union européenne

Dans cet article, tu découvriras des références, citations et exemples sur l’Union européenne et tu sauras dans quel contexte tu peux les utiliser. Important : il faut absolument que tu lises l’article de présentation des fiches références pour mieux comprendre ce nouveau format que nous te proposons. Bonne lecture !

La construction européenne

La nécessité de la construction européenne

Richard Coudenhove-Kalergi (homme politique naturalisé français en 1939) fait partie des grands penseurs à l’origine des projets modernes d’Europe unie durant l’entre-deux-guerres. Dans son livre intitulé Pan-Europa, publié en 1923, il explique que l’unification des États européens apparaît comme la seule solution pour assurer durablement la paix et la prospérité sur le continent et ainsi éviter que se reproduisent les horreurs de la Première Guerre mondiale. Tu peux utiliser cet ouvrage pour montrer que le projet européen prend de la consistance au début des années 1920 en évoquant par exemple l’Union paneuropéenne internationale (1926), organisation européenne fondée par Coudenhove-Kalergi.

Winston Churchill affirme en 1946 à l’université de Zurich : « Il nous faut créer quelque chose comme les États-Unis d’Europe. » L’objectif est une nouvelle fois d’accélérer la création du projet européen en oubliant définitivement la guerre (on se trouve cette fois après la Seconde Guerre mondiale). Tu peux aussi retenir que ce terme n’est pas nouveau puisqu’il avait été prononcé un siècle plus tôt par Victor Hugo au Congrès de la Paix de 1849 affirmant alors : « Un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les États-Unis d’Amérique, les États-Unis d’Europe. »

Le Printemps de l’Europe (1945-1949)

Denis de Rougemont (philosophe suisse) présent au Congrès de la Haye en 1948 déclare : « Jamais la guerre, la peur et la misère n’auront été mises en échec par un plus formidable adversaire. » Tu peux utiliser cette citation pour montrer l’essence même du projet européen : s’unir pour la paix. Ce rapprochement européen te permettra aussi d’embrayer sur la naissance de plusieurs organisations à cette période : OECE, Aide Marshall, OTAN, Traité de Londres, CEDH, etc. Attention tout de même : durant ce Congrès, des divisions naissent entre les fédéralistes et les confédéralistes. 

Robert Schuman est un homme d’État français considéré comme l’un des six « pères de l’Europe » : on compte avec lui Jean Monnet (Français), Konrad Adenauer (Allemand), Johan Willem Beyen (Néerlandais), Alcide De Gasperi (Italien), Paul-Henri Spaak (Belge). Robert Schuman a prononcé un discours fondateur dans la construction européenne le 9 mai 1950, aussi connu sous le nom du « discours de l’horloge », durant lequel il déclare : « Toute guerre entre la France et l’Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement impossible. » Il affirme que la production commune du charbon et de l’acier entre la France et l’Allemagne (et plus largement entre les pays européens) rendra la guerre matériellement impossible. Ce discours est fondateur dans la création de la CECA (créée quelques mois plus tard).

À retenir : le 9 mai est célébrée chaque année la journée de l’Europe pour rendre hommage au discours de Robert Schuman.

Fédéralistes vs confédéralistes : les divergences sur la nature du projet européen

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, des divisions sur la nature du projet européen émergent. D’une part, les fédéralistes souhaitent créer une Europe souveraine avec des règles communes et centrales (France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, etc.) et de l’autre, les partisans d’une confédération, c’est-à-dire ceux qui souhaitent une union d’États qui s’associent tout en gardant leur souveraineté (Royaume-Uni). À ce titre, Winston Churchill affirme en 1944 : « Chaque fois qu’il nous faudra choisir entre l’Europe et le grand large, nous choisirons toujours le grand large. » Tout est ici très clair : le Royaume-Uni entend ne jamais renoncer à sa souveraineté et conserver un partenariat fort avec les États-Unis. 

