oraux

Afin de te donner le maximum d’informations sur les débouchés possibles à l’issue d’une prépa B/L, nous te présentons dans cet article le témoignage d’Arnaud, étudiant à l’ENSAE.

Bonjour Arnaud, peux-tu te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Arnaud et j’ai réalisé deux années de prépa B/L au lycée St Marc à Lyon. En khâgne, j’ai passé les épreuves écrites de la banque BCE et des ENS. À l’issue de ces concours, j’ai été admissible à l’EM Lyon, l’EDHEC, l’ESCP et l’ESSEC (741e/740 à HEC) ainsi qu’à l’ENSAE pour la banque BLSES. Après avoir passé les oraux, j’ai choisi d’intégrer l’ENSAE. Mais les oraux d’école de commerce ont été un moment très marquant de ma prépa, c’est pourquoi je souhaitais partager certains conseils.

Les épreuves orales des écoles de commerce pour les prépa B/L

Tu as pu trouver sur Major-Prépa de nombreux articles pour t’aider à te préparer aux écrits des écoles de commerce comme celui-ci. Les oraux représentent également une part significative du processus d’admission en école de commerce. En venant de prépa B/L, tu disposes de nombreuses qualités et capacités très recherchées par les écoles de commerce.

Voici tout d’abord un récapitulatif des différentes épreuves orales selon les écoles :

  • EDHEC : 
    • Coefficient de l’oral : 25 sur 55 au total (45 %)
    • Épreuves : Entretien (compte pour 60 % des oraux), LV1 (24 %), LV2 (16 %)
  • EM LYON : 
    • Coefficient de l’oral : 15 sur 45 au total (33 %)
    • Épreuves : Entretien (60 %), Anglais (20 %), LV2 (20 %)
  • ESCP : 
    • Coefficient de l’oral : 30 sur 60 au total (50 %)
    • Épreuves : Entretien, Mathématiques, Langues
  • ESSEC : 
    • Coefficient de l’oral : 30 sur 60 au total (50 %)
    • Épreuves : Tests, Entretien, LV1, Lv2
  • HEC : 
    • Coefficient de l’oral : 36 sur 66 au total (55 %)
    • Épreuves : Tryptique (16,7 %), LV1 (11 %), CSH (22 %), Mathématiques (19,4 %), Histoire (22 %)
  • SKEMA : 
    • Coefficient de l’oral 30 sur 60 (50 %)
    • Épreuves : Entretien (66,6 %), LV1 (20 %), LV2 (13,3 %)

 

Si tu souhaites davantage de détails sur le format et le déroulé des épreuves, tu peux en trouver sur cet article très détaillé. De nombreuses épreuves orales sont donc dans la plupart des écoles de commerce communes entre les prépas commerciales et BL.

Tout d’abord, comment as-tu fait pour te préparer aux oraux des écoles de commerce ?

Pour les entretiens de personnalité, je ne m’étais que très peu entraîné aux différents formats des écoles, puisque je concentrais ma préparation sur les oraux de l’ENSAE. En revanche, ma prépa proposait tout au long de la khâgne une préparation aux entretiens de personnalité.

Bien réfléchir à ses expériences passées et à son projet professionnel

Ma préparation s’est concentrée sur trois aspects : le passé, le présent et le futur. Le passé pour m’inviter à réfléchir sur mes expériences passées valorisables pour expliquer ce que l’on retient de celles-ci, ce qu’elles nous ont apporté sur le plan intellectuel ou humain. En d’autres termes, notre professeur nous invitait à faire une analyse rétrospective de notre vie pour comprendre comment chaque expérience a construit une partie de notre être. L’idée était de se créer une carte mentale que l’on pouvait exploiter selon la direction vers laquelle nous menait le jury. Le deuxième intérêt était de nous laisser suffisamment de temps pour trouver des expériences marquantes, surprenantes afin d’être mémorables. Le maître mot de cette épreuve est d’être « mémorable », pour laisser une impression positive au jury.

Pour la partie « présent », l’idée était de justifier notre choix d’études et d’en établir la cohérence avec notre projet professionnel, à savoir la partie future. Cette dernière est la plus complexe. Ne sachant que faire précisément, j’ai fait un pari : celui de défendre un projet professionnel surprenant. Voulant initialement travailler dans l’aérospatiale, puisque je suis convaincu de l’intérêt de ce secteur, j’ai prétendu vouloir faire du lobbying pour celui-ci. Ce pari s’est révélé tantôt perdant, notamment à mes oraux de l’ESSEC, tantôt gagnant, notamment à l’EDHEC où mon jury était constitué d’une lobbyiste et d’un ingénieur en aérospatiale.

En parallèle, pour compléter ma préparation, nos professeurs nous envoyaient des fiches de lectures récapitulant l’actualité de mars à mai en mettant l’accent sur différents secteurs vers lesquels les étudiants de ma promotion déclaraient vouloir travailler.

