C’est LE format pédagogique qui monte en puissance ces derniers mois : l’alternance* est de plus en plus demandée par les étudiants en école de commerce. Les chiffres officiels pour l’année 2022 tomberont dans quelques mois et devraient confirmer les très bons résultats de 2021, année au cours de laquelle 733 200 nouveaux contrats d’apprentissage** avaient été signés.

Presque 40% d’apprentis en plus ont été recensés en 2021, dont une part significative dans l’enseignement supérieur (38% concernaient des formations à bac+3 au au-delà, vs 20% en 2018), c’est dire l’attrait que représente cette modalité d’enseignement pendant longtemps associée à une scolarité relativement moyenne sur le plan académique. Et surtout, cantonnée aux formations infra-bac. Or, un peu plus de la moitié des nouveaux contrats d’apprentissage signés en 2021 (51%) concernaient des étudiants de 20/25 ans. Les étudiants en cycle Master sont de plus en plus nombreux à opter pour l’alternance, particulièrement dans les écoles de management.

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L’alternance, nouvelle voie d’excellence

L’aide exceptionnelle versée aux entreprises par l’État pour l’embauche d’un apprenti afin de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes particulièrement touchés par la crise du Covid a sans nul doute contribué à l’explosion de ce format d’études. Mais l’apprentissage semble en profiter pour s’installer durablement dans les esprits comme une modalité dont la valeur est égale à celle d’une formation réalisée sous statut d’étudiant “classique”.

Elle pourrait même enfin être considérée comme une voie d’excellence. C’est en tout cas ainsi que la promeuvent les Grandes Écoles qui ouvrent de plus en plus de places pour répondre à la demande des étudiants et des entreprises. Certaines possèdent même leur propre CFA (Centre de formation des apprentis) depuis que la loi “Avenir professionnel” du 5 septembre 2018 a autorisé leur ouverture par des organismes privés. C’est le cas d’ICN Business School, d’Audencia, de l’EM Normandie ou encore d’emlyon business school, par exemple. Le tableau ci-dessous t’en diras plus.

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Une solution pour financer ses études

L’avantage principal pour les étudiants en apprentissage ? D’abord la possibilité de mettre en application les enseignement théoriques travaillés en cours directement sur le terrain, au sein de leur entreprise d’accueil. C’est un moyen de gagner rapidement la maîtrise de compétences techniques, mais aussi d’acquérir des soft-skills aujourd’hui indispensables en entreprise : art de la communication, gestion du temps, intelligence émotionnelle…

Mais le contrat d’apprentissage confère un statut de salarié à l’étudiant, qui perçoit donc une rémunération calculée sur la base du Smic et modulée en fonction de son âge. Outre cette rentrée d’argent mensuelle, les apprentis n’ont pas à s’acquitter des frais de scolarité, pris en charge par leur entreprise sur toute la durée de leur contrat. Financièrement, l’intérêt est réel. Et même si ce n’est pas sa vocation première, l’apprentissage peut constituer un précieux soutien au financement des études en école de commerce.

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Le tableau des rythmes et de la durée de l’apprentissage en école de commerce post-prépa

