géopolitique du moyen orient

Mise en contexte

Le 19 décembre 2018, l’ONU a adopté* le « Pacte de Marrakech » (Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières), démontrant ainsi une volonté de prendre en main un des enjeux majeurs du XXIsiècle : les migrations. De façon plus large, les mobilités représentent un large ensemble d’enjeux et de tensions (internes comme externes). Premièrement car le phénomène est complètement mondialisé. Et deuxièmement car il est appuyé par de nombreux facteurs.

Tout d’abord, que l’on fasse ou non la distinction entre mobilité (touristique, par exemple) et migration, la révolution des transports les a clairement accentuées. Tout simplement car elle les a facilitées : par voie maritime, terrestre ou aérienne, le transport s’est largement démocratisé. En témoigne le nombre de visiteurs annuels en perpétuelle hausse dans certains pays (France, Espagne, États-Unis…). La France vise d’ailleurs les 100 millions de visiteurs par an d’ici à 2020. Mais le phénomène mondial ne s’arrête pas au tourisme, il touche bien entendu aussi les migrations. Celles-ci sont de différentes natures (nous distinguerons les migrations économiques et forcées), mais présentes sur tous les continents. Que ce soit pour fuir l’insécurité de la Syrie, la faillite du Venezuela, aller étudier aux États-Unis ou bien travailler au Qatar.

La pauvreté est donc un premier facteur, et ce ne sont pas les 10 pays au PIB/habitant le plus faible (tous africains) qui diront le contraire. A contrario, le développement économique peut lui aussi être un facteur. En effet, les États du Golfe attirent par manque de main-d’œuvre et un pays comme l’Inde est tenté d’inciter ses élites à aller se former en Occident. Bien entendu, les guerres civiles (Syrie, Irak…) et les persécutions de populations (Birmanie, Xinjiang) sont également des facteurs de migrations importants. Un nouvel élément fait depuis peu son apparition : la pression climatique. Le Bangladesh, dont la population croît de façon exponentielle, devrait perdre environ 20 % de ses terres du fait de l’augmentation du niveau des eaux d’ici 2025. Représentant 25 à 30 millions de réfugiés climatiques.

Tous ces éléments sont vecteurs de tensions. Internes, tout d’abord, avec une montée des mouvements nationalistes (souvent hostiles aux migrations), ainsi que le durcissement de certaines frontières. Externes, également, avec les divisions entre États sur le sujet (au sein de l’UE notamment). Les enjeux économiques sont aussi de taille. Les remises des diasporas représentent pour certains États un pourcentage non négligeable de leurs ressources. Et certains États n’hésitent pas à marchander les avantages liés à une migration dans leur pays (Malte, Grenade, Sainte-Lucie…).
Face à cela, la gouvernance mondiale est en mal de solutions. Le Pacte de Marrakech n’est pas, dans la logique onusienne, contraignant. Les mesures protectionnistes se font également de plus en plus nombreuses.

La carte

Conclusion

Un sujet sur les migrations peut paraître restreint, pourtant il impliquerait un grand nombre de pays et énormément de dimensions différentes (conflits, économie, politique internationale, gouvernance mondiale…). En ce sens-là, et vu que c’est un enjeu majeur de notre siècle, un tel sujet semble probable. Il serait alors important d’en cerner les limites (migrations ou mobilités, par exemple), et de tenter d’être original (avec pourquoi pas des exemples concrets de migrations climatiques ou de ventes de nationalité).

*152 pays ont voté pour, cinq contre (les États-Unis, la Hongrie, Israël, la Pologne et la République tchèque) et 12 se sont abstenus (l‘Algérie, l’Australie, l’Autriche, la Bulgarie, le Chili, l’Italie, la Lettonie, la Libye, le Liechtenstein, la Roumanie, la Suisse et Singapour).

Sources :

https://news.un.org/fr/story/2018/12/1032201

https://www.letemps.ch/monde/face-changement-climatique-bangladesh-nest-pre