Major Prépa > Grandes Écoles > Témoignage : intégrer le magistère Urbanisme et Aménagement de la Sorbonne après une B/L

Aujourd’hui, on te présente Éloïse, étudiante en première année de magistère Urbanisme et Aménagement du territoire, rattaché à l’Université Paris I-Panthéon-Sorbonne. Elle a intégré cette formation sélective à l’issue d’une classe préparatoire B/L et nous partage son parcours. Bonne lecture !
Peux-tu te présenter et nous parler de ta formation ?
C’est une formation sélective diplômante, en trois ans, dépendant de l’université Panthéon-Sorbonne. À la fin des trois ans, on obtient le diplôme propre au magistère, ainsi que le diplôme de master universitaire.
Le magistère propose une formation solide en urbanisme et aménagement du territoire. Je l’ai intégré après deux ans de classe préparatoire B/L au lycée Sainte-Marie de Neuilly. J’avais passé les concours des ENS et des écoles de commerce, et je souhaitais continuer à étudier la géographie. J’ai donc choisi d’intégrer le magistère.
Comment as-tu choisi tes écoles et tes concours passés ?
J’avais assez peur de ne pas avoir d’école après la prépa, j’ai donc choisi d’élargir au maximum les possibilités de poursuites d’études. J’ai passé les ENS, l’ENSAE, l’ENSG, les écoles de commerce, le CELSA, les IEP, et j’ai demandé quelques cursus universitaires.
J’ai ensuite fait mon choix en fonction de ce qui me plaisait le plus. Mes critères étaient l’orientation vers la géographie, et plus particulièrement l’urbanisme, ainsi qu’une possibilité de voyager. Le magistère conjuguant les deux, je l’ai choisi.
Pourquoi cette formation et pas une autre en géographie ?
Il existe plusieurs parcours qui permettent d’étudier la géographie : l’ENS, l’ENSG (École nationale des sciences géographiques), le magistère, les licences de géographie et les écoles de commerce, qui parfois proposent des parcours d’Aménagement du territoire, ou de gestion des territoires.
Le magistère était la formation qui me plaisait le plus, car il restait très pratique et connecté à la réalité du terrain. Sans pour autant être trop porté sur l’aspect scientifique pur. L’ENSG, par exemple, en tant qu’école d’ingénieurs, est très axée sur les mathématiques et la cartographie. Je voulais garder des méthodes d’études assez larges, d’où mon choix du magistère.
Comment as-tu été sélectionnée ?
Le dossier de candidature est à déposer au printemps. L’équipe du master examine le dossier scolaire (notes de classe préparatoire, notes aux concours passés après la classe préparatoire) et une lettre de motivation. Ils retiennent un groupe de candidats et leur font ensuite passer un entretien oral portant sur leur motivation. Des connaissances plus techniques en géographie peuvent aussi être demandées.
Quel est le profil des étudiants en magistère Urbanisme ?
Comme le magistère s’intègre après un bac+2, en première année, il y a une majorité d’étudiants de classes préparatoires, et plus particulièrement B/L. Les B/L sont particulièrement recherchés pour leur polyvalence et leur bonne formation en sciences humaines et sociales. Il y a aussi quelques A/L (un dans ma promotion) et des étudiants de faculté.
Pour ce qui est des prépas, il ne faut pas se censurer sur sa prépa d’origine. Les petites et moyennes prépas sont tout autant représentées.
Quelle est la plus-value à faire prépa plutôt que la fac pour intégrer le magistère ?
À la fin du lycée, je ne savais pas encore vers quoi m’orienter précisément. La classe préparatoire m’a aidée à m’orienter vers la géographie. J’avais d’ailleurs fait la spécialité géographie.
En prépa, j’ai aussi acquis des compétences qui me servent encore aujourd’hui : organisation, planification, travail intense, capacités de rédaction. Mais les dissertations de 6 heures sont finies, les devoirs sur table font rarement plus de 2 heures. Il s’agit donc d’acquérir une nouvelle méthode de pensée, plus pratique et orientée « solutions ».
Quel est le volume de travail en magistère ?
Le premier semestre a été calme, je travaillais peu, mais j’ai accumulé du retard sans m’en rendre compte. J’ai donc dû travailler beaucoup le mois qui a précédé les partiels. Il faut rappeler qu’il est important de garder un travail régulier. Au deuxième semestre, le rythme s’est un peu intensifié. Le magistère est connu pour y aller crescendo dans la difficulté. La deuxième année est apparemment très difficile en termes de rythme et de travail.
Il y a en moyenne 20 heures de cours par semaine, auxquelles s’ajoute du travail personnel au sein de projets de groupe ou individuels.
