typologie

Une typologie ? Qu’est-ce que cela signifie ? On t’explique tout sur cette méthode extrêmement importante en géopolitique !

Qu’est-ce qu’une typologie ?

La typologie est un système de classification par élaboration des formes typiques d’une réalité complexe.

En géopolitique, faire une typologie revient donc à décomposer un terme général en sous-catégories mutuellement exclusives et collectivement exhaustives, contribuant chacune à expliquer un phénomène global.

Pourquoi faire une typologie ?

Faire une typologie a plusieurs avantages : 

  • Faire preuve d’un niveau d’analyse fin et précis.
  • Éviter les généralités en distinguant les cas et leurs implications.
  • Créer des distinctions parfois à l’origine du plan choisi (parties ou sous-parties).
  • Être exhaustif en traitant tous les aspects du sujet, notamment les moins instinctifs.
  • Réaliser une meilleure introduction et différencier sa copie.
  • Trouver facilement des idées grâce à une analyse plus poussée des termes du sujet. 

Où et quand ?

Les typologies doivent être faites dès l’analyse des termes du sujet, c’est-à-dire dès les premières minutes au brouillon. Elles seront présentées de manière rédigée dans l’introduction, plus précisément dans l’analyse du sujet après l’accroche. 

Chaque terme sujet à une typologie devra être défini puis décomposé en sous-catégories. Si le terme est espaces, on choisira par exemple comme sous-catégories le maritime, l’aérien, le spatial et le numérique. Il n’existe pas de minimum ni de maximum pour ces catégories. Toutefois, il est préférable de se limiter à quatre ou cinq sous-catégories par terme pour ne pas citer des notions qui ne seront jamais traitées dans la copie. 

Concernant le nombre de typologies à effectuer, pas de maximum, mais les multiplier rendra la dissertation illisible dans son déroulé. Mieux vaut se limiter à une ou deux typologies, en priorité pour les termes du sujet qui en nécessitent une.

Comment ?

Voici quelques exemples de typologies à connaître (autres décompositions possibles) : 

  • Espaces : maritime, aérien, extra-atmosphérique, numérique.
  • Régimes : démocratie, autoritarisme, totalitarisme, dictature, monarchie, monarchie parlementaire.
  • Acteurs : États, FTN, associations, ONG, instances intergouvernementales, individus, milices.
  • Puissances : révisionnistes, émergentes, dominantes, tiers-monde.
  • Ressources : naturelles, économiques, humaines, numériques, cognitives.
  • Guerres : économiques, numériques, traditionnelles ou directes, indirectes, par pays interposés.
  • Migrations : climatique, économique/de travail, politique, migration forcée (déportation), migration d’études.
  • Frontières : réelles, symboliques, numériques.
  • Pouvoir : soft power, hard power, sharp power ou capacité de faire, faire faire, empêcher de faire et refuser de faire, voire aussi de laisser faire (Serge Sur).
  • Maîtrise : contrôle, influence, résistance (face aux risques, par exemple).

La typologie des termes clés doit être, au minimum, brièvement développée dans l’introduction. Il ne faut pas avoir peur de développer la typologie plus longuement, car c’est un véritable atout dans la copie et un facteur différenciant. On doit ensuite retrouver ces distinctions au cœur de la dissertation.

Un indice pour repérer une typologie nécessaire : lorsque l’un des termes du sujet est au pluriel (les puissances, les frontières…). 

Extrait de copie

Pour terminer, tu peux jeter un œil à cet extrait de l’introduction d’une copie notée 20/20 à l’ESSEC (2021) mettant en place des typologies.

La maîtrise est synonyme de contrôle et de bonne gestion. Maîtriser les espaces communs, c’est exercer une souveraineté sur l’espace, le placer sous influence et domination au détriment des autres États qui désirent potentiellement être des acteurs dans la même zone. Mais la maîtrise est aussi associée à la résistance face aux risques, notamment naturels. Par exemple, la maîtrise du territoire est une explication à la montée en puissance du Japon après 1945.

Les espaces sont à distinguer des territoires, qui sont des espaces appropriés par les hommes. Ainsi, les espaces deviennent de plus en plus des territoires, avec des phénomènes tels que la territorialisation de la mer. Il existe bien une typologie des espaces communs (maritime, aérien, extra-atmosphérique et numérique), c’est-à-dire en partage mais sur lesquels vont apparaître des conflits de souveraineté. L’espace maritime est historiquement un espace de projection de puissance selon les théories de Mahan qui développe le concept de « thalassocratie », tandis que l’espace numérique (ou cyberespace) est un nouvel enjeu apparu dans le cadre de la mondialisation (extension de l’économie marchande à l’ensemble de la planète, mettant en relation les territoires et les hommes qui y vivent) et d’un « nouveau capitalisme numérique » (Daniel Cohen et Pierre Royer).

L’enjeu est ce que l’on met en jeu, ce que l’on peut espérer gagner ou perdre, et il se distingue du défi qui concerne davantage des thématiques d’avenir. Les enjeux sont actuels et sont des enjeux de puissance, capacité de faire, faire faire, refuser de faire et empêcher de faire selon Serge Sur, voire capacité de laisser faire.

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