En 2022, le Japon a perdu près de 800 000 habitants, a annoncé le gouvernement japonais. Dans ce pays où un tiers de la population a plus de 65 ans, il s’agit de repenser l’aménagement des villes pour répondre aux défis d’une population vieillissante et de moins en moins nombreuse.
Démographie et urbanisme
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’accroissement naturel au Japon atteint son plus haut niveau. Par ailleurs, la fin de la guerre marque le retour en métropole de millions de Japonais, qui vivaient jusqu’ici dans les territoires conquis par le Japon.
Dans les années 1940, le réseau de transport se densifie, accompagnant alors un exode rural massif. Le miracle économique japonais (1950-1960) accroît encore l’attractivité des villes japonaises et leur dynamisme.
Enfin, des réformes successives poussent à l’agglomération des communes et des villes japonaises. Si bien que le Japon connaît un phénomène de fort étalement urbain. Les grands centres urbains attirent toujours plus, au détriment des petites villes et des campagnes qui se dévitalisent.
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L’exemple de Toyama
La ville de Toyama est située sur la côte, au nord-ouest de la capitale. Depuis les années 1990, la ville est confrontée au vieillissement de sa population et au déclin démographique. Elle fait face aux problèmes des « Shrinking cities ». De fait, l’aménagement de la ville apparaît désormais inadapté.
Toyama a autrefois connu un étalement urbain. Mais, aujourd’hui, la ville perd ses habitants, de nombreux actifs préférant rejoindre les métropoles dynamiques. La densité actuelle n’est plus compatible avec l’étalement urbain. Celui-ci est devenu coûteux à maintenir. Le centre-ville se vide, tandis que les périphéries se dévitalisent.
De nouveaux aménagements ont été réalisés
L’objectif ? Faire de Toyama une « compact city ». C’est-à-dire faire de Toyama une ville moins étalée, plus dense et moins dépendante de la voiture. C’est un modèle déjà adopté dans plusieurs villes européennes. Mori Masashi, le maire de Toyama entre 2002 et 2021, s’était notamment rendu à Amsterdam.
Les anciens rails ont ainsi été réaménagés pour améliorer le réseau de transport couvrant le centre de la ville. Une ancienne école primaire a été transformée en piscine, où les personnes âgées peuvent s’exercer et recevoir des soins. Dans le centre, un nouveau bâtiment a été construit : il accueille une bibliothèque et un musée. Enfin, la ville offre des subventions pour inciter à déménager dans le nouveau centre, plus dense.
Ces transformations ont permis à Toyama de redynamiser quelque peu son centre-ville. Alors que celui-ci se dépeuplait, on observe depuis 2008 un retour des habitants. Autre donnée parlante : en 2005, 28 % des habitants de Toyama résidaient à proximité du réseau de transport public, ce chiffre s’élevait à près de 40 % en 2019. De fait, le centre-ville est devenu plus attractif. Les prix de l’immobilier ont augmenté depuis 2012, alors qu’ils étaient jusque-là en déclin.
La Banque mondiale a salué le chemin emprunté par Toyama et la considère comme un « modèle » de ville compacte.
Conclusion
Le modèle suivi par Toyama est celui d’un « shrinking » contrôlé pour répondre aux défis posés par le vieillissement de ses habitants et s’adapter au déclin démographique.
Quelques chiffres sur la démographie au Japon
- Nombre d’enfants par femme en 2021 : 1,3
- Espérance de vie en 2021 : 85 ans
- Moyenne d’âge au Japon : 48 ans (ce qui fait de la population japonaise la plus vieille du monde)
- En 2021, 11,8 % de la population avait moins de 15 ans, tandis que 30 % de la population avait plus de 65 ans
- Selon les projections, en 2060, 38 % de la population japonaise aura plus de 65 ans
Sources
- Statista
- Géoconfluences
- The Economist
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