement le même : le budget militaire des États-Unis représentait en 2017 près de 70 % du budget militaire cumulé des membres. Donald Trump avait par ailleurs exigé le « partage du fardeau » financier de l’OTAN. Robert Kagan (géopoliticien américain) déclarait de son côté que dans l’OTAN, « les Américains font la cuisine, les Européens font la vaisselle ». 

Il est aussi très important de parler de la Françafrique (tu peux retrouver un article en cliquant ici). En effet, la France est de moins en moins désirée dans ses anciennes colonies, comme le démontre son expulsion du Mali en 2022. 

Un déclin économique réel

Pour finir, lorsqu’on aborde le déclin français, il faut évoquer l’idée du déclin économique. Nicolas Baverez (haut fonctionnaire français), dans son livre intitulé La France qui tombe, publié en 2003, met en exergue cette idée. Il explique notamment que le déclin économique français repose en partie sur des blocages économiques : record de fiscalité ou encore record du nombre de jours de grève par salarié dans l’Union européenne.

Tu pourras évoquer d’autres arguments, comme la désindustrialisation et les délocalisations (je te recommande de lire l’ouvrage de Nicolas Dufourcq, La Désindustrialisation de la France : 1995-2015). Les causes sont multiples, à la fois internes (trop peu de PME compétitives, instabilité du climat social, réglementations strictes), mais aussi externes (émergence économique des pays d’Asie, nouveaux ateliers du monde).

Par ailleurs, la France n’exploite pas suffisamment une force dont elle devrait pourtant tirer profit : sa façade maritime. Édouard Philippe (Premier ministre français de 2017 à 2020) déclarait en 2017 : « La France n’a pas un trafic maritime digne de sa façade maritime. » Bien que les armateurs français comme CMA CGM soient bien positionnés dans les classements mondiaux, il est vrai que les ports français sont fortement déclassés. Le premier port français est celui du Havre et arrive à la 76e position dans le monde. 

Une puissance qui se réinvente 

Une nation qui innove 

La start-up nation entend rester une grande puissance d’influence mondiale et dispose de nombreux leviers pour atteindre ses prétentions. Pierre Buhler (diplomate français), dans son livre intitulé La Puissance au XXIe siècle, affirme : « C’est par la recherche de l’innovation sous toutes ses formes que s’esquissent les lignes de fuite de la puissance. »

Et en matière d’innovation, la France agit. Tu peux par exemple évoquer le lancement de la Banque publique d’investissement (BPI France) en 2012, dont l’objectif est de financer le développement des TMP/PME/ETI en appui avec les politiques publiques de l’État. Plus de 1 000 entreprises nationales sont aidées chaque année par la BPI. De plus, le lancement de la French Tech en 2013 va dans cette même logique. La French Tech est une marque commune utilisable par les entreprises innovantes françaises afin de les mettre en avant. 

Je te partage un autre exemple qui montre que la France innove. À la fin du mois de mai 2023, une gigafactory (méga-usine) visant à produire des batteries électriques a été inaugurée à Douvrin, dans le Pas-de-Calais. Ce projet a été piloté par le Groupe PSA et l’entreprise Saft (filiale de TotalEnergies) aboutissant à la création d’une co-entreprise nommée Automotive Cells Company (ACC). Ce projet à cinq milliards d’euros, soutenu par la France, l’Allemagne et plus largement par l’Union européenne, traduit une ambition claire : produire d’ici 2030 près de 500 000 batteries par an pour réduire la dépendance aux fournisseurs asiatiques. La création d’ACC permet également de réindustrialiser le Pas-de-Calais par la création de 300 emplois en 2023.

Une puissance démultipliée grâce à l’Union européenne

La France a joué un rôle majeur dans la construction du projet européen, notamment avec l’aide de Jean Monnet et de Robert Schuman. Aujourd’hui, l’Union européenne apparaît comme un outil de puissance pour la France, une manière pour elle d’avoir un poids dans les relations internationales, de sécuriser son étranger en partageant avec ses voisins des intérêts communs (comme l’euro, par exemple).

Jacques Chirac, dans un discours prononcé devant le Bundestag en 2000, affirmait que « le projet européen est un formidable multiplicateur de puissance ». 

Finalement, l’idée réaliste de la puissance française

En définitive, on pourrait reprendre l’expression de Valéry Giscard d’Estaing, qui affirmait en 1975 : « La France est une grande puissance moyenne. » De son côté, le géographe Michel Foucher pense que « la France est une puissance moyenne de rang mondial ». Et ce, pour trois raisons principales.

C’est une puissance en raison de son histoire, de sa langue, de son influence culturelle, de la connaissance qu’on a d’elle à l’extérieur de ses frontières, de sa position dans les grandes institutions internationales ou encore de son indépendance stratégique. Mais c’est une puissance moyenne en raison de sa démographie, de son économie (si on la compare aux États-Unis ou à la Chine). Et c’est finalement une puissance moyenne de rang mondial, car elle conserve le troisième réseau diplomatique du monde, sa place au Conseil de Sécurité des Nations unies, une influence de premier plan dans l’Union européenne, ou encore la détention de l’arme nucléaire. Des puissances de ce type, il y en a très peu dans le monde. 

J’espère que tu as apprécié cet article. Tu peux être fier(ère) de l’avoir lu et j’espère que ces références t’aideront à faire la différence en colle et en dissertation.

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