En 1957, la Communauté économique européenne (CEE) voit le jour avec six États : France, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, RFA, Italie. Le succès est retentissant : entre 1958 et 1970, le commerce intracommunautaire est multiplié par neuf et le taux de croissance moyen pour ces pays est de 5,3 % (contre 2,8 % au Royaume-Uni). Le Royaume-Uni prend alors conscience de l’importance de rejoindre la CEE pour son économie et fait deux demandes d’adhésion officielles, en 1963 et 1967, toutes les deux refusées par le Général de Gaulle. En effet, celui-ci pense que « le Royaume-Uni est le cheval de Troie des Américains » et que son adhésion apparaîtrait comme un risque pour la pérennité du projet européen. 

L’identité européenne

Quand l’Europe s’élargit 

Les élargissements de l’Union européenne apparaissent comme un moyen de dessiner l’identité européenne. Par exemple, en 1981, Valéry Giscard d’Estaing (Président de la République française de 1974 à 1981) affirmait : « On ne laisse pas Platon attendre à la porte de l’Union européenne. » Dans les années 1970, la Grèce, l’Espagne et le Portugal étaient trois dictatures (Franco et Salazar) et ces pays sont par la suite devenus des démocraties. Par conséquent, l’élargissement européen des années 1980 marque un tournant intéressant dans le positionnement de la CEE, dans la mesure où elle n’apparaît plus seulement comme une simple zone de libre-échange prospère, mais aussi comme une communauté souhaitant consolider les démocraties voisines aux économies instables.

Mais les élargissements doivent être contrôlés pour que l’identité européenne soit préservée. Ainsi, Daniel Vernet (ancien directeur du journal Le Monde) explique que « l’élargissement, surtout s’il est sans bornes, est synonyme de dilution de la construction européenne ». François Perroux (économiste français) disait aussi en 1974 que « gagnant en extension, l’Europe perd en intensité ». En conséquence, les critères de Copenhague instaurés en 1993 établissent des critères à l’entrée : État de droit (respect des principes démocratiques), économie de marché viable, reprise de l’acquis communautaire (un pays qui adhère à l’Union européenne ne peut pas faire une « Europe à la carte », il doit accepter toutes les règles de Bruxelles). 

Cette citation de François Perroux était en réalité le sujet ESH ESSEC de 2017 (sujet qui peut nous intéresser en géopolitique). N’hésite pas à retrouver une courte analyse en cliquant ici.

Une Union européenne… unie 

L’Union européenne a pour raison d’être : l’union. Elle se doit d’être unie dans les crises (économique, écologique, politique, identitaire, etc.), mais aussi sur la scène internationale. Le slogan de l’Union européenne vient rappeler cette idée : « Unie dans la diversité. » Dans cette même idée, Emmanuel Macron affirmait dans son discours à La Sorbonne en 2017 : « La seule voie qui assure notre avenir, c’est la refondation d’une Europe souveraine, unie et démocratique. » Il démontre que l’union des pays de l’Union européenne doit rester au cœur du projet européen. 

L’Europe écologique

La crise climatique prend de l’ampleur depuis quelques années et devient de plus en plus un sujet politique. L’Union européenne, qui ne cesse de promouvoir ses valeurs fondamentales dans le monde (respect des droits de l’homme, paix, prospérité), tient à avoir un rôle dans la politique climatique mondiale et à être par conséquent un exemple. En 2019, la Commission Von der Leyen a proposé un projet, le Pacte vert pour le Climat (projet adopté en 2021). La Présidente de la Commission européenne affirme « qu’à l’horizon 2030, l’Union sera le tout premier continent à présenter une architecture verte complète ». Le Pacte vert pour le Climat a pour objectif de rendre l’Europe neutre en carbone d’ici 2050 avec une réduction des émissions de CO2 de 55 % d’ici 2030 (par rapport aux niveaux de 1990). 

Cette citation peut se coupler avec des arguments importants lorsque tu évoques l’environnement comme fer de lance européen. Tu peux parler du positionnement fort de l’Union européenne en faveur de l’environnement à différentes COP (Rio en 1992, Kyoto en 1997 ou encore Paris en 2015), lui permettant de se positionner comme le leader mondial dans ce domaine. Tu peux aussi évoquer la Directive Habitats-Natura 2000 en 1992 pour la préservation des habitats naturels de la faune et de la flore, ou encore la Directive REACH en 2006 qui oblige les entreprises pétrochimiques à évaluer les risques de leur activité sur la santé humaine et sur l’environnement.

