Major Prépa > Grandes Écoles > Écoles d'ingés > Interview d’Audrey, étudiante à Centrale Lyon

Dans cet article, Major-Prépa te propose de découvrir le témoignage inspirant d’Audrey, désormais étudiante à Centrale Lyon après trois années de CPGE scientifiques.
Avant la prépa
Ton parcours avant d’entrer en prépa ?
Avant d’entrer en prépa, j’étais au lycée Hoche de Versailles en terminale scientifique voie SVT, avec spécialité Mathématiques. J’étais dans le top 10 de ma classe, avec une moyenne générale entre 15 et 16. Puis, au baccalauréat, j’ai obtenu une mention très bien avec une moyenne à 17,98.
Mon profil était plutôt complet. J’aimais non seulement les sciences, en particulier les mathématiques que je pouvais travailler pendant des heures avec plaisir, mais aussi les matières littéraires (français, philosophie et langues). En revanche, l’histoire et la géographie n’étaient pas spécialement à mon goût. Donc, j’avais hâte d’entrer en CPGE scientifiques (classes préparatoires aux grandes écoles), dans lesquelles ces matières ne seraient plus enseignées.
Ton été avant ton entrée en 1/2 ?
J’étais très heureuse d’avoir été prise en PCSI au lycée Hoche, mais j’étais extrêmement stressée et anxieuse à propos de la rentrée. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. J’ai donc essayé de travailler au mieux les différentes matières pendant les vacances.
Mais, pour être honnête, comme je ne savais pas exactement comment me préparer, mon travail n’a finalement pas été d’une grande utilité pour l’année. Il a permis en revanche de me donner bonne conscience.
Ton expérience
Tes notes aux écrits ?
J’ai été plutôt surprise de mes notes aux écrits. N’ayant aucune confiance en moi, je ne m’attendais pas à être admissible aux Grandes Mines ni à Centrale Lille.
Comment as-tu vécu ta première année ?
Mal. Rien n’allait. Je pensais que je n’allais rien comprendre aux cours et que je n’allais rien réussir à faire, alors que le problème n’était pas du tout là.
En effet, je comprenais plutôt vite et bien ce qui était enseigné, et mes notes étaient plutôt raisonnables. Je plafonnais autour de la moyenne. Cependant, mes classements très médiocres et les comparaisons incessantes avec les autres étudiants ont rendu mes études très difficiles à vivre.
Sur le plan personnel, n’ayant pas été préparée à ces comparaisons quotidiennes, vivre en internat a été très compliqué. J’avais l’impression que personne ne me comprenait et j’avais besoin d’être seule. J’ai donc décidé de retourner loger chez moi pour la fin de la première année. Et peu à peu, j’ai remonté la pente.
Quel a été le programme de ton été avant la 3/2 ?
Avant la 3/2, j’ai décidé de prendre une semaine complète de pause où je n’ai plus touché à un seul cours. Ensuite, au cours des semaines suivantes et jusqu’à la rentrée, j’ai retravaillé toutes les matières scientifiques de PCSI, j’ai lu toutes les œuvres de français au programme et préparé tous les exercices de mathématiques que notre futur professeur de PC nous avait demandé de travailler.
Comment s’est déroulée ta deuxième année ?
La deuxième année s’est beaucoup mieux passée que la première. Je savais où je mettais les pieds et j’avais tiré des leçons de l’année précédente. Je commençais à prendre mon indépendance face aux conseils des professeurs et à suivre ma propre voie.
Cependant, je manquais énormément de renseignements sur les écoles. Et à la fin des oraux, comme j’avais mal réalisé mon classement, je ne pouvais pas accéder à la meilleure école que j’avais eue sur SCEI, à savoir IMT Atlantique. Ça m’a affecté·e et fait beaucoup pleurer. Mais je sentais que j’allais me révéler en 5/2.
J’ai donc fait le choix de me réinscrire en classes préparatoires. Normalement, conformément aux années précédentes et ayant été admissible aux Grandes Mines, je m’attendais à être prise dans la classe de PC de mon lycée. Malheureusement, cela ne fut pas le cas, puisque les règles avaient évolué cette année-là.
J’ai donc décidé de faire des dossiers pour d’autres classes préparatoires, mais ils sont arrivés trop tard et j’ai dû recommencer une année dans la même classe. J’étais dégoûtée, mais je ne me suis pas laissée abattre. J’avais désormais une immense motivation en moi. J’ai décidé de changer totalement de perspective et ce fut un électrochoc. J’écoutais uniquement les conseils que je jugeais utiles de la part des professeurs et je ne laissais plus personne me coller d’étiquettes. Désormais, j’avais confiance en moi et je savais exactement comment je fonctionnais.
