Major Prépa > Grandes Écoles > Rencontre avec Maéva, une ancienne khâgneuse dans le milieu de l’édition

Dans cet article, Major-Prépa te propose de découvrir le témoignage de Maéva, ex-khâgneuse travaillant désormais dans le secteur de l’édition.
Maéva, tu as un parcours très littéraire. Peux-tu nous le détailler ?
Après mon baccalauréat littéraire, j’ai intégré une classe préparatoire littéraire parisienne, dans laquelle j’ai fait mon hypokhâgne et ma khâgne. Puis, j’ai validé ma licence de Lettres modernes à La Sorbonne. J’ai ensuite été acceptée en master 1 Écriture, Culture, Médias à La Sorbonne Nouvelle et en master 2 d’édition (Lettres appliquées aux techniques éditoriales et à la rédaction professionnelle, raccourci en LATERP) dans cette même université.
Pourquoi avoir décidé d’intégrer un master à Sorbonne Nouvelle en « Écriture, Culture, Médias », puis en « Métiers de l’édition » après ta prépa littéraire, et non une école de commerce ou de journalisme ?
Quand j’ai choisi d’aller en prépa, mon seul objectif était d’acquérir le plus possible de connaissances et d’approfondir toutes mes méthodes de travail. Je savais que je ne voulais pas intégrer l’ENS ni les écoles de commerce. Ce que je savais en revanche, c’est que je voulais travailler dans le journalisme et l’édition. Au fil de mes études, je me suis rendu compte que je préférais le monde de l’édition à celui du journalisme. J’ai donc cherché à garder une formation littéraire plutôt générale en intégrant le master 1, puis j’ai voulu me spécialiser en master 2.
Es-tu satisfaite de ton choix ?
Globalement, je ne regrette absolument pas tous les choix que j’ai pu faire dans mes études. En revanche, si j’avais su plus tôt que je voulais travailler dans l’édition, peut-être que j’aurais intégré un master d’édition dès la première année. Et j’aurais plutôt choisi des masters plus professionnalisants (mais plus sélectifs) comme ceux de La Sorbonne ou de Villetaneuse.
De quelle façon penses-tu que ton expérience en prépa littéraire est un atout ou, à l’inverse, un désavantage dans ton métier ?
Dans mon métier, celui d’assistante éditoriale, avoir étudié dans une prépa ne m’a été que bénéfique. On apprend tellement de choses et on est capable de gérer des grosses charges de travail, ce qui conditionne notre approche du monde professionnel. Travailler dans l’édition demande des connaissances littéraires et appelle à une culture littéraire solide, peu importe le type d’ouvrages sur lesquels on travaille (littérature générale, jeunesse, documentaire, imaginaire…). La prépa m’a apporté tout ça et je sais que je ne l’aurais jamais acquis en allant à l’université. Intellectuellement, la prépa est un parcours excellent pour toutes celles et tous ceux qui sont intéressés par l’édition.
Tu as fait une alternance chez Bayard Jeunesse. Comment cela s’est-il passé ?
Il s’agissait plutôt d’un long stage que j’ai fait pendant ma deuxième année de master et qui s’est étiré dans le temps. Étant ma toute première expérience professionnelle dans le milieu éditorial, ce stage fut très formateur. J’ai pu travailler dans un domaine qui me plaît beaucoup (la bande dessinée) et tout apprendre du métier d’assistante éditoriale aux côtés de ma tutrice et des autres acteurs du milieu de l’édition. J’en garde un excellent souvenir, ce qui m’a confortée dans mon désir de travailler dans l’édition.
Dans quelle mesure faire un master spécialisé dans les métiers de l’édition est-il nécessaire pour comprendre le marché du livre ?
Avec la volonté et la passion nécessaires, tout le monde pourrait en apprendre plus sur le circuit de l’édition. Toutefois, faire un master spécialisé dans l’édition permet deux choses. La première concerne l’expérience professionnelle que l’on peut acquérir. En effet, un stage ou une alternance est obligatoire, ce qui permet de faire ses armes auprès de grands groupes de l’édition comme de petites maisons plus indépendantes. La seconde est liée à la qualité de la formation proposée. Tous les masters ne sont pas parfaits, mais bien souvent, on rencontre des professeurs eux-mêmes éditeurs, ou des professionnels du milieu qui viennent donner des cours, choses que l’on ne trouve pas dans des masters généralistes.
Quelles sont les dynamiques propres au secteur de l’édition ?
Le secteur de l’édition est malheureusement très bouché. J’entends par cela qu’il y a beaucoup plus de demandeurs que de propositions d’emplois, de stages et d’alternances. Ce n’est donc pas simple de pouvoir y entrer quand on n’a aucun contact, et certains domaines le sont encore plus que d’autres (littérature générale, littérature jeunesse, bandes dessinées, mangas…). L’édition en scolaire et parascolaire est souvent en quête de personnes, mais c’est un milieu qui intéresse moins. Toutefois, cela ne doit pas décourager, car l’édition est aussi un milieu très dynamique et changeant. De nouvelles maisons d’édition apparaissent sans cesse ou se développent. Des petites maisons deviennent grandes ou des grands groupes ouvrent de nouvelles collections. En restant à l’affût de toutes ces évolutions, on est à même de trouver le secteur qui nous intéresse le plus.
Le secteur de l’édition est-il l’unique domaine professionnel vers lequel tu souhaites te diriger ?
Cela fait maintenant sept mois que je travaille en tant qu’assistante éditoriale dans une maison spécialisée dans la littérature de l’imaginaire. Je me sens très épanouie dans ce que je fais et c’est toujours un immense plaisir de pouvoir travailler sur des textes que je lisais pour le plaisir quand j’étais plus jeune. Donc pour le moment, je ne me vois absolument pas faire autre chose !
Quels conseils souhaites-tu donner aux littéraires qui hésitent à intégrer un master spécialisé dans les métiers de l’édition ?
L’édition est un milieu de passionnés. La prépa vous aura déjà donné nombre de clés intellectuelles pour préparer un potentiel master dans l’édition. Toutefois, si vous hésitez à intégrer un master spécialisé, le meilleur conseil que je peux vous donner et d’essayer de trouver une expérience professionnelle (un petit stage estival ou un stage court de deux-trois mois). Rendez-vous compte de la manière dont le monde de l’édition fonctionne en allant directement sur place. Et peu importe si vous allez dans une grande maison réputée ou non, les procédures et le travail restent significativement les mêmes.
Et à ceux qui veulent se lancer dans le milieu du livre ?
Le milieu du livre est extrêmement vaste. Tout le monde ne devient pas éditeur ou auteur. Il y a plein d’autres métiers moins connus, mais tout aussi passionnants : fabricant, représentant libraire, community manager, libraire… Beaucoup de personnes à la formation littéraire travaillent dans la partie commerciale d’une maison d’édition. Souvent, les étudiants n’y pensent pas tout le temps mais, dans le milieu de l’édition, de nombreux métiers demandent de plus en plus une formation littéraire.
C’est la fin de cette interview qui, nous l’espérons, t’aura permis d’entrapercevoir la diversité des parcours possibles à l’issue d’une prépa littéraire ! Pour lire d’autres exemples de parcours, rendez-vous dans notre rubrique consacrée aux prépas littéraires.