L’Union européenne parfois en difficulté

Un hard power invisible

Zaki Laïdi (politologue français) explique dans son livre intitulé La Norme sans la force, publié en 2013, que « la faiblesse congénitale de la puissance européenne reposerait donc sur son incapacité à ajouter à ses ressources de soft power les attributs du hard power ». On le sait, l’Union européenne a un soft power très vaste (valeurs, sport, culture, entreprises, mode de vie, etc.), mais manque d’un hard power développé. Retrouve une fiche de lecture sur cet ouvrage de Zaki Laïdi en cliquant ici.

Une Europe parfois naïve dans la mondialisation

Hubert Védrine (ancien ministre des Affaires étrangères) affirme que l’Union européenne est « l’idiot utile du village global ». En effet, dans un monde mondialisé, l’Union européenne veut promouvoir son modèle et ses valeurs : l’idée est alors de respecter les règles de l’OMC. C’est alors que l’Europe peut apparaître comme « l’idiot ». Par exemple, en 2013, les conséquences de la crise de la dette ont poussé les Grecs à mettre en vente le port du Pirée. L’entreprise chinoise Cosco a remporté le marché et a pris possession de 51 % des parts du port (16 % de plus suite à un nouvel accord en 2021). Un autre exemple : la route entre Łódź et Varsovie a fait l’objet d’un appel d’offres international en 2012, remporté par COVEC, une entreprise chinoise. Le problème de ces appels d’offres est qu’ils ne sont pas réciproques. La Chine n’ouvre pas tous ses marchés publics au reste du monde. 

Thomas Gomart (directeur de l’Institut français des relations internationales, IFRI) affirme dans son ouvrage intitulé Guerres invisibles (2021) que « l’Union européenne, après avoir perdu la bataille des moyens numériques, voudrait remporter celle des modèles ». Cette phrase établit un double constat. D’une part, l’Union européenne est complètement dépassée sur le marché des NTIC (même si elle ne s’avoue pas vaincue). Les grands du numérique s’appellent Google, Facebook, Amazon, Microsoft, Huawei, etc. Aucun nom européen. C’est une dépendance au numérique qui peut être synonyme de perte de souveraineté pour l’Europe. D’autre part, Thomas Gomart montre que l’Europe agit davantage autour des normes. Tu peux prendre l’exemple du RGPD (2016) qui vise à protéger les données et la vie privée des utilisateurs européens. 

Finalement, l’Europe se fait dans les crises 

Dans son histoire, l’Union européenne a connu de nombreuses crises : économique, écologique, politique, géopolitique, identitaire, migratoire, etc. Elle s’est même construite dans ce qui peut apparaître comme le niveau le plus élevé de la crise : la guerre. Jean Monnet, un des pères fondateurs de l’Europe, affirmait que : « L’Europe se fera dans les crises et sera la somme des solutions apportées à ces crises. » Tu dois comprendre que chaque crise permet ensuite à l’Europe de se développer et de s’approfondir. On pourrait parler d’une « Europe à réaction ».

Géopolitique de l’Union européenne

Les relations transatlantiques 

Victor Hugo au Congrès de la Paix de 1849 affirmait : « Un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les États-Unis d’Amérique, les États-Unis d’Europe, placés en face l’un de l’autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies. » Il mettait ainsi en avant des relations économiques fortes entre les deux blocs, et c’est toujours le cas. Les États-Unis demeurent les premiers partenaires commerciaux dans le domaine des services et le deuxième en ce qui concerne les échanges de marchandises (derrière la Chine). Cette citation (que tu peux raccourcir pour mieux la retenir) peut faire office d’une très belle accroche sur un sujet qui concernerait l’Union européenne et les États-Unis. Tu peux aussi l’insérer dans ton développement si tu parles des partenaires économiques de l’Union européenne.

