Pour ses 150 ans, emlyon s’offre un redesign pour son Programme Grande École. Politique, doubles diplômes, entrepreneuriat, international, spécialisations… Sylvie Jean, directrice du PGE de l’école, revient sur les grandes nouveautés qui vont marquer la rentrée 2022.

Les grandes nouveautés du PGE d’emlyon

Cette année, vous redesignez le PGE d’emlyon. Comment décrire cette nouvelle étape ?

L’idée n’était pas de faire une réforme pour une réforme. Cela signifierait que nous remettons en cause les fondamentaux. Nous avons voulu sublimer le programme existant dans lequel l’engagement de nos étudiants est central. Notre volonté était de préserver le capital historique de l’école, c’est-à-dire un dispositif qui offre beaucoup de liberté dans le choix du parcours. Nous avons cependant voulu mieux cartographier la façon dont on se spécialise au niveau master.

À quoi ressemble le redesign du PGE d’emlyon en master ?

Nous avons introduit une façon de se spécialiser originale. En M1, celles et ceux qui le souhaitent peuvent choisir un premier track de spécialisation. Les étudiants ont également la possibilité de choisir des électifs à la carte.

La deuxième année de master se découpe en deux temps. Au premier semestre, les élèves choisissent les tracks avancés qui peuvent s’inscrire dans la continuité de ceux qu’ils ont sélectionnés en M1, mais ils peuvent très bien partir sur un autre sujet, sauf s’ils se sont spécialisés en finance. En deuxième partie de M2, les étudiants optent pour un track de professionnalisation. En revanche, les électifs à la carte sont toujours présents.

Quelles sont les grandes spécialisations qui peuvent être choisies dès le M1 ?

En M1, les étudiants peuvent choisir parmi de nombreuses spécialisations : finance d’entreprise, finance de marché, supply chain, marketing, innovation et entrepreneuriat… Nous proposons également de nombreux tracks autour du digital.

emlyon : une première année entièrement redesignée

Quelles sont les nouveautés qui marquent la première année ?

La première année se densifie. Nous poursuivons notre cours « Agir pour le climat », car nous sommes convaincus que les étudiants doivent maîtriser les clés de lecture des des problématiques environnementales. Ces enjeux sont étudiés sous le spectre des différents types d’organisations dans lesquelles ils travailleront : ONG, entreprises, associations…

Nous renforçons également la dimension sciences sociales. Le cours ADN Recherches Appliquées aux Sciences Sociales (RECAPPS) est ainsi complété par des modules où les étudiants aborderont des sujets comme la diversité au travail, le rapport au genre, toujours en lien avec l’entreprise. Notre volonté est d’assurer une continuité avec la prépa mais en l’abordant à travers le prisme des problématiques d’entreprise.

Enfin, nous nous sommes également focalisés sur d’autres compétences fondamentales. Nous avons introduit un cours de négociation et un cours de ressources humaines que les étudiants réclamaient. L’objectif est de donner un peu plus de perspectives sur le management d’équipe avec des modules qui pourront être très utiles dans la vie associative.

Vous conservez toujours le stage international de six mois ?

Cette première année est une année de transition avant de choisir une spécialisation et nous pensons qu’il est important pour nos étudiants de réaliser cette première expérience à l’international, en stage, d’une durée de six mois. Passer la moitié d’une année dans un autre pays, c’est presque tout aussi important que la mission effectuée.

Ce stage de longue durée permet aussi aux étudiants de sortir des frontières, de se doter d’une certaine ouverture culturelle, mais aussi de se former dans la « cour des grands » avec une expérience qui est plutôt réservée à des étudiants de niveau master.

Quelles sont les autres grandes nouveautés d’emlyon pour la rentrée ?

Notre volonté est vraiment de se diriger vers des sujets sur lesquels il faut agir sans plus attendre. Nous sommes installés en Inde depuis plusieurs années et une collaboration est née avec le gouvernement d’Odisha [État de l’est du pays, NDLR]. Nous allons lancer avec notre partenaire Xavier College et University, une nouvelle formation dans le domaine de la gestion des désastres naturels.

Ce sujet est très important, car cette région du monde fait face à des catastrophes naturelles majeures. L’objectif est de travailler avec le gouvernement et notre partenaire académique pour former les managers à affronter ce type de situation. Par ailleurs, les étudiants d’emlyon pourront venir passer un semestre en Inde pour étudier ce sujet.

em#politique, le nouveau parcours d’emlyon

Cette année est marquée par une importante nouveauté : em#politique. Pouvez-vous nous en dire plus ?

En célébrant  nos 150 ans, nous avons repensé aux grandes étapes de la vie de l’école et emlyon a toujours été une école très militante. Les étudiants sont également très engagés et intéressés par la politique et nous voulons les accompagner. Nous lançons donc, dès la première année, em#politique, un parcours qui réunit une cohorte de 40 étudiants prêts à s’engager sur le sujet. Ils ne devront pas s’engager dans un parti, mais vraiment au cœur de l’école, avec l’organisation d’un cycle de quatre conférences coorganisées avec le professeur qui portera ce parcours. C’est un expert en géopolitique qui enseigne dans une prépa lyonnaise. Dans ces conférences, dont l’un des thèmes sera les inégalités, ils devront faire intervenir de grands penseurs, des organisations locales (associations, fondations, entreprises…) et des experts académiques. Ils devront ensuite mobiliser leurs camarades de promotion avec eux dans cette aventure.

Ce parcours amène-t-il quelques nouveautés au niveau master ?

Après la première année d’em#politique, les étudiants auront deux possibilités de parcours. Ils pourront opter pour un double diplôme dès le M1 avec Sciences Po Lyon ou avec un autre partenaire académique, sur le management des affaires internationales. Ils auront donc un double diplôme sur les années de M1 et de M2.

L’autre possibilité qui se présentera aux étudiants d’em#politique, c’est un parcours en deux temps. Un échange académique chez un partenaire en lien avec le sujet, d’une durée de six mois, en M1, puis un double diplôme à l’international en M2, toujours dans le champ de la politique.

Les grandes forces du PGE d’emlyon

L’un des atouts d’emlyon est l’international. Comment décrire cette expérience à emlyon ?

Outre le stage de six mois à l’international, les étudiants d’emlyon peuvent partir au minimum six mois à l’étranger. Nous disposons également de nos propres campus en Chine, en Inde, au Maroc et bientôt ailleurs. Cependant, les étudiants de l’école peuvent aussi opter pour un échange chez un partenaire.  Ils ont aussi la possibilité de partir en double diplôme à l’international (HEC Montréal, IMT Dubaï, etc.). Nous venons d’ailleurs de signer un très beau partenariat avec le MIT. Nous nous focalisons aussi sur l’entrepreneuriat avec le développemnt d’un incubateur sur notre campus en Inde.

L’entrepreneuriat est également un atout d’emlyon. Quid de cette dimension dans le parcours des étudiants ?

emlyon est fortement marquée par l’entrepreneuriat. L’école a été fondée par deux entrepreneurs, il y a 150 ans. Ces quarante dernières années, nous avons beaucoup investi sur le sujet et notre nouveau plan stratégique revient vraiment à cet esprit d’entreprendre. Nous avons plusieurs incubateurs, des cours ADN, comme projet de création d’entreprise, qui sont importants pour nous et les étudiants.

Avec le redesign du PGE, nous avons mis en place l’Entrepreneur Academy pour accueillir le s projets de création. Cette académie donne de solides bases académiques en entrepreneuriat, mais nous les aidons également à gagner en assurance pour oser se lancer.