Voici l’actualité géopolitique de la semaine du 4 décembre 2023 ! Tu trouveras les six faits majeurs à retenir.
Élections présidentielles en Égypte
Les Egyptiens sont appelés aux urnes ce week-end pour les élections présidentielles égyptiennes. Le président sortant, le maréchal Al-Sissi, semble assuré d’emporter un troisième mandat. Les résultats seront annoncés le 18 décembre. Une opposition s’est dessinée mais a été écartée rapidement. L’un de ses représentants est aujourd’hui en prison et l’autre en attente de son procès. Il semble très difficile de déloger le maréchal Al-Sissi, au pouvoir depuis le coup d’Etat du 3 juillet 2013, durant lequel il a écarté Mohamed Morsi (issu des Frères Musulmans). Pour rappel, l’Egypte traverse une des plus graves crises économiques de son histoire, avec près de deux tiers de sa population vivant sous le seuil de pauvreté.
Russie – Ukraine : trois faits notables cette semaine
Vladimir Poutine a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 17 mars 2024. Il a aujourd’hui 71 ans et est au pouvoir depuis 1999. Selon les proches de Poutine, la thématique principale de la campagne présidentielle du chef d’Etat sera “la lutte contre l’influence occidentale”.
L’aide internationale à l’Ukraine est au plus bas depuis le début de l’invasion russe. L’aide a baissé de 90% en un an, selon un rapport de l’Institut Kiel. L’institut allemand montre que le nombre de pays donateurs se réduit. Toutefois, parmi les principaux donateurs financiers et pourvoyeurs d’armes, on compte toujours : les Etats-Unis, l’Allemagne, les pays du nord et de l’est de l’Europe.
Les athlètes russes et biélorusses ont été autorisés à participer aux Jeux Olympiques de Paris 2024 sous bannière neutre par le Comité international olympique. Il ne faut cependant pas qu’ils aient soutenu l’invasion de l’Ukraine. La Russie dénonce de son côté des “conditions discriminatoires”.
L’ONU appelle à un “cessez-le-feu immédiat” à Gaza
Les Etats-Unis ont utilisé leur droit de véto contre cette résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. L’ONU a pourtant souligné la “punition collective” infligée aux Palestiniens en réponse aux attaques du Hamas. Les Américains ont mis leur véto pour affirmer leur soutien à leur allié israélien. Selon les Etats-Unis, un cessez-le-feu immédiat “planterait seulement les graines pour une future guerre, parce que le Hamas n’a aucun désir de paix durable”. Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, c’est le cinquième projet de résolution rejeté par le Conseil. Ce véto américain permet à la Russie de sortir de son isolement diplomatique causé par ses crimes en Ukraine, et de renvoyer aux Etats-Unis l’argument des valeurs humanistes et du souci des civils.
Conflit entre la Chine et les Philippines
Les tensions sont fortes en ce moment entre la Chine et les Philippines. Un navire philippin en mission de ravitaillement et un navire de gardes-côtes chinois se sont percutés en mer de Chine méridionale. Les deux pays se rejettent la faute. L’incident a eu lieu le lendemain d’une autre confrontation, après que des gardes-côtes chinois ont entravé avec des canons à eau trois bateaux du gouvernement philippin près d’un récif contrôlé par Pékin. Les Philippines et la Chine entretiennent une longue histoire de différends maritimes en mer de Chine méridionale. Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une zone qu’il appelle “la langue de boeuf” ou “la ligne aux neufs traits”.
L’UE, pionnière dans la régulation de l’intelligence artificielle
Après trois jours de négociations intenses, les États membres de l’Union européenne et le Parlement européen sont parvenus à trouver un accord sur des règles pour contrôler l’essor de l’intelligence artificielle en Europe. Ce nouveau règlement se nomme Artificial Intelligence Act et il se peut qu’il fasse office de référence dans le monde. L’Union européenne est pionnière sur les réglementations liées à l’intelligence artificielle. Des règles s’appliqueront à tous les pays membres afin de s’assurer de la qualité des données utilisées pour les algorithmes et du bon respect des droits d’auteur. Il faudra que les développeurs signalent les sons, images et textes produits par l’IA comme “artificiels”. L’UE interdit les applications contraires aux valeurs européennes comme les systèmes de notation citoyenne, de manipulation du comportement ou de surveillance de masse. Ce texte entrera en vigueur en 2025 et s’accompagne de la création d’un office européen de l’IA. La France craint que l’UE n’ait pas trouvé un équilibre entre innovation et régulation, propice à faire émerger des champions nationaux de l’intelligence artificielle comme Mistral AI.
Le Royaume-Uni durcit sa politique migratoire
Un premier accord migratoire entre le Royaume-Uni et le Rwanda a été jugé illégal mi-novembre. Ce partenariat visait à transférer les demandeurs d’asile au Royaume-Uni sur le territoire rwandais. Le gouvernement britannique de Rishi Sunak espérait que cet accord permette de dissuader les migrants de traverser la Manche sur des embarcations hasardeuses. Londres et Kigali sont finalement parvenus à un deuxième accord. Avec cet accord, le Rwanda s’engage à ne pas transférer vers un autre pays les personnes transférées dans le cadre de partenariat avec le Royaume-Uni. Les deux pays espèrent que le partenariat sera validé par la Cour suprême britannique cette fois-ci. Rishi Sunak a repris le projet de Boris Johnson, et cette loi divise l’opinion publique. En 2022, 46 000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni en traversant la Manche sur des embarcations de fortune.