Cette année de 5/2 a été extraordinaire. Elle a été l’occasion de réellement me révéler et d’apprendre à me connaître en profondeur. J’ai gagné en confiance en moi et j’ai été élue déléguée de classe. Je ne me préoccupais plus du tout des comparaisons et des classements. Même si dans les faits, je réussissais bien mieux que les années d’avant. J’aidais les autres étudiants et cela me faisait énormément plaisir.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes préparationnaires en herbe ?
Le meilleur conseil que je peux donner est de se connaître soi-même et de se faire confiance. Une méthode qui marchera pour quelqu’un ne marchera pas forcément pour une autre. Et c’est normal, car chacun est différent.
En première année, je cherchais absolument à mettre en pratique les méthodes des professeurs, mais cela ne fonctionnait pas du tout. Et j’avais l’impression d’être nulle et incompétente, alors que ce n’était pas du tout le cas ! Lorsque j’ai commencé à trouver ma manière de fonctionner en 3/2, tout a fonctionné comme sur des roulettes.
Être persévérant et ne jamais perdre espoir sont vraiment les clés du succès, car tout est possible tant qu’on ne lâche rien. Si j’avais cru mes professeurs de l’époque, jamais je n’aurais réussi à être à Centrale Lyon aujourd’hui et à vous faire ce témoignage !
Si tu donnes tout pour les concours, et ce, malgré des notes moyennes dans l’année, tu peux réellement te dépasser et avoir une très très bonne école.
Enfin, la prépa te force à être focus sur les écoles et leurs classements, mais il faut être conscient que c’est toi qui fais ton parcours et non l’école que tu auras (même si elle y participe fortement). Ce que je veux dire, c’est que, si tu es motivé·e, que tu t’impliques dans ta future école, que tu cherches activement le stage, puis le TFE et le CDI de tes rêves, et que, une fois dans l’entreprise, tu es un élément moteur, tu pourras véritablement aller très loin !
Finalement, toi et toi seul es maître de ta personne et de ce qu’elle devient. Donc, si tu t’en donnes les moyens, tout te sera accessible.
Sinon, pour revenir à la question de manière plus terre à terre, des exemples de méthodes qui avaient fonctionné pour moi étaient les suivantes :
- En physique, maths et chimie, faire des fiches courtes et synthétiques : la dose de cours est tellement immense que résumer était un bon moyen de retenir. Cela me permettait d’avoir une vision d’ensemble des cours et des contenus personnalisés selon ma manière de fonctionner. Si tu as le temps, ficher des méthodes de résolutions d’exercices types peut aussi être une très bonne chose. Notamment en mathématiques, physique et chimie : cela te permettra de gagner en vitesse aux concours et d’avoir plus de temps pour résoudre les questions plus atypiques et sélectives.
- En physique, réaliser des fiches d’analogie entre les différentes formules qui se ressemblent dans les divers domaines, en particulier celles de deuxième année.
- Pour le français, lister 50 à 100 citations remarquables des livres au programme avec les analyses que tu peux en faire (grâce au cours) afin de rapidement les mobiliser dans tes écrits de concours.
- Pour les langues, lister 50 expressions « classes »/« élégantes » à apprendre par cœur et à absolument mettre dans ses copies pour passer directement à un niveau C1.
La vie à Centrale Lyon
Les cours ?
À Centrale Lyon, tu es formé pour devenir un ingénieur généraliste. Le programme est donc divers et varié pour que tu puisses ainsi prétendre à être cet ingénieur multifacettes, conformément à ton diplôme. C’est réellement le point fort de l’École et c’est aussi ce qui m’a attirée avant tout.
À Centrale, nous commençons notre scolarité par un an et demi de tronc commun avec de nombreuses unités d’enseignement différentes : informatique (INF), mathématiques (MTH), sciences économiques et de management (SEM), sciences techniques de l’information (STI), énergie électrique et commande des systèmes (ECS), fluides et énergie (FLE), ingénierie des matériaux (IDM), physique et chimie de la matière (PCM), génie mécanique (GM), mécanique des solides et structures (MSS), sciences humaines et sociales (SHS), langues LV1 et LV2, ainsi que des enseignements professionnalisants (ateliers, tables rondes, conférences).
Parallèlement, au premier semestre de deuxième année, nous ajoutons deux approfondissements pour commencer un peu à se spécialiser. Puis, au second semestre de deuxième année, nous choisissons cinq cours électifs parmi plus de 30 proposés, et nous nous spécialisons.
La troisième année est ensuite l’occasion de choisir un métier de prédilection ainsi qu’une option que nous souhaitons approfondir.
La force de Centrale Lyon, c’est aussi tous les doubles diplômes que l’école propose : ingénieur-médecin, ingénieur-architecte, ingénieur-manager, ingénieur-économiste, ingénieur-artisan, etc. L’école dispose aussi de beaucoup de partenariats avec des universités présentes à l’international. Ce qui permet à beaucoup d’étudiants de partir à l’étranger pendant une césure ou en complément de leur formation via un double diplôme ou un Erasmus.
La vie étudiante ?
