Si tu lis cet article, c’est probablement que tu fais partie de la team des « anxieux du jour J ». Je te parle ici des cinq premières minutes de tes 4 heures, celles de la descente d’adrénaline, de la retombée de stress après avoir retourné le sujet. Une fois le sujet devant les yeux, malheureusement pour toi, il ne sera pas toujours celui que tu aurais préféré ou « prédit ». Tu peux donc vite te dire que le sujet est trop dur, que tu aurais dû mieux relire cette fiche, ne pas faire l’impasse sur cette notion, mieux écouter ce cours… Cependant, le sujet que tu devras rendre dans 4 heures sera celui-là et pas un autre ! Alors, je vais te donner quelques petites règles à te fixer afin d’aborder sereinement ces premières minutes, et ce, PEU IMPORTE le sujet, aussi « exotique » soit-il. Fini le syndrome de la page blanche !

En géopolitique, pas de hors programme

Avant d’arriver dans la salle, dis-toi que tu as de la chance, car si tu regardes bien les annales, chaque sujet contient au moins une notion clé du programme. Trop cool, tu auras forcément des choses à dire ! Tu peux donc retourner le sujet, en te disant que si tu n’as pas fait d’impasse, tu as forcément révisé ce qu’il y a sur ta feuille.

Plus encore, quand bien même tu connaîtrais moins un chapitre, on retrouve dans chaque cours tellement d’exemples de pays, de thèmes répétés (industrie, technologie, environnement, agriculture…) que tu trouveras forcément de quoi faire en creusant.

Tant qu’on n’a pas défini les termes du sujet, interdit de se dire que c’est impossible

 En effet, tout se joue dans la définition des termes. C’est aussi pour cela que tout au long de ta prépa et dans tes révisions, je te conseille d’y dédier un temps spécifique.

Le sujet est posé par le concepteur d’une certaine manière, avec ses mots et pas d’autres, et c’est en détaillant chaque mot au brouillon que tu trouveras ensuite les ramifications pour construire petit à petit tes parties et sous-parties.

Prenons un exemple pour rendre ça un peu plus concret

Le sujet 2023 à l’ESCP : « Instabilités et violences en Amérique latine ».

Je vais te donner ici un exemple pour organiser ta réflexion dans la définition des termes et te montrer à quel point il y a des choses à dire sur un sujet qui, aux premiers abords, paraît assez restreint.

« Amérique latine »

Ici, l’aire régionale concernée. Tu écris donc sur ton brouillon la définition précise que tu as apprise, la plus complète possible, en appuyant bien sur le fait que c’est une aire plurielle et fragmentée (on voit déjà ici le lien avec les instabilités et les violences), qu’elle a une histoire précise (ici, déjà ta perspective historique, et hop une sous-partie).

C’est également grâce à l’aire régionale que doivent déjà te sauter aux yeux les enjeux que tu dois aborder, peu importe les autres mots du sujet.

« Instabilités »

Quand tu as un mot générique comme celui-ci et que tu ne connais pas forcément de thèse ou de termes rattachés, définis-le simplement comme il le serait dans le dictionnaire. Puis, pense à le décliner en domaines de connaissance en te rattachant sans cesse à l’aire régionale ou au thème demandé.

Tu peux en faire ici d’autant plus une typologie, car le mot est au pluriel : les instabilités peuvent être économiques (paragraphe sur la géoéconomie), politiques (tu pourras aborder l’aspect à la fois de la politique interne, les crises et leurs effets sur la population, la terre, l’économie, voire déjà décider d’une étude de cas que tu connais bien à propos), sociologiques.

Pense également à qui (acteurs), pourquoi (les relations internationales, son passé…), comment (militaire, culturel, diplomatique…), les nuances d’instabilités, les nouveaux enjeux qui créent l’instabilité (climatique, technologique, ethnique). Ici, on voit bourgeonner les thèmes de tes sous-parties, qu’il faudra bien sûr, dans un second temps, organiser.

Mais attention, les instabilités ne sont pas les violences

« Violences » (typologie, car également au pluriel) : de même, ici, tu pourras insister sur les différents trafics, les guérillas, une notion plus précise que « instabilités » qui te permet donc de te rendre plus pointu(e) et de multiplier les exemples.

Les mots de liaison sont ton arme fatale, c’est ce qui va te permettre de juger la profondeur d’étude que le sujet te demande à propos du thème. Ici, « et » insiste sur à quel point les notions s’influencent, s’entraînent, qu’elles sont intimement liées. Mais attention à bien les prendre séparément et se rappeler leur définition tout au long de la dissertation. D’où l’importance du travail sur le brouillon en amont. « en » insiste également sur à quel point les instabilités et violences sont ancrées en Amérique latine, et qu’elles font partie intégrante de son identité.

Tu retrouves donc ici, grâce aux « petits mots » dans ton sujet, les lianes qui lient toutes les notions qui ont fusé lorsque les termes sont définis.

Une fois ce travail fait, donne-moi une seule raison de paniquer

 Tu as donc vu, avec ce court exemple, que le sujet que tu auras sera forcément atteignable. Voire, il peut maintenant être facile de te noyer dans tes informations et ne plus savoir où donner de la tête, sacré paradoxe…

Maintenant que tu sais comment éviter de paniquer et que tu connais les notions que tu devras aborder, à toi de construire ton introduction, puis de fixer ta problématique et ton plan. Ces derniers se rapprocheront au maximum de l’esprit que tu souhaites donner à ta dissertation !

N’hésite pas à consulter tous nos articles de géopolitique !