Major Prépa > Grandes Écoles > Intégrer le MRIAE après une prépa B/L

Nous te proposons le témoignage d’Auriane, qui étudie actuellement au sein du Magistère de relations internationales et action à l’étranger de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Si tu es intéressé(e) par cette voie et que tu ne sais pas forcément encore quel type de parcours te correspondrait le mieux, alors cet article est fait pour toi !
Bonjour, Auriane, pourrais-tu te présenter ?
Je m’appelle Auriane, j’ai 19 ans (presque 20). J’ai fait une CPGE B/L au lycée Guist’hau à Nantes.
Après une hypokhâgne et une khâgne, j’ai intégré le Magistère de relations internationales et action à l’étranger (MRIAE) en première année de magistère à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Pourrais-tu nous présenter le MRIAE ?
Le MRIAE se décrit comme « une formation d’excellence en relations internationales à la Sorbonne », qui se déroule en deux ou trois années (master ou magistère). C’est une formation riche, aux cours très diversifiés.
Elle vise à former les futurs acteurs des relations internationales, qu’il agissent depuis l’étranger ou sur le sol français.
Quels sont tes cours au MRIAE ?
Les cours ont tous, mais dans une mesure différente, une orientation historique par rapport à l’approche des relations internationales. Ils sont très diversifiés et s’inscrivent plutôt bien dans la continuité de la B/L. Je vais présenter surtout ceux du premier semestre, mais le programme des trois ans est extrêmement riche (disponible sur le site).
Parmi les cours qui sont vraiment similaires, on retrouve Microéconomie et histoire des relations internationales. Il y a des cours inédits par rapport à la B/L (droit international public, gestion et économie de l’entreprise…). Il y a aussi des cours par aires géographiques. En première année, Amérique du Nord et Europe centrale. Mais on peut choisir une spécialisation en deuxième année (Asie, Amérique latine, Afrique, Europe orientale ou monde arabe).
Un avantage du MRIAE est l’opportunité d’apprendre jusqu’à trois langues parfois « rares » dans le cadre de l’université. Je fais, pour ma part, de l’anglais, du japonais et de l’allemand.
Les mastériens ont un emploi du temps plus léger, certains cours étant des options. Alors que tout est obligatoire pour les magistériens.
Quels sont les débouchés du MRIAE ?
C’est assez large ! Puisque les matières sont différentes et que tu peux avoir des expériences professionnelles uniques, tu peux un peu faire ce que tu veux dans le cadre des relations internationales.
Souvent, les alumni (les anciens étudiants) partent à l’étranger pour une partie ou toute leur carrière.
Les secteurs d’activités sont innombrables : diplomatie, humanitaire, économie, finance, politique, conseil, recherche universitaire, état-major de l’armée… Cela peut être dans le privé ou dans le public : ministères, consulats et ambassades, universités ou alors ONG, entreprises, think tanks…
Après le MRIAE, on peut relativement bien atteindre des postes à responsabilités et avoir un salaire satisfaisant.
Que souhaites-tu faire plus tard et que t’apportera le MRIAE pour y parvenir ?
Je souhaite devenir diplomate et donc passer les concours du Quai d’Orsay. Le MRIAE va m’aider car c’est une formation académique reconnue dans le monde des relations internationales et grâce aux expériences professionnelles du cursus.
Cependant, il ne prépare pas au concours du Quai d’Orsay. Cela n’empêche pas d’intégrer la fonction publique à l’issue du MRIAE. En effet, il est possible de suivre en parallèle un DU Affaires publiques à Paris 1, permettant d’intégrer la prépa concours de Paris 1 orientée vers l’INSP (Institut national du service public, qui a remplacé l’ENA) et d’autres concours des organes de la politique intérieure.
D’où viennent les étudiants du MRIAE et quel est leur profil ?
Ma promotion est assez exceptionnelle, dans le sens où nous sommes beaucoup à avoir intégré « seulement » après une CPGE. Plus particulièrement, la B/L est très représentée.
Les cohortes précédentes étaient composées de personnes aux parcours très hétérogènes (CPGE, licence, master, année de césure, expérience professionnelle). Je ne sais pas si notre année marque le début d’une nouvelle tendance à long terme ou si, au contraire, ce n’est qu’une parenthèse.
Quelle est la charge de travail au MRIAE ?
Rassurez-vous, la charge de travail est bien moins importante qu’en prépa ! Toutefois, le MRIAE reste un parcours exigeant. Même s’il est intégré à la fac, nous devons assister à tous les cours et nous avons des évaluations écrites et orales ainsi que des devoirs à rendre en dehors des partiels.
Les semaines peuvent être assez fatigantes, surtout que la charge de travail n’est pas linéaire (au contraire de la prépa), à moins d’anticiper et d’être organisé(e).
Pour une bonne partie d’entre nous, cela a été assez dur de se remettre à travailler après les vacances d’été et la fin de la prépa. En effet, on se sentait « libérés » et on voulait goûter à la vie étudiante ! C’est un bon entre-deux entre l’université et la prépa.
Quels sont les avantages d’avoir fait une prépa B/L avant d’intégrer le MRIAE ?
Comme je l’ai précisé plus haut, plusieurs cours ressemblent à ceux de la B/L. Ce qui nous permet de nous concentrer sur les matières que l’on découvre.
En outre, un B/L est habitué à travailler plein de matières différentes. La pluridisciplinarité de la B/L nous donne aussi une approche plus compréhensive des problèmes abordés.
Quel est le procédé de recrutement et est-ce une formation très sélective ?