Quelles sont les matières que tu as en magistère ? Tes préférées ?
Mes deux matières préférées sont celles tournées vers l’urbanisme plus opérationnel et la programmation, ainsi que l’architecture.
Mais les matières sont très variées. Il y a des matières techniques : statistiques, cartographie, informatique, outils d’aménagements… Néanmoins, toutes les bases sont reprises, les étudiants qui n’ont pas fait de mathématiques depuis le lycée s’en sortent bien aussi. On a aussi des cours orientés vers la vie professionnelle, comme le droit des collectivités. Si ce n’est pas le plus exaltant, il faut passer par là pour être compétent en sortie d’études.
Et le côté pratique de la formation s’illustre par les visites de terrain, lors de l’étude de l’architecture ou de grands projets, mais aussi par les présentations faites par les professionnels. Le programme permet d’acquérir des connaissances et compétences larges, tant opérationnelles que réglementaires. On est donc très bien préparés à notre insertion professionnelle.
À part les interventions des professionnels, êtes-vous préparés à l’insertion dans le monde professionnel ?
Oui, nous y sommes déjà préparés par les stages. Ils sont au nombre de deux : un de trois mois en première année, et un de six mois en troisième année. Le cursus se clôt donc par une expérience professionnelle. Et certains étudiants font valoir leur césure, entre la deuxième et la troisième année, afin d’affiner leur projet professionnel et de continuer à faire des stages.
Après le magistère, l’intégration sur le marché du travail est excellente. Il n’y a pas à s’en faire, le taux d’insertion professionnelle dépasse les 95 % ces dernières années. On peut passer les concours de la fonction publique, ou encore travailler dans le privé.
D’ailleurs, as-tu un projet professionnel ?
Il était assez flou avant de rentrer en magistère, mais il a fini par évoluer. J’aimerais travailler dans un cabinet d’architecte urbaniste, du côté de la maîtrise d’œuvre. C’est un métier où l’on est chargé de projets en urbanisme. C’est à nous de les mener à bien, en modélisant les projets, en choisissant les personnes compétentes…
Quelles sont les qualités qu’il faut avoir selon toi pour réussir dans cette filière ?
Il faut être persévérant, notamment pour arriver à bien maîtriser des matières moins pratiques comme le droit. Je pense aussi que la créativité est importante. Dans certains gros projets, on est amenés à inventer totalement des manières de réaménager les espaces urbains.
Enfin, il faut être capable de travailler en équipe. Il y a beaucoup de projets de groupe, un bon relationnel avec les autres est important. Sans oublier l’esprit de synthèse… quand les formats d’épreuves passent de 6 heures en classe préparatoire à 2 heures en magistère, il faut pouvoir mener une réflexion complète, structurée et synthétique.
Y a-t-il une vie étudiante ? Qu’en est-il au niveau international ?
Pour ce qui est de la vie étudiante, nous formons une promotion de 20. La promotion est en général soudée, mais cela dépend aussi des années et des étudiants. Il arrive donc que nous fassions des sorties ensemble, en lien avec l’urbanisme. Nous avons d’ailleurs un week-end de rentrée.
Il y a aussi des sorties et des soirées communes avec les géographes de Paris I-Panthéon-Sorbonne, plus généralement. Nous avons d’ailleurs une association, en commun avec les géographes, Magistram. C’est l’association des étudiants et anciens étudiants de la L3 de Géographie parcours Aménagement. Nous organisons des événements et des rencontres professionnelles autour de l’urbanisme, mais aussi des soirées plus informelles.
Pour ce qui est de l’aspect international, nous avons des cours obligatoires d’anglais, des cours optionnels avec un large choix de LV2, ainsi que la possibilité de partir à l’étranger chaque année. Pour la première année, nous pouvons partir en stage à l’étranger, tandis que pour les autres années, il est possible de faire une scolarité externée dans une université partenaire. L’accès à ces parcours est plutôt sélectif, surtout pour les grandes universités états-uniennes, mais tout le monde à la possibilité de partir.
Bilan de ce témoignage
Le magistère est une super formation pour les étudiants de classes préparatoires intéressés par la géographie et l’aménagement du territoire. Pour les étudiants intéressés par les filières du type « Stratégie de développement et territoires » en école de commerce, le magistère peut être une bonne alternative.
Le magistère est diplômant, tourné vers l’international et dispose d’une très bonne insertion professionnelle. Enfin, la vie associative est agréable, les petites promotions favorisant le tissage de liens entre les étudiants.
Merci encore à Éloïse pour son témoignage. Si tu souhaites découvrir d’autres témoignages d’anciens élèves de CPGE littéraires, n’hésite pas à parcourir notre rubrique dédiée en cliquant juste ici !