Aussitôt sorti de l’épreuve, Major-Prépa te propose une analyse des sujets tombés lors de l’épreuve à chaud ! N’hésite pas à jeter un coup d’oeil à ce que nous avons pensé du sujet et ce à quoi nos premières réflexions nous ont mené avant d’assister au live de ce soir qui décryptera le sujet plus en profondeur ! En effet, cette année encore, Major-Prépa t’accompagne tous les jours pendant les concours : retrouve le Live Inside concours à 18h tout au long des concours ECRICOME
Pour les sujets, c’est par ici.
Analyse du sujet 2 de géopo ECRICOME 2023
Réflexion initiale
Il s’agit d’un sujet-débat relativement classique, qui est au cœur du programme de deuxième année (et en particulier de l’étude de l’Asie). Là aussi un sujet qui tout en ayant un libellé très géopolitique nécessite d’aborder des enjeux économiques (relations commerciales, flux de capitaux etc.) et illustre donc bien le caractère pluri-thématique du programme d’HGGMC.
Analyse des termes du sujet / enjeux
Il permet d’aborder les relations entre les deux géants démographiques de l’Asie au moment où l’Inde est désormais officiellement plus peuplée que la Chine, qui vient – elle – d’enregistrer une baisse de sa population pour la première année depuis la catastrophe du « grand bond en avant ». La Chine a néanmoins émergé avant l’Inde et son poids économique et politique dépasse largement celui de l’Inde. Pour autant les relations ne sont pas aussi asymétriques qu’on pourrait le penser. Comment l’expliquer ? Il faudra examiner les formes de partenariat qui ont pu se développer (dans quels domaines ? sous quelles formes ? avec quelles limites ?). Mais aussi les concurrences et les rivalités qui s’inscrivent dans une histoire. En revanche, il ne semble pas pertinent d’envisager un plan qui opposerait partenariats et rivalités. Concernant les limites temporelles et spatiales du sujet posé :
- ce sujet n’est pas un sujet spécifiquement historique mais il faut lui donner une certaine profondeur temporelle. Il ne paraît pas possible de ne pas remonter au moins au début des années 1960 (guerre sino-indienne de 1962) ;
- il ne faut surtout pas limiter l’espace d’étude aux problèmes frontaliers. L’une des cartes met en évidence les enjeux en Asie et en particulier dans l’océan indien. Mais on peut aussi élargir et aborder d’autres régions du monde (Afrique…)
Problématiser et organiser l’argumentation
Dans quelle mesure les relations sino-indiennes, marquées par une forte ambiguïté, reflètent-elles à la fois les ambitions et les fragilités des deux grandes puissances émergentes de l’Asie ? Est-ce seulement par opportunisme que Chine et Inde ont été capables dans les dernières décennies de développer des formes de partenariat ?
Sans bâtir un plan fondamentalement historique, il semble qu’une première partie qui remonte aux années 1960 et qui explique, par l’histoire, des relations depuis longtemps difficiles ainsi que des différends territoriaux anciens et toujours d’actualité puisse être pertinente. La deuxième partie pourrait permettre de mettre en évidence le développement de relations économiques, dans le cadre de la mondialisation et de l’émergence d’une partie de l’Asie, mais un important déficit commercial de l’Inde et une volonté de celle-ci d’éviter la dépendance à l’égard de la Chine (le fait que l’Inde ait finalement renoncé à participer au RCEP va dans ce sens). La troisième partie consisterait, elle, à montrer que la Chine et l’Inde ont un intérêt commun à lutter contre la domination de l’Occident et notamment des Etats-Unis (BRICS, OCS…) mais ont chacune des ambitions nationales fortes (voire nationalistes) et cela se traduit par des jeux d’alliances complexes (« collier de perles » vs « collier de fleurs », participation de l’Inde au Quad malgré la volonté de ne pas s’aligner sur les Etats-Unis…).
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