Chine

Voici une fiche d’histoire sur la Chine de 1937 à 1953 afin de nourrir tes copies ou tes oraux !

I. Les conséquences de la guerre sino-japonaise (1937-1945)

1. La Chine est divisée au sortir de la guerre

À partir de 1936, la menace japonaise permet un rapprochement entre nationalistes et communistes en lutte depuis 1927. Alors que jusque-là, malgré l’invasion de la Mandchourie en 1931, Tchang Kaï-chek restait passif, le Guomindang l’oblige en décembre 1936 à faire front uni avec les communistes.

Cependant, jusqu’à la capitulation japonaise, Tchang Kaï-chek combat davantage les communistes. Par ailleurs, pendant huit ans, la Chine est divisée en trois régions. D’abord, les régions contrôlées par les Japonais avec des « gouvernements fantoches » (Nankin). Puis, la « Chine libre » de Tchang Kaï-chek censée lutter contre l’occupant. Et enfin, les bases de guérillas communistes dans l’arrière-pays.

2. Malgré l’aide américaine, les difficultés politiques et sociales s’accumulent

Les États-Unis, à partir de 1942, envoient une aide à Tchang Kaï-chek en la personne du général Stilwell, pour lutter contre l’occupant japonais. Cependant, au sortir de la guerre, les États-Unis ne peuvent que soutenir son gouvernement contre les communistes. S’il a bénéficié d’un élan nationaliste, Tchang Kaï-chek a rapidement été critiqué pour son attentisme militaire, sa mauvaise gestion économique et son autoritarisme.

Il est soutenu par le milieu des affaires et il prend appui sur les cliques politico-militaires, le parti nationaliste (600 000 fascistes en chemise bleue), l’armée et la police. Ces problèmes s’aggravent, symbolisés par la création d’une Ligue démocratique en 1941 par les libéraux et intellectuels qui peinent à s’imposer. De plus, l’inflation est importante (marché noir, précarisation) et les masses paysannes sont frappées par de lourds impôts. La Chine est quand même reconnue comme puissance victorieuse et admise au Conseil permanent de l’ONU.

3. Ces difficultés sont une opportunité pour le Parti communiste en plein essor

Grâce aux bases de guérillas, les communistes ont mené une « guerre de partisan » en harcelant l’arrière avec la population. Ainsi, Mao définit les nouvelles démocraties : un nouveau type de société fondée sur l’alliance de quatre classes anti-impérialistes et antiféodales (prolétariat, paysannerie, petite bourgeoisie et capitalistes nationaux).

Dans les bases où la paysannerie est dominante, la politique agraire est modérée : pas de confiscation des terres, baisse d’impôts et des loyers, incitation à la coopérative ou aux groupes d’aide et participation de l’armée rouge aux travaux des champs. Mais ces bases restent précaires durant la guerre, ce qui contraste avec les régions nationalistes ou sous occupation japonaise. Entre 1944 et 1945, les communistes s’étendent : ils contrôlent 100 millions d’hommes et 3 millions de soldats.

II. La guerre civile et la victoire de Mao Zedong (1945-1949)

1. Une libération sous contrôle américain

La capitulation japonaise en août 1945 laisse place à deux Chine face à face : celle du Guomindang et celle des zones libérées par les communistes. Les nationalistes de Tchang Kaï-chek ont l’avantage : légitimité à l’ONU, contrôle de la majeure partie du territoire, armée solide avec aviation, soutien des États-Unis. Pourtant, le régime nationaliste est en pleine décomposition.

Par ailleurs, les États-Unis obligent les nationalistes à former un gouvernement de coalition avec les communistes parce que le pays aspire à la paix. Les États-Unis envoient finalement le Général Marshall afin d’éviter la guerre civile. Il obtient en janvier 1946 un cessez-le-feu et la réunion d’un comité politique consultatif.

2. Les Américains ne peuvent cependant pas empêcher la poussée communiste

L’évacuation de la Mandchourie par l’URSS en avril 1946 remet le feu aux poudres. Les forces nationalistes semblent d’abord l’emporter dans le Nord à coup de grandes offensives et grâce au soutien militaire et financier américain. Mais rapidement, la situation se dégrade pour le Guomindang. Les troupes se dispersent face aux guérillas campagnardes des communistes.

De plus, l’inflation s’aggrave et les armes fournies par les États-Unis passent aux communistes. Le mécontentement de la population se traduit par des pétitions et des manifestations contre Tchang Kaï-chek et des désertions dans l’armée.