La vie étudiante à l’École Centrale de Lyon est vraiment très riche et géniale. Il y en a réellement pour tous les goûts et tu trouveras vraiment de quoi te faire plaisir.
Personnellement, j’ai été tout de suite attirée par la comédie musicale que nous faisons en commun avec l’Em Lyon Business School. Bien que nous soyons tous étudiants ingénieurs ou managers, le spectacle final est presque d’une qualité professionnelle !
J’ai aussi listé pour le Bureau des Élèves deux fois et j’ai pu être présidente en 2022. Cela a été une expérience unique que je recommencerais sans hésiter. J’ai énormément appris de mes expériences associatives et fait des rencontres inoubliables.
Aussi, pour les plus sportifs, notre association à plus grand rayonnement est le Challenge, qui fête ses 40 ans en 2023. Il s’agit d’un tournoi sportif sur notre campus auquel sont invitées toutes les écoles d’ingénieurs de France sur la base d’une sélection. C’est donc plus de 3 000 personnes accueillies sur le campus et l’ambiance est folle !
Ce qui te plaît/déplaît à Centrale Lyon ?
Honnêtement, je suis très heureuse de mon école, et ce, dans tous les aspects qu’elle peut nous offrir :
- Le contenu des cours est très pertinent et intéressant. Le fait d’avoir un tronc commun d’un an et demi nous permet d’avoir une excellente visibilité sur tous les domaines que l’ingénieur généraliste se doit de maîtriser. Et cela nous apprend aussi à pouvoir nous adapter à toutes les équipes, toutes les entreprises, toutes les structures.
- La vie étudiante est juste incroyable. La possibilité de loger sur le campus en première année de manière quasiment sûre te permet de nouer des liens extraordinaires avec tes co-promos, avec qui tu partages tes repas, ton intégration et tes interrogations aussi. Les équipements sportifs au cœur du campus et la proximité avec la forêt sont aussi l’occasion pour toi de te dépenser dès que tu en as besoin !
- Aussi, la ville de Lyon, superbe ville étudiante, nous permet de sortir du campus et de nous ouvrir culturellement au patrimoine de la région : les bouchons lyonnais, le musée des Confluences, la Cathédrale de Fourvière, etc., sont autant de lieux atypiques dans lesquels nous avons tous au moins mis une fois les pieds.
- La vie associative est extrêmement riche ! Avec une quinzaine d’associations 1901 sur le campus, rassemblant elles-mêmes en tout plus de 50 sections et clubs, les événements se multiplient à l’École et il est impossible de s’ennuyer.
- Enfin, la Direction de l’École et le personnel de manière générale sont d’une bienveillance rare et précieuse. L’administration est à l’écoute de ses étudiants et se montre très accessible lorsque nous en ressentons le besoin.
Les seules choses difficiles en sortant de classes préparatoires et en arrivant en école sont, d’une part, de se retrouver en amphithéâtre pour suivre les cours, face à des enseignants plus distants que ce que nous avons pu vivre en CPGE, et d’autre part, d’avoir moins de sources de corrections d’exercices que ce que nous avions auparavant. Cela demande en effet une adaptation de notre part et une nouvelle manière de travailler. Ce qui n’est pas plus mal pour nous préparer à notre vie professionnelle.
En plus, nous avons la chance d’avoir des professeurs qui sont souvent aussi des chercheurs et experts dans leur domaine. Ils ont à cœur de répondre à nos questions avec précision et cela fait vraiment plaisir.
Je me souviens des cours de Maths ou encore de Mécanique des Solides et des Structures, où les professeurs étaient particulièrement pédagogues et disponibles pour toute question ou interrogation. Ce qui était vraiment génial.
Sinon, concernant la réussite aux partiels, les partiels de Centrale Lyon sont globalement difficiles et il n’est pas facile d’obtenir des notes au-dessus de 15. Cela demande un vrai travail. Cependant, avoir la moyenne est faisable et je te rassure, le rythme n’a rien à voir avec celui d’une classe préparatoire.
Le mot de la fin ?
Pour conclure, si quelqu’un me demandait si je referais tout à l’identique, je dirais oui sans hésiter ! Pour moi, les trois ans de classes préparatoires ont représenté une véritable école de la vie. Au-delà des cours et des concours, puis des années d’école qui ont suivi, ces trois ans m’ont permis et me permettent encore de me révéler et d’exploiter mon potentiel pleinement.
In fine, je suis extrêmement reconnaissante des établissements qui ont participé à ma formation : le lycée Hoche de Versailles et l’École Centrale de Lyon. Bien que je sache qui je suis, je n’oublierai jamais d’où je viens !
Comme le donne à voir le témoignage d’Audrey, que tu sois en 1/2, 3/2 ou même 5/2, ne baisse jamais les bras, fais-toi confiance et poursuis tes efforts. Le travail paie et ce n’est pas qu’un bel adage !
Pour découvrir d’autres témoignages et profils, c’est par ici !