En fonction du nombre de crédits ECTS dont tu disposes et de tes désirs, tu peux postuler aux différents diplômes du MRIAE. Après deux ans de prépa, tu peux postuler pour le Magistère 1. Mais si tu khûbes ou que tu as trois ans d’études supérieures, tu peux postuler au Magistère 2 ou au Master 1. Il est aussi possible d’intégrer le MRIAE pour un Master 2 en alternance, donc après au moins quatre ans d’études.
Le processus de recrutement est similaire, peu importe la formation visée. Il se déroule en deux étapes :
- Candidature par dossier : prise en compte du cursus académique, mais aussi des engagements associatifs, langues parlées, projet universitaire ou professionnel, etc. Il faut fournir les documents classiques (relevés de notes, notes du Bac, CV, lettre de motivation et éventuellement lettre de recommandation).
- Si le dossier est retenu : convocation à un oral. Un jury composé d’enseignants du MRIAE ou de Paris 1 te laisse te présenter rapidement, pour ensuite rebondir sur ce que tu viens de dire, sur ta lettre de motivation et sur ton parcours, et te poser des questions. C’est une étape qui te permet de préciser et de défendre ton projet.
C’est une formation sélective ! 18 candidats pour le Magistère 1 et autant pour le Master 1 sont sélectionnés chaque année, sur environ 500 candidats (en 2018). Il faut donc un bon dossier académique, mais si tu es motivé(e) et que les relations internationales te passionnent, ta lettre de motivation ainsi que tes expériences extrascolaires peuvent aussi jouer un rôle significatif.
Quelles sont les possibilités de stage/d’orientation professionnelle au MRIAE ?
Dans le cursus en magistère, il y a un stage de six mois prévu en fin de troisième année. La troisième année est aussi l’occasion de rédiger un mémoire. On peut donc choisir un sujet de prédilection et s’orienter vers notre vie professionnelle, soit pour continuer la recherche et poursuivre le travail réalisé pour le mémoire, soit en se spécialisant pour intégrer la fonction publique ou le secteur privé. Les vacances d’été entre la première et la deuxième année sont aussi l’occasion de faire un stage, mais il n’est pas obligatoire.
Pour les personnes qui veulent rapidement entrer dans la vie active et qui ne souhaitent pas rédiger de mémoire, faire le Master 2 en alternance est une alternative. Pour les mastériens, il y a deux stages obligatoires, un par an.
L’ADEA (l’association des alumni et des étudiants du MRIAE) est le pendant « pratique » du MRIAE, qui peut rester assez théorique. Par exemple, l’année est rythmée par des apéros thématiques avec des alumni qui viennent témoigner de leur parcours. Autre exemple, des « journées crise » sont organisées : les participants résolvent une crise comme s’ils étaient des acteurs politiques, diplomatiques, économiques du milieu international.
En outre, l’ADEA et/ou le MRIAE organisent des visites d’ambassades. Pendant celles-ci, nous avons l’occasion de rencontrer des ambassadeurs ainsi que des diplomates, et d’échanger avec eux.
Le MRIAE est reconnu, l’insertion professionnelle est donc plus facile que dans d’autres filières. 80 % des étudiants du MRIAE ont un emploi deux ans après avoir quitté la formation. C’est un chiffre assez élevé, d’autant plus que certains continuent leurs études après le MRIAE.
Qu’en est-il de la vie étudiante ?
La vie étudiante est riche ! Le MRIAE est doté de deux associations connexes. L’ADEA et Classe internationale. L’ADEA existe pour les étudiants et les alumni. C’est elle qui nous organise la plupart des visites d’ambassades, par exemple. Elle est composée de différents pôles : alumni (annuaire, apéros thématiques…), vie étudiante (WEI [week-end d’intégration], soirées…), crisis (journées crise), conférences, relations extérieures, communication, etc.
Classe internationale est une association qui nous tient au courant de l’actualité internationale. Elle écrit des articles régulièrement et publie ceux des étudiants du MRIAE. C’est très professionnalisant pour les personnes qui veulent s’orienter vers les métiers de la rédaction, comme le journalisme.
Bien sûr, toutes les autres associations étudiantes de Paris 1 sont ouvertes aux étudiants du MRIAE. Ces assos s’occupent de sujets très variés, donc tu es certain(e) d’y trouver ton bonheur !
Aussi, la formation est à Paris. Les étudiants peuvent donc profiter de la vie parisienne extrêmement riche, en particulier sur le plan culturel (rien que le bâtiment de la Sorbonne fait rêver).
Quelle est l’intégration au niveau international de la formation ?
En magistère (pas en master), le deuxième semestre de la deuxième année fait l’objet d’une mobilité internationale. Les étudiants passent un semestre dans une université à l’étranger (il y a des partenariats partout dans le monde). Le choix des stages est très libre, donc beaucoup d’entre nous en profitent pour les effectuer à l’étranger.
D’une influence moindre, mais à ne pas oublier : le MRIAE organise un voyage d’études d’une semaine dans une capitale européenne.
Es-tu contente de ton choix ?
Oui, je suis très contente de mon choix ! J’étudie vraiment des matières qui m’intéressent. Mais c’est surtout la partie extrascolaire du MRIAE qui est une vraie chance.
Visiter des ambassades, rencontrer des alumni et faire partie de l’ADEA fait toute la différence. Cela nous dirige vers la vie professionnelle, tout en permettant une expérience universitaire épanouie.
Un grand merci à Auriane pour son témoignage qui, nous l’espérons, t’a aidé(e) à y voir plus clair sur cette formation. Si tu souhaites te renseigner davantage sur les débouchés des prépas littéraires, n’hésite pas à consulter notre rubrique dédiée. Tu y trouveras des témoignages d’anciens étudiants de prépa qui racontent leur parcours.