guerre

La guerre et ses nouvelles formes au XXIᵉ siècle, un sujet chaud ? Oui ! La guerre et la façon de faire la guerre ont changé au cours des dernières années. La guerre sous ses nouvelles formes est source de débats. Entre innovations technologiques, interdépendance croissante des États, complexité de la scène internationale, les conflits ont adopté de nouvelles formes. Mais est-ce pour autant que la guerre traditionnelle a disparu ?

Nous allons traiter ce thème comme si c’était un sujet de dissertation. Ainsi, nous te présenterons une forme de plan détaillé.

Si tu veux approfondir tes connaissances sur les conflits en cours, nous t’invitons à lire cet article sur les guerres d’aujourd’hui.

I – La guerre est aujourd’hui multiforme et elle adopte de nouveaux modèles

De la guerre interétatique classique à la guerre intraétatique aujourd’hui

  • Les guerres interétatiques n’existent plus tellement, à l’exception de la Russie avec l’Ukraine, même si c’est un cas particulier, car l’Ukraine faisait partie de l’URSS. Depuis la fin de la guerre froide, les guerres se font surtout entre un État en particulier et une coalition d’États à laquelle s’ajoute l’intervention d’une ou plusieurs organisations internationales (cf. Irak [1991-2003], Afghanistan [2003], Éthiopie- Érythrée [1998-2000]).
  • Aujourd’hui, il y a surtout des guerres internes : ex-Yougoslavie, Libye, Syrie, Yémen, Sud-Soudan, Tigré en Éthiopie, en raison de la fragilité des États et des régimes en place. Tout cela s’accompagne d’une montée des extrêmes dans la région, qui profitent de l’instabilité (EI, Al-Qaïda).

 Des guerres sur des territoires divers : signe d’une insécurité permanente

  • Terrorisme : organisation réticulaire qui fait que les terroristes sont à la fois partout et nulle part, difficilement contrôlables, ils parviennent à communiquer à travers les quatre coins du monde.
  • Cyberespace : avec les exemples d’accusations contre la Russie pendant la campagne présidentielle américaine en 2016. En 2021, la Lituanie est victime d’attaques de la part de la Chine, car elle a autorisé un bureau de représentation pour Taïwan.
  • Espace extra-atmosphérique : fin 2021, essai russe de destruction d’un satellite réussi.

Des guerres de la mondialisation

  • Les guerres d’aujourd’hui sont caractérisées par leur lien constant à la mondialisation. Mary Kaldor (New and Old Wars).
  • Guerres économiques avec Edward Luttwak (From Geopolitics to Geoeconomics). Selon lui, la R&D est une nouvelle arme de guerre. Par exemple, la guerre commerciale à coups de barrières douanières entre la Chine et les États-Unis en est un témoignage.
  • Terrorisme dans son organisation même : par son jeu d’échelles, sa construction réticulaire incarne la mondialisation (terreur par l’image, utilisation des réseaux sociaux et NTIC). Il implique les mêmes conséquences que la mondialisation : une volonté de l’État de s’affirmer, un enfermement des États sur eux-mêmes, la montée au pouvoir des populistes dans les PID.

II – Ainsi, la guerre contribue à un « état de violence généralisé » (Frédéric Gros) qui efface la distinction entre la guerre et la paix

Les grandes puissances militaires peinent à s’adapter aux guerres asymétriques

  • La puissance militaire classique est en difficulté, car l’ennemi prend de nouvelles formes : développement du phénomène milicien, les combattants se fondent dans la population civile qu’ils utilisent comme bouclier (cf. terrorisme), les puissances classiques se retrouvent impuissantes (B. Badie, L’Impuissance de la puissance).
  • Maîtrise de l’espace extra-atmosphérique : la Chine, la Russie, la Corée du Nord en avance. Les missiles balistiques et hypersoniques effectuent une partie de leur trajectoire dans l’espace extra-atmosphérique, ce qui inquiète les États-Unis.
  • Maîtrise du cyberespace : dans cette volonté de maîtrise du cyberespace, la France crée en 2016 un système de riposte face aux attaques.

La guerre est de plus en plus irrégulière et de moins en moins légitime

  • La violence de la guerre et son irrégularité : les conflits au Moyen-Orient par exemple semblent ne jamais vraiment s’arrêter, ils s’arrêtent pour reprendre ensuite.
  • Trois règles = guerre n’est pas légitime (S. Rosière) : si l’acteur est non étatique, si on utilise des armes non conventionnelles, si les cibles sont des civils – droit de la guerre (1907, La Haye) et droit humanitaire de la guerre (Convention de Genève) pas respectés.

Ce qui implique l’idée d’une paix par la force toutefois difficilement atteignable

  • La paix par la force : dans les années 1990, la justification de l’idée d’intervention repose sur la notion de guerre juste (cf. Michael Walzer), une guerre « justifiable, défendable, voire moralement nécessaire au vu des alternatives possibles ».
  • La paix plus difficile : les conflits repartent, les combattants gardent leurs armes, les problèmes structurels demeurent (faiblesse des institutions, absence de développement). Le règlement des conflits nécessite des politiques très ambitieuses (reconstruction de l’État, de la nation, de l’économie), mais qui sont peu susceptibles d’être mises en place dans des États déchirés par la guerre. Les situations de conflits peuvent durer plusieurs décennies, comme en Afghanistan, en Irak. On observe le développement de sociétés guerrières.

III – Mais avant d’être un nouveau type, la guerre est surtout en mutation et reflète un chaos international

L’intérêt pour la puissance militaire témoigne d’un retour à une vision réaliste et classique de la guerre

  • Augmentation des budgets militaires avec le terrorisme : 2 113 milliards de dollars dans le monde, un record pour les dépenses militaires à travers le monde en 2021.
  • Retour à la course aux armements impulsé par les émergents.
  • Renforcement des coopérations militaires : OTAN, AUKUS, QUAD.

Un modèle caricatural de nouvelles conflictualités, la guerre froide est une fausse rupture

  • La guerre a toujours coexisté avec plusieurs autres formes de guerres : le terrorisme n’est pas si nouveau. On avait déjà des attentats terroristes bien avant 2001, certes d’une tout autre forme. En 1800, Napoléon Bonaparte échappe par exemple à un attentat à la bombe perpétré par des royalistes !
  • 1989, une fausse rupture : les guerres civiles dominent, mais depuis 1945, avec les conflits de décolonisation, on imagine souvent que c’est à la fin de la guerre froide que de nouveaux types de conflits se sont développés, mais c’est une vision assez caricaturale. La décolonisation a donné naissance à des États faibles. La fin de la guerre froide n’a pas non plus amené à une hausse importante du nombre de conflits. Au contraire, on note une baisse de la conflictualité après 1995.

La guerre entre grandes puissances est un risque encore présent et l’omniprésence de la guerre témoigne d’un désordre géostratégique dans le monde

  • Guerre entre grandes puissances encore présente : on relève déjà la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la montée des tensions en mer de Chine/Indopacifique, l’enjeu de Taïwan pour les États-Unis et la Chine, etc. En 2021, 50 000 soldats indiens se trouvent à la frontière entre la Chine et l’Inde (cf. conflits territoriaux au Cachemire).
  • Un désordre international, car il n’y aurait plus de leadership mondial : le monde serait apolaire (Hubert Védrine), donc les pays useraient de tous les moyens pour imposer leur leadership. Il s’agit d’une idée à nuancer, surtout au vu de l’actualité.

Te voici désormais incollable pour un éventuel sujet de colle sur la guerre en géopolitique en prépa ECG. Pour t’informer sur l’actualité, n’hésite pas à consulter nos autres articles !