Un officier français, dans un entretien confidentiel, affirmait en 2003 que : « C’est l’OTAN qui donne le rythme, et l’Union européenne court derrière. » Tu peux utiliser cette citation pour montrer que le hard power européen dépend en réalité grandement de l’OTAN. À ce titre, les débats sur l’OTAN et l’Europe de la défense font l’objet de divisions au sein de l’Union européenne : certains États de l’Union européenne souhaitent s’appuyer pleinement sur l’OTAN pour leur défense, quand d’autres aimeraient approfondir l’Europe de la défense. Par exemple, en 2003, lors de l’intervention américaine en Irak, les Dix de Vilnius, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont suivi les Américains (avec l’Espagne et la Pologne dans un premier temps), alors que la France, l’Allemagne et la Belgique s’étaient ouvertement opposées à cette intervention. 

L’Union européenne et l’Afrique

Edgar Morin (sociologue et philosophe français), dans son ouvrage intitulé Notre Europe : décomposition ou métamorphose ?, publié en 2014, affirme que « la Méditerranée problématise l’Europe ». Rien de mieux que la question migratoire et sa gestion pour illustrer cette idée. Les États européens ont en effet des positions divergentes sur le sujet. Tu peux évoquer un exemple marquant, celui de l’Ocean Viking. Ce bateau humanitaire, chargé de plus de 230 migrants, a erré des les eaux européennes pendant plusieurs semaines à la fin de l’année 2022, car aucun pays européen (en particulier l’Italie) ne voulait l’accueillir. C’est dans le port de Toulon que le bateau a fini par accoster. 

Bernard Kouchner (ministre des Affaires étrangères de 2007 à 2010) affirmait en 2008 : « La Méditerranée est au cœur de toutes les grandes problématiques : développement, migrations, accès à l’eau et à l’énergie, environnement et changement climatique. C’est au sud de l’Europe que notre avenir se joue. » Tu peux utiliser cette phrase pour introduire la politique européenne de voisinage (partenariat Euromed, par exemple).

La Commission européenne, dans un communiqué publié en 2020 intitulé « Vers une stratégie globale avec l’Afrique », déclarait : « Nous devons nous associer à l’Afrique, notre continent jumeau, pour relever ensemble les défis du XXIe siècle et approfondir nos perspectives d’avenir et nos intérêts communs. » Tu peux utiliser cette citation pour montrer que l’Union européenne tient à exploiter ses liens historiques avec l’Afrique pour l’aider à se développer (tout en conservant une certaine influence). Je te conseille de mentionner les accords ACP, qui sont des accords commerciaux visant à développer le libre-échange entre l’Union européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). Le nombre de pays partenaires dans ces accords ACP a évolué : 18 pays en 1963 (accords de Yaoundé), 46 pays en 1975 (accords de Lomé), 77 pays en 2000 (accords de Cotonou). 

Finalement, qu’est-ce que l’Europe ?

Jacques Delors (Président de la Commission européenne de 1985 à 1995), lors de son discours au Luxembourg en 1985, affirmait : « On ne peut pas écarter que dans 30 ans, l’Europe formera un OPNI, une sorte d’objet politique non identifié. » Cette phrase met en avant le fait qu’il est assez compliqué de définir le projet politique européen. 

Pour compléter cette première idée, on pourrait ajouter cette citation de Henry Kissinger (secrétaire d’État des États-Unis de 1973 à 1977) qui déclarait en 1970 : « L’Europe, quel numéro de téléphone ? » Et en réalité, on peut judicieusement se demander : qui gouverne l’Europe ? Le Président de la Commission européenne ? Le Président tournant ? Celui du Conseil européen ? C’est une difficulté qui peut affaiblir l’Europe sur la scène internationale et un épisode original illustre cette idée. En 2021, lors d’une rencontre entre Receip Tayyip Erdogan (Président de la Turquie), Charles Michel (Président du Conseil européen) et Ursula Von der Leyen (Présidente de la Commission européenne), le Président turc n’avait mis que deux fauteuils : un pour lui et un pour le Président de l’Union européenne.

Retrouve ici toutes les informations sur les relations entre la Turquie et l’Union européenne !

J’espère que tu as apprécié cet article. Tu peux être fier(ère) de l’avoir lu et j’espère que ces références t’aideront à faire la différence en dissertation et en colle. N’hésite pas à consulter tous nos articles de géopolitique !