Préparer sa présentation initiale

Enfin, la dernière partie de ma préparation consistait à préparer ma présentation initiale. Pour cela, le réseau alumni de ma prépa a été d’une grande aide, puisque certains étudiants et anciens étudiants d’école de commerce sont venus pendant trois jours nous faire passer des entretiens de personnalité blancs toute la journée. En parallèle, j’avais pu contacter un alumni qui travaille dans l’aéronautique pour lui poser des questions spécifiques sur ce secteur et comprendre quels sont ses enjeux actuels pour être capable de répondre aux questions du jury portant sur l’actualité de ce secteur. En effet, dire que l’on est passionné par une activité est une chose, le prouver en est une autre. L’objectif est d’anticiper les questions potentielles et de rechercher des exemples précis témoignant de notre culture et de notre intérêt pour tel secteur ou telle activité, afin d’éviter d’être pris au dépourvu par des questions du jury.

Quel oral t’a semblé le plus difficile ?

A priori, l’entretien de personnalité de l’ESSEC m’a semblé être l’oral le plus dur. Il est très long et peut sembler impressionnant, surtout lorsqu’il s’agit de la première école dont on passe les oraux. A posteriori, je dirai que cet entretien est effectivement difficile : le jury vient nous chercher avec des questions surprenantes. Par exemple, mes jurys m’ont posé la question suivante : « Vous voyez la tour derrière nous, citez six façons de mesure sa hauteur. » Les jurys attendaient des réponses précises : dire que l’on cherche sur Internet ne suffit pas. Ils attendent de nous qu’on leur donne les mots-clés que l’on taperait sur le navigateur de recherche, par exemple.

Une autre question que j’ai pu avoir est : « Si vous n’arrivez pas à réussir – en parlant de mon projet professionnel -, que faites-vous ? » Et derechef, « Si vous n’arrivez pas à réussir votre ‘plan B’, que faites-vous ? » Tout au long de l’épreuve, le jury exprimait son désaccord pour mettre à l’épreuve psychologiquement les candidats, et ce, plus que dans les autres écoles de commerce. Il faut se préparer mentalement à cet aspect et ne pas se laisser impressionner !

Quelle est la différence avec les oraux ENS/ENSAE ?

Je dirais que les oraux des ENS/ENSAE sont des oraux plus académiques, comparativement aux oraux des écoles de commerce qui engagent davantage la valorisation de notre personnalité, de notre projet professionnel. Seules les épreuves de langues de l’ENS Paris Saclay/ENSAE sont similaires avec celles des écoles de commerce. En d’autres termes, d’un côté, on évalue davantage nos connaissances et notre culture académique, ainsi que notre capacité à expliquer clairement un raisonnement, tandis que, de l’autre, c’est notre personnalité qui est, en 20 minutes, jugée.

Quels conseils donnerais-tu aux candidats BL pour se préparer aux oraux des écoles de commerce ?

Le grand avantage des oraux des écoles de commerce est que l’on n’évalue pas vraiment nos connaissances. Cette étape préliminaire constitue le rôle des épreuves écrites. Mon conseil est donc de rester fidèle à soi-même, de se faire confiance, de croire en soi et d’être enthousiaste. La journée est longue pour les jurys, alors leur montrer que l’on est content de passer un moment avec eux, à discuter de sujets qui nous intéressent et qui les intéressent ne peut que s’avérer positif pour les notes et les chances d’intégrer ces institutions.

Venir de BL est-il valorisable lors des entretiens de personnalité ?

Lorsque l’on passe les oraux des écoles de commerce en venant de filière littéraire, il faut avoir conscience que nous sommes des profils rares très prisés. La création du concours interlittéraire en est la preuve, puisqu’il vise, in fine, à accroître le nombre d’A/L et de B/L dans les effectifs des écoles de commerce. Je suis d’ailleurs convaincu que le fait de venir de filière littéraire offre une grande garantie d’avoir au moins la moyenne aux entretiens de personnalité.

Tu as obtenu la note de 18/20 à l’oral de maths de l’ESCP, quels conseils donnerais-tu pour se préparer aux oraux de mathématiques des écoles de commerce ?

Je m’étais énormément préparé aux oraux de math de l’ENSAE et la recette m’a semblé être la même. Il faut connaître son cours par cœur pour être capable de réagir rapidement lorsque l’on bloque sur des exercices, en proposant des pistes de raisonnement. Lors de la préparation du sujet, j’avais eu le temps de faire six des sept questions. Je n’avais pas eu le temps de faire la dernière question, mais j’avais une idée de comment la résoudre, donc à la fin de la présentation, j’ai pu dire au jury comment je comptais répondre à cette question. En revanche, la spécificité de l’ESCP dans la partie sans préparation est que, bien souvent, cette partie aborde des notions hors programme.

Cela peut être surprenant, mais il faut garder en tête que le jury sait pertinemment que cela est hors programme : il évalue notre capacité à réagir, à faire face à des situations inédites pour distinguer les candidats. Faire des fautes n’est pas grave, ce qui importe, c’est d’être capable de les corriger rapidement.

Au final, que retiens-tu de tes oraux en école de commerce ?

Même si les oraux peuvent être stressants, j’en garde de très bons souvenirs. Les admisseurs de toutes les écoles permettent vraiment de passer d’agréables moments et l’ambiance n’est pas aussi compétitive qu’on peut le penser a priori. Entre les candidats de prépas littéraires, elle est vraiment très bonne. Je me rappelle de tous les fous rires que j’ai pu avoir avec eux dans les couloirs pour aller aux oraux. On y fait plein de rencontres, dont certaines personnes que j’ai par la suite retrouvées à l’ENSAE !