Royaume-Uni Union européenne

Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont une histoire commune courte mais intense. D’abord en faveur du développement d’un projet européen, les Britanniques ont finalement privilégié dans les années 1960 la coopération économique au fédéralisme européen. C’est en 1973 que le Royaume-Uni rejoint officiellement la CEE. Aujourd’hui, les Britanniques restent les seuls à avoir quitté l’Union européenne. Cet article va donc t’aider à revoir les points essentiels de cette histoire entre le Royaume-Uni et l’UE !

Unionistes vs Fédéralistes

Après la Seconde Guerre mondiale, la volonté de construire un projet commun

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, on comprend vite que plusieurs pays européens comme la France et le Royaume-Uni aimeraient construire quelque chose ensemble. C’est dans cette perspective que Winston Churchill prononce deux discours essentiels dans l’idée de projet de construction européenne. D’abord, à Fulton où il évoque l’existence du « rideau de fer », puis à Zurich en 1946, où il affirme : « il nous faut créer quelque chose comme « les États-Unis d’Europe » ». Il se rallie de cette manière aux thèses d’Aristide Briand : il faut aller plus loin dans la construction européenne. Quelques organisations européennes sont fondées (on peut penser au Conseil de l’Europe en 1949 avec la signature du Traité de Londres).

Je t’invite à lire cet article sur les premiers pas de l’Union européenne.

Mais deux visions qui s’opposent

Si les deux pays moteurs de cette première étape de la construction européenne sont la France et le Royaume-Uni, des oppositions sur la définition du projet européen émergent rapidement.

Le Royaume-Uni soutenait principalement une vision unioniste de l’Europe. Les Britanniques favorisaient une coopération intergouvernementale souple entre les différents États souverains plutôt qu’une intégration politique approfondie. Ainsi, le Royaume-Uni souhaitait conserver sa souveraineté nationale mais développer une coopération économique entre les pays européens.

La France, à travers des figures emblématiques tells que Jean Monnet et Robert Schuman, soutenait une vision plus fédéraliste du projet européen. Cette approche visait à créer une intégration plus profonde entre les États européens, en mettant en place des institutions supranationales. Ainsi, les fédéralistes croyaient que seule une union politique et économique étroite pouvait garantir la paix et la stabilité en Europe après les ravages de la guerre.

Ainsi, la France finit par abandonner ses projets de construction européenne avec le Royaume-Uni et se tourne vers d’autres pays : la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Italie et l’Allemagne de l’Ouest (RFA).

AELE vs CEE

Ces deux visions ont abouti à la création de deux formes de coopérations distinctes. D’un côté, l’Association européenne de libre-échange (AELE) a été fondée en 1960 par le Royaume-Uni, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Suisse, l’Autriche et le Portugal. Cette association visait à promouvoir le libre-échange entre ses membres sans instaurer une union douanière ni des politiques communes.

La CEE a quant à elle été créée en 1957 par la signature du traité de Rome par la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Italie et l’Allemagne de l’Ouest (RFA). La CEE cherchait une intégration plus profonde, avec une union douanière et des politiques communes, notamment dans les domaines de l’agriculture et du commerce extérieur.

De la volonté de rapprochement à l’intégration

AELE vs CEE : le bilan

Entre 1958 et 1970, le commerce intra-communautaire au sein de la CEE est multiplié par 9. Les échanges entre pays membres de la CEE et les pays tiers sont multipliés par 3. Durant ces 12 années, notamment marquées par la période des Trente Glorieuses, les 6 pays de la CEE connaissent un taux de croissance moyen de 5,3% (c’est 2,8% au Royaume-Uni et 3,5% aux États-Unis).

De son côté, l’AELE semble fonctionner au ralenti et son poids économique apparait très léger face à celui de la CEE.

Les premières demandes d’adhésion dans les années 1960

Par conséquent, les Britanniques sont pragmatiques et changent leur stratégie : ils mettent de côté l’AELE et se portent candidats à la CEE dès 1961. Cela prouve que la CEE fonctionne est vouée à s’élargir. Mais le Général de Gaulle considère le Royaume-Uni comme le « cheval de Troie des États-Unis » et voit d’un mauvais œil la possible contestation du leadership français dans la Communauté. Il s’oppose ainsi à l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE en 1963 et en 1967.

L’entrée officielle du Royaume-Uni dans l’UE en 1973

Finalement, en 1972, le Traité de Bruxelles permet l’adhésion de 3 pays dans la CEE : le Royaume-Uni, l’Irlande et le Danemark, alors que la Norvège refuse d’entrer dans la CEE pour rester indépendante. Le Royaume-Uni fait donc désormais partie de la CEE.

Le Royaume-Uni et la déconstruction européenne

Les opting-out britanniques

Les options de retrait dans l’Union européenne (connues le terme anglais d’opting-out) sont des exceptions au droit de l’Union européenne. Le Royaume-Uni est un des pays de l’UE a avoir le plus utilisé les opting-out. Un exemple marquant peut être sa demande de ne pas rejoindre la zone euro. En effet, dans le cadre du traité de Maastricht, le Royaume-Uni a obtenu un opting-out lui permettant de ne pas rejoindre la zone euro et donc de conserver la livre sterling comme monnaie nationale. Cet opting-out a permis au Royaume-Uni de garder le contrôle sur sa politique monétaire et sur sa devise.

Le Brexit

Pendant sa campgne de 2015, David Cameron a fait une promesse : en cas de réélection, il organisera un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. Réélu en 2015, il tient alors sa promesse : le référendum sur le Brexit est organisé. Après des campagnes de désinformation et de propagande en partie menées par le parti UKIP de Nigel Farage, le « leave » l’emporte avec 51,9% des voix. C’est une première dans l’histoire de l’Union européenne : un pays quitte l’Union.

C’est la fin de cet article. N’hésite pas à lire notre article fiche références sur l’Union européenne pour enrichir tes colles et tes dissertations !

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