“L’effet Macron” est bien là. Reprise de la consommation, confiance des ménages record depuis dix ans, et maintenant consécration internationale. D’après le Centre de diplomatie de l’Université de Californie du Sud et le cabinet de conseil en communication Portland, la France serait devenue la nation la plus influente dans le monde, devant le Royaume-Uni et les Etats-Unis, suivis ensuite par l’Allemagne et le Canada.
Le critère évalué ici est celui du Soft Power, concept aujourd’hui bien connu inventé par le théoricien américain des relations internationales Joseph Nye. Ce dernier définit le Soft Power comme « la capacité d’obtenir ce que l’on veut grâce à l’attractivité plutôt qu’avec la coercition ou l’argent. » En d’autres termes, être capable de convaincre les autres acteurs d’accepter ses propres préférences. Cela passe principalement par l’attractivité économique, culturelle et diplomatique.
Pour le responsable de l’enquête Johnathan McClory, “Le Soft Power de la France a sans aucun doute été encouragé par la défaite du Front national et l’élection du plus jeune président de son Histoire, Emmanuel Macron. Élu sur la base d’un programme de réformes pro-européennes, le président surfe sur une vague de popularité nationale et internationale.” On soulignera également les récents succès diplomatiques tels que la COP 21 ou l’accord sur le nucléaire iranien où la France a joué un rôle central.
Mais ce qui permet à la France de passer de la cinquième à la première place et de détrôner ses concurrents anglo-saxons reste avant tout le tollé international du Brexit et de l’élection de Donald Trump. Ces choix électoraux ont largement affecté le prestige de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis sur la scène internationale.
A Joseph Nye lui-même d’ajouter : “Dans des circonstances normales, le ‘soft power’ est une valeur relativement stable. Mais nous ne sommes pas dans des circonstances normales. Le résultat de cette enquête reflète le changement dans l’équilibre des influences mondiales […]. Le désir de Donald Trump de faire passer ‘l’Amérique d’abord’ sape le ‘soft power’ des États-Unis.“