Durée Rythme CFA (Centre de formation des apprentis) en interne
HEC X X X
ESSEC 24 mois Tout est possible Oui
ESCP 14, 18 ou 24 mois Semestriel ou hebdomadaire X
EDHEC 24 mois 3 semaines en entreprise/1 semaine à l'école (des exceptions sont possibles) X
emlyon 12 ou 15 mois Semestre Oui
SKEMA 12 ou 24 mois 2 semaines en entreprise/1 semaine à l'école X
Audencia 24 mois 2 semestres en entreprise Oui
NEOMA 12 ou 24 mois 3 semaines en entreprise/1 semaine à l'école (des exceptions sont possibles) X
GEM 12 ou 24 mois 2 semaines en entreprise/1 semaine à l'école Oui
KEDGE 12 ou 24 mois 3 semaines en entreprise/1 semaine à l'école Oui
TBS Education 12, 18 ou 24 mois 5 parcours possibles Oui
Rennes SB 12 ou 24 mois 3 semaines en entreprise/2 semaines à l'école X
MBS 12, 24 ou 36 mois 3 semaines en entreprise/1 semaine à l'école Oui
BSB 18 ou 24 mois 2 semaines en entreprise/1 semaine à l'école (des exceptions sont possibles) X
ICN 12 ou 24 mois 6 semaines en entreprise/6 semaines à l'école Oui
IMT-BS 12 ou 24 mois 3 semaines en entreprise/1 semaine à l'école X
Excelia 12 ou 24 mois 3 semaines en entreprise/1 semaine à l'école ou 6 semaines en entreprise/2 semaines à l'école Oui
EM Strasbourg 12 ou 15 mois 2 semaines en entreprise/1 semaine à l'école (des exceptions sont possibles) X
EM Normandie 12 ou 15 mois 3 semaines en entreprise/1 semaine à l'école Oui
ISC Paris 12 ou 24 mois 6 semaines en entreprise/6 semaines à l'école Oui
INSEEC GE 12 ou 24 mois 3 jours en entreprise/2 jours à l'école ou 2 semaines en entreprise/1 semaines à l'école, selon les campus X
ESC Clermont 12 ou 24 mois 3 semaines en entreprise/1 semaine à l'école X
SCBS 12 ou 24 mois 3 semaines en entreprise/1 semaine à l'école X
Brest BS 12, 18 ou 24 mois 3 semaines en entreprise/2 semaines à l'école (des exceptions sont possibles) X

Tu le vois dans le tableau ci-dessus, excepté HEC, toutes les Grandes Écoles de management post-prépa proposent de l’alternance au sein de leur PGE. Et ceci au moins sur la 3e année du programme. Quasiment toutes proposent même de réaliser les deux années de Master en apprentissage. À l’EM Normandie, l’EM Strasbourg et emlyon, elle peut s’étendre sur 15 mois maximum, quand MBS est la seule du tableau à la rendre accessible sur 36 mois, c’est-à-dire l’intégralité des trois années du programme. Une option qui n’est pas toujours recommandée. Parfois, se laisser le temps “d’atterrir” une année après la prépa peut être important. Mais certains profils d’étudiants se sentent prêts à se lancer en apprentissage rapidement !

Du côté des rythmes possible, il y a encore beaucoup de variété selon les écoles. Seule l’INSEEC est sur un rythme journalier, quand ses consœurs préfèrent proposer 2 ou 3 semaines en entreprise suivies d’1 ou 2 semaine(s) à l’école. L’implantation géographique du campus de rattachement compte pour beaucoup dans le choix du rythme. Si l’entreprise ne se situe pas à proximité de l’école, c’est mieux d’éviter de jongler de l’un à l’autre dans la même semaine. Pour l’ICN et l’ISC, le rythme est encore différent puisqu’elles proposent 6 semaines en entreprises puis 6 semaines à l’école. C’est une autre approche permettant une immersion différente dans les missions à réaliser en alternance.

L’essentiel ? Que la communication soit fluide entre les trois parties concernées par l’alternance : l’école, l’entreprise et l’apprenti pour permettre à ce dernier de mener à bien ses missions au sein de l’entreprise et de réussir son cursus à l’école. Parfois, cela passe par un aménagement du rythme de l’alternance, autorisé par certaines écoles.

* Alternance : le rythme d’étude alterné entre l’école et l’entreprise
** Apprentissage : la nature du contrat signé entre l’école, l’entreprise et l’apprenti. Il est aussi possible de réaliser une alternance sous contrat de professionnalisation, même s’ils sont beaucoup moins répandus car ils concernent en premier lieu la formation continue.

Accède à notre enquête complète sur les dispositifs d’égalité des chances au sein des Grandes Écoles de management post-prépa 👇🏾