Ainsi, dès fin 1947, les communistes ont repris du terrain dans le Nord de la Chine et se dirigent vers le Sud avec le fleuve du Huanghe. Par ailleurs, ils radicalisent la politique agraire pour rallier les paysans : la loi d’octobre 1947 confisquant les terres des grands propriétaires (sans indemnités) pour les redistribuer à 100 millions de paysans en est un bon exemple.

3. La guerre civile s’achève en faveur des communistes avec l’avènement de la République populaire de Chine en 1949

À partir de 1948, les communistes prennent d’assaut les grands centres urbains, derniers bastions des nationalistes. La bataille de Huaihai de novembre 1948 à janvier 1949 anéantit l’armée nationaliste. Face à cette défaite, Tchang Kaï-chek propose de négocier une paix et démissionne de la présidence. Il prépare également son repli vers Taïwan en janvier 1949.

Les communistes refusent la négociation, d’autant qu’ils ont depuis 1948 un accord avec les groupes du centre (Ligue démocratique). La victoire militaire est désormais acquise. Les grandes villes chutent toutes entre janvier et octobre 1949. La conférence politique consultative réunissant la coalition décide d’un État. En conséquence, Mao Zedong proclame la République populaire de Chine le 1er octobre 1949.

III. Les débuts de la République populaire de Chine (RPC)

1. La Seconde Guerre mondiale et la guerre civile laissent la Chine exsangue

La situation de la Chine à la fin de la guerre civile est loin d’être optimale. Destruction des canaux et des digues, rendant des millions d’hectares de terre incultivables. La Mandchourie a été démantelée, les grandes entreprises paralysées, le réseau ferroviaire détruit. Cela est aggravé par le système monétaire. Le yuan émis par les nationalistes connaît une importante inflation et la monnaie émise par communistes n’a aucune valeur à l’étranger. Le PIB/habitant n’est que de 50 dollars.

Mais le pouvoir en place bénéficie d’atouts majeurs. Le Parti communiste est fort de ses 4,5 millions d’adhérents (72 % de paysans), de cadres solides, du prestige de l’Armée populaire de libération (APL). Cependant, le Parti communiste n’est pas préparé à l’administration des grandes villes, au développement de l’industrie et à la politique étrangère.

2. Mao s’engage alors dans une reconstruction politique, économique, sociale et culturelle de la Chine

Il s’agit de remettre en état le pays avec le Programme commun. Cela revient à remettre en état l’économie et l’administration. Il s’agit de nationaliser les entreprises étrangères et de contrôler les entreprises appartenant aux capitalistes. Enfin, une réforme agraire de 1950 généralise la loi de 1947 (redistribution de 47 millions d’hectares à 300 millions de paysans). Ainsi, on note de nets progrès de la production agricole entre 1949 et 1953. De plus, la monnaie et les prix se stabilisent.

Par ailleurs, des réformes sociales et culturelles sont menées. Une loi sur le mariage met fin à la société patriarcale, l’écriture est simplifiée. À cette politique de reconstruction s’ajoute la redéfinition d’une politique extérieure. La RPC n’est reconnue que par l’URSS, quelques pays asiatiques et européens (Royaume-Uni). Elle signe en 1950 avec l’URSS un traité d’assistance économique et militaire. Cela lui donne une aide de 300 millions de dollars et la gestion des projets industriels par l’URSS.

3. Cependant, son régime est sanguinaire au nom de la transformation idéologique de la société

Enfin, une transformation idéologique de la société se produit pour maintenir les quatre classes révolutionnaires (paysans, ouvriers, petits bourgeois et capitalistes). Cela se concrétise par des réunions d’information, de la propagande et surtout des campagnes de masse avec procès et exécutions. Les intellectuels sont soumis à un remodelage idéologique.

Par exemple, la campagne d’élimination des « contre-révolutionnaires » (agents du Guomindang et propriétaires) de 1949 à 1952 fait 800 000 à 3 millions de victimes. Mais également, la campagne des trois « anti » : anti-corruption, gaspillage et bureaucratisme en 1951 ou encore, la campagne des cinq « anti » s’attaquant à la bourgeoisie nationale en 1952.

Voilà pour cette fiche ! Pour davantage d’articles de ce type, n’hésite pas à consulter notre rubrique dédiée aux prépas littéraires juste ici !