Retrouvez l’analyse du sujet de géopo ESSEC 2018 juste après la fin de l’épreuve !

Un sujet très (trop ?) classique par rapport aux standards de l’ESSEC, qui en aura forcément surpris plus d’un !

“La construction européenne confrontée à la question de la nation (1951-2018)”. Le sujet invitait le candidat à réfléchir (si ce n’avait pas déjà été fait) à la question du lien entre la construction de la CEE puis de l’UE confrontée aux intérêts et exigences nationaux. Un sujet d’actualité indéniablement, avec le nouveau souffle qu’Emmanuel Macron donne à l’Europe, la question migratoire, les problèmes de fiscalité dont le Luxembourg est au coeur, mais enfin, aussi, et surtout, le Brexit.

Les termes

La “construction européenne” invitait à questionner tous les sujets abordés par les nations lors depuis 1951 (et même un peu avant puisque l’inspiration européenne provient de l’après-guerre) sur la construction qui ne s’est pas faite en un jour, parmi lesquels :

  • La CEE/UE est passée d’une entité faite pour éviter une nouvelle guerre à une arme dans la mondialisation.
  • Rejoindre la construction : 27 États aux intérêts souvent divergents comme le groupe de Visegrad ou la Turquie qui postule par pur intérêt sans partager les idéaux européens
  • Le commerce et les sujets directement liés, comme les barrières tarifaires et les impôts
  • Les frontières, à la lumière de la crise migratoire, et la liberté des personnes
  • La contribution financière dans une juste mesure (cf “I want my money back” de Thatcher)
  • L’indépendance monétaire
  • etc

La “question de la nation” introduit les idéaux traditionnels comme l’indépendance, l’autonomie, l’armée, le commerce, etc… dont de nombreux partis politiques qui ont actuellement le vent en poupe se veulent le porte-bannières.

Le mot clé du sujet est très probablement “confrontée” qui postule indirectement que l’aventure européenne serait de fait incompatible avec les intérêts des pays. Certes, il fallait souligner que à de nombreuses reprises, l’indépendance et autres aspects de la nation avaient été attaqués par la construction européenne, mais nuancer sur le fait que les pays étaient CONFRONTÉS par nécessité, qu’ils s’unissaient dans la mondialisation, que ces contraintes pouvaient avoir des effets bénéfiques à terme. Car oui, être confronté à un problème n’est pas forcément un mal, donc la nuance est impérative.

Le candidat pouvait attaquer le sujet sous différents angles, et évoquer les (groupes de) pays qui se trouvaient désavantagés par rapport à d’autres (comme la France et les travailleurs détachés d’Europe de l’Est).

Attaquer le sujet

Il ne fallait pas se contenter d’énumérer les problèmes que posaient la construction européenne, mais bien ramener à chaque fois le problème à la question de la nation. Exemple : “avec l’euro, la France ne contrôle plus sa monnaie et ne jouit plus de la même indépendance qu’elle avait avec le franc. L’indépendance française s’est donc érodée. Cependant, la France fait entendre sa voix et est un acteur majeur dans la gestion de la seconde monnaie la plus utilisée au monde.” L’armée était aussi un exemple de choix pour montrer que la France, un acteur majeur de la construction, se refusait à perdre son indépendance militaire au profit d’une armée européenne, et préfère simplement contribuer à quelques opérations, intervenir par elle-même, ou défendre une remilitarisation allemande.

Enfin, un autre point de vue abordable était que “la nation” n’était pas unie face à la construction, et que ce qui semble satisfaire le milieu des affaires dans la construction européenne déplait aux classes populaires qui voient l’UE comme un accélérateur de concurrence, de délocalisation et d’érosion de la puissance nationale. Manque de pédagogie des politiques ? Craintes justifiées ? Tous les points de vue étaient bonds pour donner du relief à sa copie.

“Explication – Lien avec le sujet – Nuance.”

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